Longines Avigation Watch Type A-7 1935, the wish to fly

Longines Avigation Watch Type A-7 1935, l’envie de voler

Une fois installé à mon poignet, ce chronographe s’est mis à titiller les souvenirs enfouis d’une tranche de mon enfance passée à voler avec une tante aventurière, l’une des seules pilotes femme de sa génération.

Par Joel Grandjean
Rédacteur en Chef

Cette montre a remis dans ma tête un rêve oublié. Celui de voler, de prendre enfin ces cours qui feront qu’un jour, je tiendrai le manche, pourquoi pas avec à mon bord, ce nouvel instrument de mesure du temps qui fleure bon les conquêtes aéroportées. Une montre de la famille Heritage qui m’a fait renouer avec une partie de mon héritage… de famille: les souvenirs enfouis d’une tante adorée, pilote d’avion et aventurière-née. 

Irrésistible envie de décoller

Elle s’appelait Laureine Waltis, pseudo qu’elle s’était inventé pour, après son tragique accident d’avion, remonter la pente d’une vie décidément trépidante. Une vie nouvelle, faite, à défaut de pouvoir revoler, de traversées du désert Sahara en solitaire, de maisons retapées au pied du Lubéron, d’un long séjour au Tchad, de recueils de poésies publiés bien plus qu’à compte d’auteur, de peintures sur toile ou porcelaine, de sculptures en bois prolongeant les esthétiques improbables de trouvailles offertes par la Nature: racines, troncs, branches…, sous ses doigts d’artiste, tous avaient une seconde chance.

Laureine Waltis aura été la deuxième femme pilote de France. Devant elle, bien plus médiatisée, se trouvait la fille d’un pilote célèbre. Non seulement elle savait piloter des coucous de toutes les sortes, mais elle était aussi instructrice de voltige. Alors âgé d’à peine deux ans, j’avais séjourné chez elle au milieu de ses pairs et de ses élèves, des militaires à qui elle en imposait sur fond de charme espiègle. Elle m’avait initié aux carlingues, m’offrant quelques virées célestes qui sont certainement responsables encore aujourd’hui de cette furieuse envie que j’ai de prendre un jour mon envol. De temps à autre, je caresse cette photo sépia sur fond d’affiche de La Semeuse où, assis sur l’aile d’un petit avion et entouré de la famille de La Chaux-de-Fonds, je mettais pour la première fois le pied à l’aéroport des Eplatures où elle s’était posé afin de me ramener à ma famille chaux-de-fonnière.

Hommage aux exploits d’aviateurs

J’aime les montres qui, parce qu’elles concentrent en un minuscule espace des couleurs ou des formes qui résonnent au fond de nos êtres, nous racontent des histoires, parfois même notre histoire. Ainsi, à peine ai-je accroché cette Longines Avigation Watch Type A-7 1935 à mon poignet, que je me suis senti pousser des ailes. 

Le jour viendra, c’est sûr, où j’aurais enfin entre les mains ce manche de pilotage m’autorisant à survoler mon existence… 

Voler, le rêve d’Icare? Tout m’y invite dans ce garde-temps aux équilibres chamboulés, à commencer par ces nuances miel sépia. En effet, tandis que la grande couronne striée, facilement manipulable même avec des gants de pilote, pointe à 2h00, c’est l’ensemble de la lecture horaire qui s’est vue décalée à 40 degrés sur la droite. Des chiffres arabes aux positionnements qui déroutent la première fois: tandis que le 12 s’est déplacé vers le 2, que le 6 s’est vu repoussé au 4, la fameuse date obligatoire de Longines, un de ses traits identitaires, s’est lovée dans un sous-cadran lui aussi excentré, pour se retrouver à environ 8h.

En filigrane, Charles Lindbergh

La communication officielle indique que cette configuration était pratique pour des pilotes en pleine action, désireux de ne pas lâcher le manche lorsqu’ils voulaient lire les indications. Ah si je pouvais vérifier par moi-même… Tant pis, je me laisse convaincre, d’autant que la marque de Saint-Imier, riche d’une histoire aux mille facettes, est clairement liée aux exploits des aviateurs d’antan. A commencer par celui de Charles Lindbergh, le premier pilote à avoir traversé en solo l’Atlantique. A noter, le rendez-vous est pris, que 2017 est l’année du nonantième anniversaire de cet exploit.

Parce qu’en plein vol nul n’a le droit à l’erreur, ces garde-temps inspirés d’un modèle de 1935 – se doivent à la fois d’être ultra précis et extrêmement lisibles. Des critères qui leur valaient l’appellation «Type A-7» donnée par l’armée américaine d’alors, celle d’avant les drones, d’avant les réacteurs. Celle qui maniait l’aventure et se nourrissait de haute-voltige. Au bout de la couronne cannelée, grâce à son calibre mécanique à remontage automatique, le L788.2, la Longines Avigation Watch Type A-7 1935 m’offre son mécanisme roue à colonnes ainsi que ce monopoussoir intégré à sa couronne surdimensionnée. Mise en marche de chronographe, arrêt instantané puis remise à zéro. Au dos, ouf, pas de glace offrant en pâture visuelle son mécanisme. Juste la gravure d’un de ces mythiques coucous dont les ailes sont traversées par le mot LONGINES. C’est cohérent, comme ce diamètre raisonnable de 41 millimètres qui pourrait aussi coller parfaitement à un poignet de femme. 

Ses aiguilles de forme «poire squelette» en acier bleui vernies miel, fleurent bon, comme son cuir alligator brun chaleureux, les cockpits du mon passé, les images de mon enfance. J’avoue que lorsque j’ai dû me séparer de ce chronographe pour le rendre à la Maison Longines, c’est un peu comme si j’étais retombé sur terre… 

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