HYT plonge sa H4 dans un bain de lumière

HYT plonge sa H4 dans un bain de lumière

L’innovation dans la tradition, l’ADN de la haute horlogerie, l’héritage en mouvement, etc. : oubliez tout. HYT ne fait rien comme tout le monde et se passera de ces poncifs. Besoin de se raccrocher à un élément connu ? Bonne nouvelle : la H4 Alinghi donne l’heure. Pour le reste, il faudra oublier tout ce qui a été vu, conçu, voire fantasmé jusqu’à présent. 

Rien ne change, sauf l’essentiel

Côté châssis, la bête est connue. Depuis le début de l’année, la H4 a fait couler plus d’encre que n’en contient son capillaire. Elle repose sur l’architecture mouvement de la H1, pièce inaugurale de HYT, entièrement revue pour être squelettée. 

Dotée de 65h de réserve de marche, elle dévoilait pour la première fois sa sculpturale mécanique. Un nouvel univers créatif venait de s’ouvrir pour HYT. A tel point que la marque a décidé aujourd’hui de ne pas y toucher : la nouvelle H4 Alinghi est la copie presque conforme de son ainée. Presque ?

Faux-semblants

Sur cette base, HYT s’adonne aujourd’hui à son jeu favori : créer, surprendre, dérouter parfois, étonner toujours. La marque a cette fois appliqué une idée lumineuse, tellement brillante qu’elle est invisible au premier coup d’œil. 

Seuls les amateurs avertis auront noté un détail intrigant : la présence de deux poussoirs. A quoi bon, sur une modèle heures, minutes, secondes ? La réponse est une première chez HYT – probablement dans l’horlogerie aussi. 

Un projet totalement illuminé

La H4 Alinghi est une pièce équipée d’une source lumineuse. Sous le cavalier des 6h, HYT a dissimulé deux LED. Activées, elles viennent éclairer de blanc la totalité du cadran. De nuit, le fluide rouge sera excité par cette source lumineuse et parfaitement visible. Le flux lumineux viendra dans le même temps se lover dans chaque recoin du calibre, donnant littéralement vie à cette architecture squelette qui défie les lois de l’horlogerie. 

La source d’énergie est purement mécanique. « Partir d’une feuille blanche, on sait faire. Tous nos modèles ont été créés de la sorte », explique Vincent Perriard, CEO HYT Watches. « Mais là, avec la complication lumineuse, le défi était nouveau : nous devions composer avec notre propre calibre existant, complet, fonctionnel. En somme, ajouter une pièce à un puzzle déjà fini »

Lumens ex machina

Le générateur a été niché entre 4h et 5h. Il est invisible et actionné par le poussoir situé en vis-à-vis, sur la carrure. Le procédé est celui, schématiquement, d’une dynamo : la conversion d’une puissance mécanique en lumière. C’est la rotation du poussoir à 4h30 qui remonte le générateur. C’est ensuite la pression de ce même poussoir qui active les deux LED qui baignent la Alinghi dans une douce lumière bleue. 

L’éclairage est possible jusqu’à cinq secondes avant que le mécanisme ne doive être réarmé. Aucune pile n’intervient dans le procédé, tout est mécanique. Ce développement fut difficile pour trois raisons : sa miniaturisation extrême, sa forme courbée, et le fait, une nouvelle fois, qu’aucun développement de ce type n’avait été jusque là réalisé. 

La H4 Alinghi, sera éditée en l’honneur de l’équipe éponyme, avec boite carbone, liquide rouge, lumière blanche, marquage de l’équipe sur le disque des secondes et bracelet en toile de voile, pour seulement 25 exemplaires. 

« La cohérence de l’idée nous a séduits », conclut Vincent Perriard. « Avant HYT, on nous expliquait que faire fonctionner un mouvement avec un liquide était rigoureusement impossible. Avant la H4 Alinghi, éclairer un cadran n’était possible qu’avec une pile. En plus, il ne fallait jamais juxtaposer un liquide avec un courant électrique. Alors évidemment, nous avons fait tout cela. Il n’y a en réalité de limites que celles que l’on se fixe ».