A. Lange & Söhne au Concours d'élégance du Palais Ha
Le monde automobile

Sceau Royal d'approbation : A. Lange & Söhne au Concours d'Élégance du Palais Hampton Court

Résidence royale, le palais de Hampton Court donne sa saveur british au Concours of Elegance. Mais la manifestation anglaise ne se contente pas d’entretenir son image classique.

Par Watchonista

Avec un rare ensemble d’Aston Martin spéciales carrossées par Zagato, des Bentley historiques pour le centenaire de la marque, une escadrille de Ferrari de courses, le concours anglais insiste sur la qualité et la rareté. Un environnement propice pour la manufacture A. Lange & Söhne qui y trouve une correspondance directe avec ses propres lignes de force, sous la conduite de son CEO ; un gentleman-driver aussi amateur de voitures que de montres.
 

La transmission couronnée

En Angleterre, la question des frontières se pose. Frontière entre l’été et l’automne, avec un soleil qui joue à cache-cache derrière les nuages, créant sur les façades du palais de Hampton Court des luminosités de carte postale en ce premier weekend de septembre. Mais aussi la délimitation entre tradition et modernité. A sa manière, le Concours of Élégance apporte sa contribution à cet éternel débat. Pas question de prôner la fracture. Plutôt la réconciliation. C’est ainsi que se suivent, sans chronologie, des automobiles de toutes générations.

 

Juste derrière une Ballot 3/8 LC, voiture de course de 1920, une Lamborghini Miura à la carrosserie nacrée comme celle d’un scarabée attends sagement son tour, tandis que les visiteurs détaillent les particularités de la Bentley State Limousine, voiture officielle de la reine Elizabeth II depuis son Golden Jubilee de 2002. A cette époque de l’année, la souveraine est en Ecosse mais son cousin représente la couronne.
 

Parain de l’événement, le prince Michael de Kent apprécie d’ailleurs en amateur averti la qualité de la restauration une altière Napier L49 de 1904. Nul ne s’étonne du contraste lorsque passe devant la doyenne des participants quelques-unes des Aston Martin spéciales carrossées sur-mesure par Zagato. Ces beautés contemporaines sont des merveilles de haute technologie, tout comme l’était la Napier au début du XXème siècle.
 

Le temps n’a pas de prise sur la passion visiblement. Dans les allées, se croisent d’ailleurs des amateurs de tous âges. Il y a des collectionneurs patentés, ayant fait le tour de l’Europe au volant de leur voiture, non seulement pour des concours de ce genre, mais aussi pour des rallyes touristiques, des courses ou simplement des vacances au long cours.
 

Flegmatique, un gentleman-driver assume parfaitement la patine du tableau de bord aux couleurs fanées de son coupé Bristol qu’il possède depuis un demi-siècle. Mais il y a aussi des jeunes gens, sensibles aussi bien au design qu’à l’excellence de construction des machines. « L’enthousiasme pour une élégance intemporelle, des mécaniques sophistiquées et un savoir-faire de haut niveau, c’est ce qu’ont en commun les connaisseurs de montres extraordinaires et de belle voitures anciennes » se réjouit Wilhelm Schmid. Le CEO de A. Lange & Söhne est ici parfaitement dans son élément. Sous son impulsion, la manufacture horlogère allemande, qui n’a volontairement ni égérie ni ambassadeur, s’est impliquée depuis plusieurs années au soutien de ce type de manifestations. En plus du concours de Hampton Court, la marque est présente à la Villa d’Este, en Italie, au Schloss Dyck Classic Days en Allemagne et aux Journées d’Automne en France.
 

A cette occasion, Wilhelm Schmid devrait également prendre le volant de sa Frazer-Nash ou de cette AC Ace Bristol blanche qu’il a engagée cette année à Hampton Court. Sa première voiture, Wilhelm Schmid l’a acquise quand il n’avait que 17 ans, encouragé par son père, marchand de voitures. Une passion pour la mécanique qui s’est étendue aux belles montres dès la même époque. « Lorsque j’étais dans l’automobile, précise le patron de la manufacture allemande qui a commencé sa carrière chez BMW, je consacrais mes économies à acheter des montres. Aujourd’hui que je suis dans l’horlogerie, j’achète des voitures. Heureusement que ma femme ne m’entends pas…». Son épouse est pourtant sa fidèle co-pilote à bord de leur roadster anglais, et, avant de rejoindre Hampton Court, le couple s’est accordé de profiter du rallye privé organisé pour les propriétaires des voitures engagées dans le concours, cette année dans la région du Norfolk. « C’était une très bonne idée car nous avons vraiment eu du temps pour nous connaître et échanger plus longuement sur le sens que nous donnons à nos collections et à ces objets que nous apprécions particulièrement, qu’il s’agisse des voitures ou des montres ».
 

