A.Lange & Söhne : Rêve de collectionneurs
Dans le petit monde de la haute horlogerie, il est des marques dont l’attrait va grandissant pour les collectionneurs avertis. A.Lange & Söhne, la plus Suisse des manufactures germaniques, est indéniablement l’une d’elles. Sa discrétion, son exclusivité et sa technicité en font un objet de désir rare.
Loin du clinquant, des boîtiers extra larges, des diamants, des matériaux high-tech, A. Lange & Söhne préfère réciter ses gammes de la haute horlogerie pure. À Glashütte, dans le calme de cette vallée horlogère recluse, la manufacture perpétue ses savoir-faire horlogers, tant techniques que décoratifs. Pour le regard acéré et le plaisir personnel des acquéreurs avertis de ses garde-temps d’exception.
À l’occasion de l’arrivée de la marque saxonne chez Bucherer à Genève, une exposition temporaire se tiendra du 12 au 22 Juin pour présenter des pièces rares ainsi que les nouveautés 2019 et les modèles emblématiques. De quoi faire rêver tous les amoureux de belle horlogerie. Elle sera précédée par un petit-déjeuner organisé par A. Lange & Söhne et Watchonista, le 12 juin au matin où quelques heureux collectionneurs pourront découvrir en avant-première ces montres d’exception.
Une histoire de passion
En 1845, Ferdinand Adolph Lange fonda A. Lange & Söhne et fit la renommée des montres de poche germaniques de l’époque. Lorsque la guerre détruisit l’outil de production en 1945, la marque tomba dans l’oubli. Mais l’amour pour la haute horlogerie continua de couler dans les veines des descendants de la famille. Lors de la chute du mur de Berlin en 1989, Walter Lange, arrière-petit-fils du fondateur, se prit à rêver de faire renaître le nom. Avec l’aide du regretté Günter Blümlein – directeur de génie de LMH (Les Manufactures Horlogères), ex-VDO, et propriétaire de IWC, Jaeger-Lecoultre et A. Lange & Söhne – l’illustre manufacture de Glashütte lança ses nouveaux modèles en 1994. La lange 1, avec son visage épuré, son asymétrie travaillée et ses finitions de haute horlogerie, devient immédiatement une source intarissable de discussion et d’envie pour tous les collectionneurs. 25 ans plus tard, l’engouement est toujours plus grand et le travail d’innovation technique toujours plus pointu. Et les connaisseurs le savent.
Anniversaire d’une icône
Forte de son succès immédiat, la Lange 1 fête cette année son 25ème anniversaire. Ce modèle fait partie des rares garde-temps immédiatement reconnaissables sans aucune ostentation. C’est une affirmation à elle seule de la philosophie de la maison. Une élégance discrète, presque austère, dissimulant une merveille de haute horlogerie. Tout est dans les détails comme c’est souvent le cas dans les pièces d’exception qui ravissent les collectionneurs. Cette édition Lange 1 25th Anniversary, limitée à 250 pièces, élève encore le niveau.
L’équilibre des proportions du boîtier de 38,5mm est parfait. Le cadran arbore des indications et index de couleur bleu roi intense qui se marient magnifiquement avec l’or blanc. Le large double guichet de la grande date est ultra-lisible et reprend ces mêmes tons.
Seul le détail en rouge indiquant la fin de la réserve de marche de 72 heures vient apporter un soupçon d’excentricité. Les finitions satinées du cadran des heures et des minutes jouent avec le guilloché circulaire du sous-compteur des petites secondes et le grainé fin de la partie vide. C’est discret et élégant. Comme les cornes droites anglées et plongeantes qui offrent un confort extrême au porté. La partie centrale de la boîte est brossée satinée pour mieux faire ressortir le poli miroir de la lunette. On peut alors retourner le précieux garde-temps pour découvrir le mouvement...protéger par un fond officier en or blanc gravé à la main. La manufacture de Glashütte se dévoile dans les moindres détails, ainsi que l’anniversaire et les noms de Walter Lange et Gunther Blümlein, responsables de la renaissance de la marque.
On le soulève et la platine ¾ en maillechort révèle le calibre à remontage manuel L121.1 et ses 8 chatons en or, ses vis bleuies, ses rubis apparents, ses ponts anglés et ses Côtes De Genève. Seuls le pont de balancier en col de cygne, gravé à la main, avec ses détails peints en bleu, et sa roue associée sont encore visibles. La synthèse même de la discrétion légendaire de la manufacture saxonne. Une vraie pièce de collectionneurs !
