Ces curiosités qui hèlent et fascinent
Il s’appelle Martial Gueniat, l’équipe de Watchonista, comme tous les Lausannois d’ailleurs, le connaissent au travers de sa boutique Ouranos. Il ouvre sous le nom de Curiosity un cabinet de curiosités également peuplé de quelques objets horlogers.
A la rue du Grand-Chêne, à proximité du siège de votre magazine en ligne, entre échoppe à conseils déco et esprit rebelle à la M.A.D. Gallery, une boutique lancée à Genève par la marque MB&F - Maximilian Büsser & friends - cette nouvelle venue du commerce de détail vaudois entend plonger le visiteur dans un univers de rêve, d’exception et de fascination
Curiosity Shop, Lausanne – Ambiance
Curiosity Store, plus qu’un magasin
Au menu, quelques marques dont la particularité est de servir dans des écrins particuliers des pièces d’exception - appelées ici des objets d’enfer - dont le trait commun est leur incitation au wow effect. «Les objets y seront proposés en séries limitées et parfois même en avant-première mondiale», ajoute Martial Gueniat.
Ainsi se côtoient désormais, sur près de 120 mètres carrés dédiés, à quelques mètres du Lausanne Palace, des signatures telles que L’Epée 1839, Plonk et Replonk, Marc Newson, Ovale, Reuge et, ne faut-il pas tout de même garder un peu les pieds sur terre, le seul espace Baccarat de Lausanne avec sa gamme d’objets de décoration, tels que lustres, vases, verreries et objets cadeaux.
Curiosity Shop, Lausanne – MB&F + REUGE – MusicMachine N°3
Evidemment, à propos d’OVNIS dédiés à la mesure du temps, difficile d’échapper à l’incontournable empreinte du chantre de la nouvelle horlogerie, Maximilian Büsser. En effet, ses incorrigibles et récurrents rapprochements surprenants avec des institutions helvétiques telles que L’Epée1839 ou Reuge Music, ont non seulement dépoussiérés des univers perçus comme séculaires, mais en plus enfanté des oeuvres d’arts en séries limitées devenues, malgré ou en raison de leur prix de vente à quatre ou cinq zéros, des cibles de choix pour collectionneurs. Il en va de même, en mode plus accessible, pour le sablier de Marc Newson et pour son art de transformer le temps qui coule en création artistique. Ou pour cette affichage à lettres lumineuses caractéristique des montres et horloges murales Qlocktwo.
Curiosity Shop, Lausanne – MB&F + L'Epée – Arachnophobia
Lien fort et historique avec l’horlogerie
Avec cette ouverture à Lausanne se cristallise en version vitrine actuelle une des tendances de notre époque puisque les Cabinets de Curiosités sont un peu dans l’air du temps. Plus que jamais, ils fascinent. Expressions prémuséales qui fleurissaient en Europe et dans le monde à l’ère de la Renaissance, c’était des lieux, parfois des expositions mobiles, empreints de magie et de fantastique, peuplés d’objets hétéroclites s’appuyant quelques fois sur une justification scientifique fantaisiste. C’était souvent des découvertes issues de récits imaginaires, des trésors entassés qui avaient tous des parfums d’aventure.
Curiosity Shop, Lausanne – Marc Newson Sablier
A Genève, la toute première manifestation de cette fascination pour les Cabinets de Curiosités pourrait être le Curiositas, un restaurant ouvert par l’ex photographe people Jean-François Schlemmer. Puis, quelques marques horlogères se mirent aussi à cultiver cette attirance. Parmi elles, la chaux-de-fonnière Girard Perregaux, qui n’a d’ailleurs pas dit son dernier mot puisque sa collection Chambres des Merveilles, lancée en 2015, semble appelée à s’enrichir chaque année de nouvelles références.
Curiosity Shop, Lausanne – Nain de Jardin
Démarche d’avant-garde et musée
Quant au «Cabinet de Curiosités de Thomas Erber», un réseau de designers lancé par un hyper créatif devenu consultant, au sortir de sa carrière de découvreur baroudeur dans les médias, il offre régulièrement aux marques horlogères suisses, via ses expos ou ses points de chute dans des lieux comme Colette à Paris, des opportunités originales de se faire voir. Enfin, s’il fallait se convaincre du lien historique rapprochant l’horlogerie et les cabinets de curiosités, autant relire le livre «Du cabinet de curiosités au Musée d'horlogerie du Locle.» L’ouvrage rappelle qu’à l’origine de cette institution fleuron, appelée aussi Château des Monts, se trouvent des collections horlogères issues d’un Cabinet de Curiosités du cru fondé en 1849.