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BEST OF 2017 – Zenith Defy Lab: l’incroyable innovation

Expertise, légitimité, et précision ultime, telles sont les particularités identitaires de Zenith. La Defy Lab révélée au Locle le 14 septembre 2017, incarne une des expressions horlogères les plus abouties du moment. Top chrono.

Par Vincent Daveau
Contributeur

Les grandes maisons horlogères ont toutes une spécialité capable de matérialiser leur expertise, d’asseoir leur légitimité et de soutenir leur attractivité. Du côté de Zenith, c’est la précision ultime qui est à l’honneur. 

On parle beaucoup de silicium ces derniers-temps. Matériau assez nouveau en horlogerie, le silicium permet aux concepteurs d’aujourd’hui de concurrencer le mathématicien néerlandais Christiaan Huygens qui inventait le spiral réglant pour montre en 1674-75. Très dur, très pur, il  possède des propriétés fantastiques et la capacité d’être travaillé avec des niveaux de précision inférieurs au micron. Ce produit qu’il n’aurait pas été pensable d’utiliser il y a seulement dix ans, a décuplé la créativité des jeunes ingénieurs qui, non bridés par la science horlogère du passé, cherchent aujourd’hui à se dépasser pour propulser l’horlogerie traditionnelle dans le troisième millénaire.

Refonder les paradigmes horlogers

«La révolution c’est comme une bicyclette, quand elle n’avance pas, elle tombe» disait le Che Guevara. Pour l’horlogerie, la problématique est évidemment la même. Sans avancée, sans vision, sans se projeter dans le futur, il est impensable de pouvoir écrire durablement le présent. Cette même vision qui a porté Georges Favre-Jacot à créer en 1865 cette manufacture avec le but de développer des montres de série toujours très précises, a propulsé cette maison au logo formé d’une étoile, au firmament des maisons horlogères les plus titrées en matière de chronométrie (2’333 prix de chronométrie dans son histoire). 

Pour entretenir cette image de précision, le chronographe avait tout son sens et la marque a lancé en 1969 le mouvement El Primero, le premier calibre de chronographe automatique à haute fréquence du marché, avec ses 5 Hertz (36’000 alternances par heure). Avec cet instrument hors norme et aujourd’hui encore considéré par les puristes comme de la plus totale actualité tant il est en avance sur son temps, Zenith renforçait sa légende dans un secteur comptant finalement assez peu de compétiteurs, au vu de la difficulté de l’exercice. 

Un nouvel échappement aux accents d’antan

Si certains un jour ont décidé de réinventer la roue, Zenith a pris le parti encore plus fou de revisiter le groupe balancier spiral, le cœur même de la montre mécanique classique sans lequel elle ne peut pas battre. Pour la Defy Lab, le groupe du R&D Institute de la division Montres du groupe LVMH, emmené par son CEO Guy Semon, a tout simplement renoncé au spiral, ce fameux ressort fin comme un cheveu et enroulé en spirale, associé au balancier, élaboré par Christiaan Huygens en 1674-1675. Une invention qui avait été immédiatement adoptée par l’ensemble de la profession quelques mois après son invention tant elle semblait géniale. Evidemment, quelques maîtres ont bien tentés différentes expériences au fil des siècles pour remplacer ce spiral, mais sans grand succès avant la mise au point du silicium, car de la qualité de l’alliage (et de l’alliage vraiment contenu dans le fin ressort ce qui est difficile à savoir, voir impossible), dépendait la précision de la montre et de sa résistance au magnétisme. 

On le sait des techniciens visionnaires avoir déjà essayé de mettre en place des échappements différents sans lubrification et sans balanciers. La preuve: certains horlogers du XIXème siècle ont employé un échappement doté d’une lame ressort associée à une toute petite ancre sans fourchette destinée à réguler la vitesse de frappe des marteaux de sonnerie en fonction de l’enfoncement des palettes de l’ancre, à l’angle d’ouverture très obtus, dans un simple rouage denté. Ce mode de fonctionnement a été remplacé dans les exécutions horlogères soignées par des ralentisseurs à inertie que l’on voit souvent entre les marteaux du côté du train de rouage. On se rappelle que cet échappement avait été également exploité par TAG Heuer pour la montre Concept Mikrogirder, mais il est vrai avec des rendements différents, le mécanisme de régulation destiné au groupe «Dual Chain» du chronographe Mikrogirder n’étant alors pas en silicium. 

Innover pour aller de l’avant

Ici, tout indique que l’organe réglant très inspiré de ce que l’on trouve dans les montres de poche à répétition aux quarts en particulier, et revisité par l’équipe de R&D Institute, a été paramétré pour vibrer à 15 Hertz pour garantir une précision de l’ordre de 0,3 seconde d’avance ou de retard par jour. Ce mécanisme étonnant associant une simple roue effectuant des révolutions complètes, à une lame ressort couplée à une sorte d’ancre, permet aujourd’hui, grâce à la technologie et aux matériaux innovants (ici du silicium monocristallin oxydé comme pour les spiraux contemporains) de repenser l’échappement des montres mécaniques et de leur garantir dans le temps, une très grande précision. Un peu comme Bulova l’avait tenté avec l’Accutron à la fin des années 1960, où un diapason excité électriquement faisait tourner via une sorte d’ancre, une petite roue munie de 360 dents.

Avec le nouvel échappement de la Zenith Defy Lab, l’organe réglant ultra rapide et par conséquent ultra précis contenu dans le calibre portant la référence ZO 342, est pratiquement insensible aux effets de la gravité, de la température et du magnétisme (comportement 18 fois supérieur aux demandes de la norme ISO-764). De fait, les 10 montres produites ont été certifiées au bureau de Besançon, en France, et ont obtenu le fameux poinçon Vipérine, preuve de leur précision. On retiendra que cet échappement déjà utilisé sous une forme archaïque dans les répétitions aux quarts ou aux 5 minutes puis selon une conception plus développée dans le Concept Mikrogirdrer de TAG Heuer, pour la fonction chronographe, est aujourd’hui employé pour réguler une montre simple, Et c’est en cela que ce système mécanique est une innovation.

Mouvement Zenith Defy Lab B

Un nouveau métal composite

Pour pareil projet d’envergure susceptible d’ouvrir de nouveaux développements pour les montres de série, il fallait un boîtier à sa mesure. Imposant avec ses 44 mm de diamètre, il est réalisé en Aeronith, un composite d’aluminium permettant de garantir à la boîte un poids ultra réduit puisqu’à volume égal. Ce nouveau composite est 2,7 fois plus léger que le titane. Il est également 1,7 fois plus léger que l’aluminium seul et 10 % plus léger que le carbone. Le produit fini, résultat de l’injection dans une mousse d’aluminium de qualité nautique (AL 6082) associé à un polymère totalement biocompatible et résistant aux agents photo-luminescents (UVA-UVB) et chimiques, est bluffant. 

Mouvement Zenith Defy Lab B

Cet ensemble original, ultra léger et usiné comme le sont les boîtiers des montres précieuses, garantit à cette montre innovante un aspect à la fois inédit et unique puisque le dessin formé par la mousse de métal n’est jamais tout à fait le même. Ces pièces emportant une technologie de pointe, sont aujourd’hui proposées seulement à dix exemplaires, mais la volonté du groupe R&D Institute dont le CEO est Guy Semon est de voir les choses en grand et de développer cet échappement pour des références de série… Les équipes, dit-on, y travaillent déjà… Affaire en cours!

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