Patek Philippe 3974: Le chiffre du mythe

Certaines pièces font plus rêver que d’autres, telle cette référence. Comme les connaisseurs l’auront deviné, car ils retiennent les nomenclatures des maisons les plus réputées, et en particulier celles employant une numérotation pour référencer leurs créations les plus élaborées,  il s’agit de la montre-bracelet Patek Philippe automatique cal. R27Q intégrant la complication de répétition minutes et affichant au cadran en plus de l’heure, les informations calendaires sans erreur possible jusqu’en 2100 grâce à l’intégration de la complication de quantième perpétuel avec indication des phases de lune.

Montre-bracelet mécanique de série la plus compliquée

Cette merveille d’équilibre conforme à la mode de l’époque et par conséquent proposée avec un boîtier de 36 mm de diamètre réalisé en trois parties, a été lancée en 1989 à l’occasion du 150ième anniversaire de la manufacture genevoise

Cette pièce disponible au fil des années en or jaune, or rose ou platine et en cadran argenté, noir ou même saumon, est toujours un excellent placement en plus d’être fort belle même si, ces derniers mois, il a été constaté une légère érosion de sa cote lors des dernières ventes. Cela tient sans doute à la présence d’une concurrence aujourd’hui féroce et à sa taille, somme toute très réduite par rapport à la tendance. Il demeure, sa valeur reste très bonne car elle a pour elle d’avoir été, à date, la référence de série la plus compliquée proposée sur le marché de la montre-bracelet mécanique.

Patek Philippe référence 3974

On notera que son lancement coïncide avec l’époque à laquelle le public a véritablement commencé à renouer avec les montres mécaniques. L’engouement était particulièrement vif pour les références anciennes ou ayant l’esprit de l’ancien. La manufacture Patek Philippe, parfaitement consciente du potentiel que représentait alors la collection, a proposé pour célébrer une date anniversaire importante, une montre hors du commun associant deux des complications les plus appréciées des collectionneurs: la répétition minutes et le quantième perpétuel.

Tradition transcendée

Pour s’inscrire dans une dynamique conforme à l’esprit de l’époque où la modernité avait pour but de vivifier une expression traditionnelle du métier horloger, cette montre d’exception a été proposée sur la base d’un calibre mécanique dont le remontage, en plus de pouvoir être fait à la main, était assuré une fois la belle au poignet, par un micro-rotor guilloché en or 22 carats, visible par le fond transparent si tel était le désir de son propriétaire (la pièce était également livrée avec un fond plein et son stylet de réglage des poussoirs intégré à la carrure). Mais cette lucarne en saphir permet aussi de découvrir ce cœur d’exception dont les subtiles finitions réalisées à la main et conformes aux spécifications du Poinçon de Genève, révèle combien la sobriété est un art parfaitement maîtrisé par les artisans de la manufacture Patek Philippe. Se lisent alors gravées en lettres d’or dans la matière rhodiée et ornée de côtes de Genève, les indications de réglages en températures (chaud et froid) et dans les 5 positions, du groupe de régulation composé d’une ancre ligne droite et d’un balancier Gyromax associé à un spiral plat. Toutefois l’émotion est à son comble à l’observation des composants visibles de la répétition minutes comme les marteaux ou le régulateur inertiel d’allure de sonnerie, discrètement visible sous la croix de Calatrava découpée dans le métal.

Patek Philippe référence 3974

Pour profiter vraiment de ce hublot, il faut actionner la tirette placée sur le flanc de carrure et admirer, une fois celle-ci relâchée, les marteaux entrer en action pour sonner l’heure affichée côté face à la pointe des délicates aiguilles «Dauphine.»

Et de cadran parlons-en car, c’est sur cette face qu’il est possible de découvrir l’autre complication de cette montre rare puisque aucun détail ou composant ne trahit la présence d’un calendrier perpétuel au dos de ce calibre R27Q doté de 39 rubis. En revanche, son existence n’échappe pas à l’œil avisé d’un expert qui saura voir dans les compteurs les éléments distinctifs permettant de lire la date placée à la périphérie de l’indicateur de phase de lune et pointée dans le cas de la version avec cadran argenté, par une aiguille dorée comme le sont celles destinées à afficher l’heure (Dauphine) ou à donner les indications de l’affichage 24 heures, et de l’année bissextile. Les informations relatives au jour et au mois en cours se lisent quant à eux à la pointe de fines aiguilles bleuies au feu. Par souci de proposer aux amateurs une facilité d’emploi, cette montre est dotée d’un mécanisme de remontage automatique autorisant de la déposer sur simulateur de porter garantissant un remontage propice à entretenir les affichages calendaires.

Patek Philippe référence 3974 au poignet

Mais elle possède également des poussoirs placés à 11 heures, midi et 6 heures permettant un réglage rapide des informations du calendrier, au cas où la montre viendrait à s’arrêter.

Cette montre mythique dont la fabrication a cessé en 2000 est aujourd’hui un excellent placement et se porte sur un sobre bracelet en alligator fermé, selon les cas par une boucle ardillon en or ou pour plus de sécurité, sur boucle déployante façonné dans le métal de la boîte.