Une araignée horlogère rétro-futuriste entre au Musée à Genève

Lorsque les marques horlogères l’Epée 1839 et MB&F décident d’associer leurs créativités afin d’accoucher d’un ovni horloger, ils s’inscrivent plus dans l’esprit de la MAD Gallery à Genève que dans celui d’un musée. Et pourtant!

Par Joël A. Grandjean
Contributeur

Maximilian Büsser, quand bien même s’en défend-il avec agacement, est un cas d’école en matière de marketing. Un gourou. Ses réalisations, telles que cette MAD Gallery qui réinvente le concept des boutiques mono-marque, mériteraient d’être enseignées dans les meilleures classes du domaine, d’être citées depuis les chaires universitaires en vue. Au-delà des exemples communément évoqués, comme cette Saga des Opus qui permit à Harry Winston, une enseigne purement joaillière, d’acquérir en très peu de temps une image de marque horlogère maîtrisant les complications horlogères les plus ultimate, il y a de la part de Max, le génie instinctif d’avoir transposé dans l’horlogerie, les codes de la street culture et l’esprit du hip hop.
 

Ce fameux esprit qui, malgré les contextes de concurrence acharnée entre artistes, se permet d’inviter un concurrent, un pair plutôt, le temps d’un morceau riche en featurings. Le morceau dont il est question ici, qui n’a eu de cesse d’inspirer d’autres artistes de la pièce unique telle Fiona Kruger ou plus récemment Jorg Hysek, s’appelle Arachnophobia. Il s’agit d’une horloge de table araignée réalisée en 2016 par la marque jurassienne L’Epée 1839 et MB&F, qui se détache littéralement de la table où on le pose, prête à fondre sur le collectionneur, à tisser sa toile pour s’assujettir ses conquêtes.
 

Aujourd’hui, tandis que Genève et ses autorités concentrent toutes leurs attentions sur leur MAH - Musée d’Art et d’Histoire - plutôt que d’envisager la résurrection et le dépoussiérage de l’unique Musée d’Horlogerie et d’Emaillerie du monde, voici que les corpus d’œuvres et les collections horlogères gérées par l’historienne conservatrice Estelle Fallet, Prix Gaïa, continuent de grandir. Qu’il doit est bon, de son vivant, d’entrer au Musée et de laisser ainsi une trace à la postérité. Les Conservateurs modernes ont conscience que ces objets horlogers qui aujourd’hui font couler de l’encre se départiront un jour pas si lointain de leur réputation de talking piece pour s’ancrer définitivement dans mémoire collective, dans l’Histoire avec un grand H.
 

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