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Le Président de la Fédération Horlogère parlera défis à l’EPHJ

Jean-Daniel Pasche, représentant suprême du secteur horloger, ne rate jamais une édition de l’EPHJ-EPMT-SMT à Genève. L’après-midi du jour d’ouverture, le 2 juin 2015, il participera à une table ronde.

Par Joel Grandjean
Rédacteur en Chef

Il est le contraire du «Moi Président, je…»Il est partout, accessible, ouvert. Il n’est pas une manifestation horlogère à laquelle il ne prête main forte, par sa présence ponctuelle, rassurante et particulièrement chaleureuse. Sous le visage de l’homme affable, il y a l’autorité naturelle de ceux qui savent, le respect qu’inspire la compétence. Proche de l’univers de la cotraitance et expert en propriété intellectuelle et droit des marques, le Président de la Fédération de l’industrie horlogère suisse incarne le combat d’un secteur pour la protection de ses valeurs d’excellence dans le monde. Quant aux arcanes du pouvoir fédéral, il les connaît de l’intérieur. En effet, il débute sa carrière au sein de l’Office fédéral de la propriété intellectuelle et c’est en tant que vice-directeur qu’il le quitte.

Renforcement du swiss made

Jean-Daniel Pasche est donc un spécialiste des marques et des designs, une orientation pour laquelle il optera déjà à l’Université de Neuchâtel où sa licence en droit sera complétée par un doctorat au thème prémonitoire: sa thèse, publiée en 1988 par l’éditeur neuchâtelois Les Editions Ides et Calendes, portait sur le swiss made! Et ça tombe plutôt bien pour son cursus actuel puisque, d’abord directeur de la Fédération Horlogère Suisse depuis 1993, il en reprend la présidence au départ de feu François Habersaat. Une présidence placée, dès le début du troisième millénaire suite à une prise de conscience de l’horlogerie, sous le signe du renforcement d’un swiss made que la loi suisse définissait à 50% de la valeur d’un mouvement de montre. La législation relative au swiss made, même si ce label était déjà réputé dans le monde bien avant, n’entre dans la loi suisse qu’en 1971. Elle sera notamment renforcée en 1992.

Jean-Daniel Pasche Jean-Daniel Pasche

Cautionnant cette prise de conscience de l’ensemble du secteur horloger, devenue plus tangible encore dès les années 2000, la FH mènera le combat pour que cette «teneur en suissitude» passe à 60%. Ecrit de cette manière, la chose a l’air simple. Dans la pratique, il s’agit ni plus ni moins d’une modification qui plus est euro-incompatible d’un article de la loi suisse.

Une modification d’autant moins évidente à imposer déjà au sein des instances dirigeantes fédérales qu’elle va à l’encontre des accords signés avec nos voisins. Fin 2007, à l’issue de son assemblée générale, les membres de la Fédération avaliseront le document issu d’une concertation menée sans bruit, mais avec ferveur, dans les coulisses des intérêts économiques de l’ensemble du secteur.

Soudain, la prise de conscience s’étend à d’autres secteurs. Les valeurs horlogères sont contagieuses et auront certainement influencé le vote par le Parlement du 21 juin 2013, qui renforce le swiss made pour toute l’économie. Une date historique, celle de l’adoption à une étonnante majorité et après quatre ans de débats intenses, de la réforme «Swissness» qui a pour objet la révision de la loi fédérale sur la protection des marques et des indications de provenance (LPM) et la révision totale de la loi fédérale sur la protection des armoiries de la Suisse et des autres signes publics (LPAP).

L’excellence suisse dans le monde

Jean-Daniel Pasche, dans cette galaxie politico-économique traversée d’intérêts nationaux zestés de courants de pression aura été l’homme de la situation. Négociateur, déterminé, convaincant, représentatif de son secteur avec des membres totalisant 90% des emplois horlogers en Suisse.

En marge des autres combats menés par la Fédération Horlogère Suisse, comme la lutte contre le fléau de la contrefaçon mondiale, cette révision de la loi fera date. Aura-t-elle une incidence sur les emplois en Suisse, puisque les 60% minimum dorénavant exigés par le swiss made signifient que moins d’opérations pourront être sous-traitées à l’étranger? Une visite à Palexpo, du 2 au 5 juin 2015 devrait permettre d’obtenir des clefs de réponse. En effet, plus de 850 exposants, pour la plupart des PME actives dans l’horlogerie, ont confirmé leur présence. Ils y lanceront leurs nouveautés mondiales, y joueront la carte de la diversification avec les autres branches des microtechniques et avec le MedTech. Surtout, ils contribueront à faire de la plus grande manifestation annuelle professionnelle de Suisse un lieu à ne pas manquer.

EPHJ-EPMT-SMT 2015, Palexpo Geneva

«Les grands défis de l’horlogerie», table ronde à l’Espace N77. 14h30 à 15h30, le 2 juin 2015.

Participants: Xavier Comtesse, Philippe Dufour, Jean-Daniel Pasche, Vincent Daveau
Modérateur: Joël A. Grandjean

Inscription gratuite sur www.ephj.ch ou au bureau d’accueil «tables rondes et conférences» à l’entrée du salon.

EPHJ-EPMT-SMT, du 2 au 6 juin à Palexpo Genève.

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