Première Flying Tourbillon
Chanel et Only Watch, une Première
Marque engendreuse d’icônes par excellence, Chanel offre à la vente monégasque une montre unique par l’usage de sa céramique noire et par son sertissage spécifique. Double Première?
Par Joel Grandjean
Rédacteur en Chef
Mariant l’olfactif au visuel, la montre «Première» reprend depuis 1987 la forme d’un bouton de flacon du parfum N°5 autant que celle de la place Vendôme. Chanel relance en 2012 cette montre imaginée par son immortelle fondatrice, dont le dictionnaire a immortalisé une trace. En effet, au chapitre définition du mot ‘Premier/ère’, se trouvent des appréciations qui conviennent toutes à cet objet: «Qui précède les autres dans le temps, l’espace, le rang; principale, supérieure… Qui est réalisée pour la première fois; qui est classée en tête. En transport, la classe la plus confortable. En Haute Couture, la directrice d’atelier. En horlogerie, la première montre exclusivement créée pour les femmes par Chanel.»
Et on peut y croire, puisque c’est le dico qui l’affirme et non pas un naïf communiqué de presse.
L’esthétique en paravent
Ce modèle en or blanc ne renie en rien son héritage, fait de codes stylistiques intangibles inspirés par l’univers de Gabrielle Chanel. L’une des plus fameuses places de la planète, dont l’octogonalité rime avec centre du luxe de l’Hexagone et du monde, se mue en simplicité et rigueur, tant sur le plan des couleurs que sur celui de l’authenticité de ses matériaux. Il faut attendre le 25ème anniversaire de ce mythe pour que l’actualité 2012 accouche d’une Première Tourbillon Volant, un garde-temps dont la mission première est de rendre accessible aux femmes l’univers des complications horlogères. La même année, le Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG) salue cette Première dans sa catégorie «Montre Dame».
Sur le plan de sa motorisation, le spectacle de la course du Tourbillon suggérant subtilement un Camelia, privilégie l’esthétiquement sublime au micromécaniquement admis. Quand bien même son calibre ait fait l’objet d’une étroite collaboration entre la marque et le motoriste Renaud & Papi APRP SA, le pôle de recherche et développement avancé d’Audemars Piguet, sa partie visible joue les auvents et les éventails.
Elle s’érige en paravent saupoudré de matière diamantifère, dressé entre l’ultra complexité de son mécanisme et l’ultra maîtrisé de son serti.
Quant la Première ne se joue d’une fois
Deux particularités transforment cette Première en pièce unique offerte à la recherche contre les myopathies. Premièrement, ce n’est plus seulement sa boîte qui est en céramique noire, matière fétiche et identitaire de la gamme actuelle de Chanel horlogerie, mais aussi sa lunette. Quant à son sertissage, recherche de l’ultime sobriété oblige, il a été circonscrit uniquement aux flancs de la pièce. Une culture du secret et du low profile qui pourrait bien occuper la scène des performances à l’encan. Tant cette Première devient ainsi encore plus désirable…