L’excellence discrète
L’attrait des garde-temps A. Lange & Söhne auprès des collectionneurs est évident. Les raisons en sont multiples. Toutes horlogères. La mécanique, bien entendu, est essentielle. Et les montres de la manufacture de Glashütte sont réputées pour leur complexité, leur fiabilité et leur précision. Elles subissent toutes un double montage et démontage méticuleux. Cela se ressent dans la manipulation même des montres. On retrouve le sentiment rassurant des belles automobiles allemandes lorsque l’on ferme une portière dans le cliquetis du remontage des mouvements A. Lange & Söhne ou dans la pression des boutons poussoirs comme sur le Datograph Perpetual.
Ce garde-temps exceptionnel cumule les complications toujours sans ostentation : grande date, calendrier perpétuel, chronographe flyback, phases de lune, jour de la semaine, mois, année bissextile, indicateur jour/nuit. Tout est là, discrètement. C’est le calibre manuel L952.1 et ses 556 composants qui impressionne au travers du fond saphir. Une véritable ville horlogère en étages, leviers, anglages polis et décorations. Dans le plus pur style des grandes complications traditionnelles de la manufacture.
L’innovation germanique
Mais les collectionneurs apprécient aussi la qualité d’innovation que propose cette maison horlogère d’exception. Le meilleur exemple en est sans doute la Zeitwerk et son affichage digital, née en 2009. Elle offre une parfaite synthèse de l’esprit d’innovation de A. Lange & Söhne et de l’efficacité toute germanique avec laquelle la manufacture réalise ses idées. Dans la version Zeitwerk Striking Time ou dans celle de cette année, Zeitwerk Date, on retrouve cette apparente simplicité déroutante dans la fluidité des sauts instantanés des heures et des minutes – avec toujours cette sensation de précision et de qualité allemande – et leur bruit mat étouffé. Avec son boîtier de 44,2 mm, le garde-temps en impose tant par sa taille que par son look moderne. Une fois encore, c’est au dos que la magnificence A. Lange & Söhne s’offre à la vue avec des finitions de haute horlogerie et une inventivité germanique austère. Redoutable d’efficacité, elle a permis à la réserve de marche de cette complication énergivore de passer de 36 heures sur la Striking Time à 72 heures sur la Zeitwerk Date, avec un affichage périphérique au travers de numéros percés dans un disque sous lequel tourne un point rouge qui vient indiquer clairement la bonne date.
Hommage au riche passé
Enfin, avec une histoire aussi dense, A. Lange & Söhne dispose aussi d’atouts indéniables pour réaliser des pièces honorant leur grande tradition horlogère. L’une des plus marquantes et importantes pour la manufacture saxonne est la complication de la « seconde sautante ». Celle qui peut faire croire au non-initié qu’il est en présence d’un mouvement à quartz. Comme pour mieux cacher son excellence horlogère mécanique. Il s’agit d’une véritable tradition chez A. Lange & Söhne puisque Ferdinand Adolph Lange l’inventa dès 1867 et la manufacture obtint le premier brevet pour celle-ci en 1877.
La montre 1815 « Hommage à Walter Lange » fait honneur à la fois à cette invention, au design des montres de poches de l’époque et à Walter Lange. Toute l’épure, l’élégance et le brio sobre germanique synthétisé dans un boîtier de 40.5mm. Le calibre à remontage manuel L1924 offre aussi un stop-seconde pour garantir encore plus la précision chronométrique.
L’autre modèle se référant au passé glorieux est la Richard Lange Jumping Seconds, qui révèle le savoir-faire A. Lange & Söhne sous forme d’affichage régulateur avec une grande seconde sautante dans la partie supérieure du cadran, les heures à 8 heures et les minutes à 4 heures. L’intersection des trois cercles forme un triangle dans lequel s’affiche en rouge la fin de la réserve de marche. Une fonction « Zero-reset » permet à l’aiguille des secondes de se remettre à zéro instantanément lorsque la couronne est tirée, permettant ainsi un réglage précis à la seconde près. Ingénierie et précision allemande dans un modèle aux accents très vintages mais dans une réalisation très moderne – presque sport – avec son cadran noir et ses petites touches rouges des index 15, 30, 45 et 60 des minutes. Une fois de plus, A. Lange & Söhne arrive à conjuguer son riche passé, son savoir-faire horloger et une véritable modernité. Que demander de plus ?
Pour conclure, A. Lange & Söhne offre à tous les collectionneurs ce qu’ils recherchent par-dessus tout : l’excellence technique, une multitude de détails discrets, des finitions exceptionnelles, des savoir-faire horlogers reconnus. La rareté en prime, éditions limitées ou pas. Un vrai rêve de collectionneurs. A découvrir d’urgence chez Bucherer à Genève à partir du 12 Juin.
(Photos par Pierre Vogel)