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Prix Gaïa 2018: Maximilian Büsser, Reinhard Meis et Paul Clementi

Le Gaïa récompense des personnes, pas des montres. Certes, le nom de certains lauréats rime avec garde-temps mythiques. Reste que ce prix célèbre l'humain avant tout, son œuvre et son rayonnement.

Par Joël A. Grandjean
Contributeur

Depuis 1993, cette haute distinction baptisée par certains le Nobel de l'Horlogerie et orchestrée par l'Institut l'Homme et le Temps du MIH, le Musée International d'Horlogerie, célèbre l'excellence humaine, récompensant les meilleurs des meilleurs.

Watchonista, partenaire

En tant que premier partenaire média de cette haute distinction, Watchonista s'associe aux félicitations qui d'ores et déjà pleuvent sur les lauréats. Une fois de plus, ce prix a rempli sa mission. A la fois mettre le projecteur sur des personnalités restées injustement dans l'ombre, souligner ici un talent nouveau et déjà étonnamment mûr, là l’œuvre complète d'un savant, d'un historien ou d'un chercheur. A la fois aussi récompenser une personnalité déjà primée par d'autres ou déjà bien lotie en matière de notoriété. Sauf que le Gaïa lui procure cette fois la reconnaissance de ses pairs. En d'autres mots, c'est le milieu tout entier qui l'agrée, l'encense et le met à l'honneur.
 

Trois catégories dont une qui récompense Max et ses friends

Parmi les candidats 2018, il y a dans la catégorie Histoire et Recherche Reinhard Meis, un historien dont la discrétion a rendu presque héroïque le fait de trouver la photo qui accompagne le dossier de presse. Ses livres, dont on dit qu'ils sont connus d'une cible de scientifiques et de passionnés que rien n'arrête, sont denses et intenses, autant que le savoir et la compétence dont ils sont remplis.
 

Puis, dans la catégorie Artisanat et Création, celle qui a vu défiler les maîtres horlogers les plus mythiques tels que Jean-Claude Nicolet, François-Paul Journe, Philippe Dufour, Antony Randall, Derek Pratt, Georges Daniel, Jean-Marc Wiederrecht ou Anita Porchet, on trouve en 2018 Paul Clementi. La formule indique qu'il est récompensé «pour l'étendue de ses compétences manuelles et de ses connaissances historiques mises au profit de créations inventives réalisées avec une éthique irréprochable.» Tout un programme, surtout un focus sur une figure qu'il convient désormais de reconnaître.
 

Enfin, la cuvée 2018 réserve à Maximilian Büsser une place d'honneur sur le podium des entrepreneurs de talent. Heureux lauréat dans la catégorie «Esprit d'Entreprise», je ne peux m'empêcher de vous livrer ci-dessous, en plus de son portrait officiel, les commentaires que je faisais sur sa carrière et sur son côté pionnier.
 

Horizon Gaïa et 20 septembre à La Chaux-de-Fonds

Désormais, c'est officiel. Contrairement à ce qui se passait dans le passé de ce prix, les résultats sont déjà communiqués avant la date de la cérémonie du 20 septembre 2018. Car le public, les journalistes et les anciens lauréats méritent d'avoir le temps de se documenter et de s'organiser pour être ce soir-là au MIH. Sur la scène et au micro, l'historien Régis Huguenin-Dumittan, Président du Jury et Conservateur du MIH. A ses côtés, Annalise Eggimann, Directrice d'Innosuisse, l'Agence suisse pour l'encouragement de l'innovation.
 


Au fait, à propos d'encouragement et afin de célébrer en 2019 le quart de siècle du prix, une quatrième catégorie verra le jour: Horizon Gaïa. Elle récompensera par une bourse financée par la Fondation Watch Academy et sur présentation de dossiers jusqu'au 21 mars, un projet individuel dont la durée devrait couvrir une année. Décidément, avec une enveloppe financière à la clef, le prix Gaïa créé en mémoire du mécène Maurice Ditisheim.

Mon hommage à Maximilian Busser

Un marketeur malgré lui! Bien qu’il s’en défende, Maximilian Büsser mériterait d’avoir une chaire universitaire d’enseignement du marketing.
 


L’homme fait des choix, il les attribue aux hasards des rencontres, à cette sorte d’opportunisme curieux qui transforme les idées et les contacts en dessein de vie, en parcours entrepreneurial. Il se garde bien de dire qu’ils sont issus d’une vision, d’une planification, bref d’un quelconque calcul. Et pourtant, ses choix pourraient être enseignés comme des cas de figure dans les plus nobles institutions du marketing. N’a-t-il pas un jour, en croisant François-Paul Journe dans les allées de Baselworld, lancé la saga des Opus pour une marque dont il avait la garde et qui, avant son coup de génie, n’avait qu’une image séculaire de haute-joaillerie? En un tour de main, bravant toutes les mises en garde que les pros du secteur auraient distillées à tout téméraire désireux de s’aventurer sur les terres du co-branding, il confère à Harry Winston une dimension d’horlogerie ultra-complexe, prisées par les collectionneurs et les découvreurs du monde.
 

Autre fait à haute valeur marketing ajoutée, il lance sa marque en ajoutant à ses initiales, la notion de friends. En un certain sens, il applique à l’horlogerie ce que la street culture a offert au hip hop, la dimension de featuring. Et d’ouvrir les zones presse où les visuels en haute définition se chargent et où les derniers communiqués se téléchargent, alors que d’autres les barricadent à grands renforts de codes et d’inscriptions à confirmer donc à trier. Un open source de l’information, là encore, une petite révolution qui va dans la même direction que celle de jouer la plus totale transparence en révélant les identités de ses fournisseurs, subtilement transformés en friends.
 

Enfin, en créant sa M.A.D. Gallery, il s’offre non seulement un écrin pour les objets qu’il aime, aimera et continuera de découvrir, mais il crée un modèle inédit et élégant de boutique de marque. On oublierait presque qu’on y vend aussi ses garde-temps, et que tout y incite. Quel meilleur endroit pour s’imprégner de son esprit retro futuriste, de son âme d’enfant qui se laisse aller parfois à des créations osées?

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[Communiqué de presse]

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