Dès 2019, le Swatch Group se retire de Baselworld
La secousse qui ébranle l’horlogerie suisse ce dimanche 29 juillet est de taille: le plus grand groupe horloger suisse, le Swatch Group, n’exposera pas à Baselworld en 2019. Un risque d’effet domino se profile.
Nick Hayek le confirme à Daniel Hug dans l’édition dominicale du plus grand quotidien suisse, la NZZ am Sonntag: «Le Swatch Group a décidé de ne plus être présent à BaselWorld à partir de 2019». Lui et 18 marques de son groupe, le plus grand groupe horloger de Suisse, ne dépenseront plus les 50 millions mis au budget et tournent donc les talons à une manifestation qui fêtait en 2017 son centième anniversaire et qui, depuis 2002 avec le départ massif des acteurs de la sous-traitance horlogère pour le salon EPHJ-EPMT, n’a cessé d’essuyer de cinglantes déconfitures.
La dernière, la plus traumatisante dans l’histoire de l’événement, est le départ en 2017, sa 101ème année, de plus de 600 exposants dont un nombre impressionnant d’enseignes historiques, soit la moitié des exposants présents en 2016. Je parlais alors de vraie «décision managériale» voire de «repositionnement marketing délibéré». Car lorsqu’une entreprise laisse partir en une seule fois plus de la moitié de ses clients, cela signifie qu’elle a clairement décidé de ne pas suivre un marché auquel son offre ne correspond plus. A terme, une halle 1, l’endroit où il faut être à Bâle au sein de la plus grande exposition horlogère au monde, est d’autant plus attractive si les Halles 2 et 3 sont pleines.
Risque d’effet domino
Visiblement, la décision du Swatch Group semble aussi vouloir s’appliquer aux années suivantes, même si, dans les remarques qu’il adresse à notre confrère de la NZZ, Michel Loris-Melikoff le nouveau directeur de Baselworld semble espérer que la décision de Nick Hayek ne soit pas irréversible. «Nous ferons de notre mieux pour les garder à Bâle» affirme-t-il.
Reste la question que tous les observateurs se posent: qu’est-ce qui retient désormais à Bâle Patek Philippe et Rolex, les deux autres piliers qui apportent à la manifestation bâloise son équilibre. Déjà à l’issue de l’édition 2017, j’affirmais que l’avenir de Baselworld était passé dans les mains d’un seul homme, celles de Nick Hayek, CEO de Swatch Group. Car je reste convaincu que Patek Philippe et Rolex sont dispensées complètement ou partiellement du paiement de leurs mètres carrés à Bâle. Ce qui, reconnaissons-le, aurait du sens sur un plan commercial vu l’influence déterminante que leur présence peut avoir sur la présence des autres acteurs.
Espérons alors pour le canton de Bâle qui demeure l’actionnaire principal de MCH que la décision du Swatch Group ne soit pas suivie d’un effet domino. Et que d’autres marques, dans la foulée, annoncent leur départ en 2019.