Madison Time à New York, Patek Philippe only
Dans le quartier Midtown à New York, l'échoppe fondée par Michael Safdie regorge d'une âme horlogère focalisée sur Patek Philippe. Madison Time est le détour pour initiés en mal de vintage à dimension muséale...
«Je préfère acheter une pièce Patek Philippe importante plutôt que n'importe quoi d'autre au monde» lance Michael Safdie à son interlocuteur Watchonista, armé d'objectifs photographiques et passionnels. Entre collectionneurs, le courant passe.
D'autant que le maître ès Patek Philippe, retiré d'autres affaires qui lui réussirent au point de pouvoir se consacrer à son hobby, n'est pas avare de son temps lorsqu'il convient d'expliciter ici une pièce dans sa version rare, là une autre dans ce qu'elle a d'iconique. De l'un des plus importants clients des ventes aux enchères ou des Salons Patek Philippe, l'homme est passé de l'autre côté du rideau. C'est désormais lui qui conseille, lui qui transmet, lui qui accueille.
«Tout dans cette petite échoppe exclusive est entièrement voué à Patek Philippe, les montres bien sûr, mais aussi la littérature, les ouvrages de la marque, les écrins d'origine, les pendulettes dôme. Tu rentres, tu te retrouves directement dans un salon, une sorte de musée magasin ultra exclusif où il n'y a que du vintage monomarque» s'émerveille, Alexandre Friedmann co-fondateur de Watchonista.com, de retour de New-York.
Watch upon a time, Ellipse en Or
Tout commence lorsque Michael Safdie a 22 ans. Fan de la marque dès son plus jeune âge, il s'entiche d'un modèle Ellipse en or, il parviendra à l'acquérir. Depuis, le virus Patek Philippe a trouvé chez lui l'un des terroirs les plus propices à son essor. Est-ce grave docteur?
L'affection s'est naturellement transformée il y a une année par l'ouverture, entre Madison Street et la 61ème, de cette galerie particulière, sur fond d'un respect sans borne pour la marque évidemment, mais également pour ceux qui sont à ses commandes. Ici, on ne commande pas en ligne sur simple click, c'est du service à l'état pur qui est offert. On n'en ressort pas indemne puisqu'au passage, le visiteur est plongé dans un bain culturel et historique. «Michael Safdie possède une connaissance de passionné, une remarquable expertise de la marque. Dans sa galerie, les montres sont en bon état, dans leur ‘jus d'origine’ et l'éventail de très haute qualité» s'enthousiasme Alexander Friedmann..
Itinéraire d’un client gâté
En marge de sa collection personnelle, ce passionné, connu comme le loup blanc par tout ce que la planète encan comporte de références, est réputé pour pratiquer des prix corrects et pour ses marges raisonnables. Il ne vend pas à tout prix, certaines de ses pièces sont rares car elles existent ici en différentes variantes à forte valeur historique ajoutée. De plus, contrairement aux ventes aux enchères où il se passe un bout de temps entre le premier contact visuel avec un garde-temps envié et son acquisition formelle, chez Madison Time les montres sont bien présentes et l'acheteur qui se décide peut repartir avec son choix au poignet.
Est-il devenu un concurrent? Sur le feutré des tapis mondiaux dédiés aux adjugements via coups de marteau, on murmure que oui. N'empêche qu'il demeure encore, au final, l'excellent client qu'il a toujours été.
Réputé très bon client lui-même, au point de sauter dans un avion dès qu’une vente aux enchères s’annonce, Michael Safdie est un chineur de Patek infatigable. Il faut bien qu’il fasse bouger les étals de sa caverne d’Ali Baba au cœur de New York. Partout, sa passion est communicative et sa surface financière convaincante. Une position privilégiée qui lui a permis au fil des ans de se constituer sa propre collection. Des pièces, environ une cinquantaine selon les estimations qui circulent, dont il ne se départira pour rien au monde. «Il y a environ 10 à 12 ans, j'ai fait une coupure totale et je n'ai plus jamais porté l'une ou l'autre de mes autres montres. Chaque fois que je regardais mon poignet, je ne voulais y voir autre chose qu'une Patek». Une confession ultime pour ce rescapé d'un marché de l'art où la fortune gagnée et bien assumée n'avait pas toujours autant de charge patrimoniale et de ramifications dans l’histoire de l’ingéniosité humaine. A voir le regard qu’il jette de temps à autre à sa montre, nul doute qu’aucune espèce de commutateur ne parviendra à interrompre le courant qui passe entre ses yeux et son poignet…
Une vidéo de l'entrevue avec Michael Safdie de Madison Time à New York:
Madison Time: 25 East 61st Street New York - NY 10065 (USA)
Phone: +1 212 355 8200