« L’enthousiasme pour la technologie et l’élégance est partagée par les collectionneurs et les connaisseurs de garde-temps micromécaniques d’aujourd’hui autant que par les fans d’automobiles historiques. Je suis particulièrement heureux que cette passion soit désormais embrassée par une nouvelle génération »
 

Devenir les classiques de demain

Répondre à leurs attentes est l’une des priorités de Wilhelm Schmid. « Notre démarche doit être pertinente aux yeux des générations futures » souligne avec vigueur le CEO de A. Lange & Söhne. « Le monde change et se transforme. Les jeunes générations, comme celle de mes enfants, sont en quête de sens et de qualité. A nous de ne pas les décevoir et d’être intransigeants sur la qualité de ce que nous faisons, qu’il s’agisse de restaurer une voiture historique ou de concevoir une montre mécanique ».
 

Une constance qui le pousse à tracer son chemin de manière déterminée depuis son arrivée en 2011 à la tête de la marque saxonne. Le cap est net : établir les montres A. Lange & Söhne comme la référence absolue de qualité d’exécution et de développement de montres mécaniques raffinées, avec des complications horlogères classiques parfaitement maîtrisées, des calendriers complets aux phases de lune, en passant par l’emblématique Zeitwerk, et des innovations techniques de pointe, comme c’est le cas de la Triple Split.
 

Une manière franche de prendre position dans une ère dominée par la digitalisation. Installé derrière le volant de son roadster, face au tableau de bord constellé de compteur, d’interrupteurs et d’aiguilles, Wilhelm Schmid se laisse aller aux confidences avec un brin de lyrisme : «  Lorsque je conduis une voiture ancienne ou que je porte une montre mécanique, je me sens connecté à la réalité du monde. Bricoler ma voiture me relie à ceux qui l’ont conçue. Tous ces petits détails ne cessent de me fasciner. Lorsque j’écoute le tic-tac du mouvement de ma montre, cela évoque en moi les mêmes émotions. Pour moi, c’est comme prendre le pouls de la vie ». Une vie ponctuée de célébrations. La veille, durant le dîner offert aux collectionneurs dans la salle à manger de Kew Palace, une résidence royale en plein cœur de Londres, Wilhelm Schmid a fêté son anniversaire. Mais durant le concours, ce sont les 25 ans de l’introduction de la Lange 1 dont il est question. Un anniversaire qui court comme un fil rouge, tout au long de l’année, pour la marque, avec une nouveauté chaque mois. Avec son diamètre réduit de 36,8 mm, le modèle de septembre séduira aussi les dames.
 

Little Lange 1 Moon Phase 25th Anniversary : Le sens de la mesure

Nouvelle interprétation, cette Little Lange 1 Moon Phase 25th anniversary reprend les éléments principaux de la phase de lune de la gamme Lange 1, introduite en 2017, avec en particulier son cadran horaire excentré, sa grande date par guichets, typique de la marque, et l’indication lunaire grâce à un disque gravé à la main. Les aiguilles, index et inscriptions sont bleus, comme pour chaque modèle de ces séries anniversaire de 2019. Cette montre, proposée en seulement 25 exemplaires, est équipée du calibre de manufacture L. 121.2 à remontage manuel. Une bien désirable machine abritée dans un boîtier en or blanc parfaitement poli.
 

Une pureté des formes et une brillance de circonstance alors que le « Best of Show » de l’édition 2019 du Concours of Elegance de Hampton Court était remis à une spectaculaire Rolls-Royce Silver Ghost. Commandée chez le carrossier Barker par Bhupindra Singh, Maharaja de Patiala, le long cabriolet argenté est fait d’aluminium poli. De longues heures de nettoyage durent être nécessaires pour la garder impeccable dans le climat tropical, ou la remettre en état au retour de la chasse ! Aujourd’hui encore, la voiture a ses racks à fusils bien garnis. Une voiture royale à plus d’un titre, puisqu’elle servit au transport du jeune prince de Galles en visite aux Indes en 1919. Elle fait à Hampton Court un retour majestueux. Le prix qui vient récompenser cette pièce d’orfèvrerie du passé, garante de savoir-faire d’exception, est bien une manière de couronner le sens de la transmission.
 

(Images fournies par A. Lange & Söhne)

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