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Smartwatches, trois arguments absents du débat

Le lancement de l’iWatch d’Apple a boosté les coulées d’encre médiatique. Tout le monde y va de son opinion, les experts sont consultés… Etonnament, dans cette déferlante, nulle trace de trois points pourtant essentiels…

Par Joel Grandjean
Rédacteur en Chef

Il y a ceux qui surfent sur la vague de ce buzz mondial pour faire entendre leur voix. Tel le dramatologue Xavier Comtesse dans l’Hebdo. Cet alarmé est persuadé qu’un tsunami semblable à la crise du quartz mais en pire s’apprête à frapper l’horlogerie suisse. Il y a aussi les journalistes grand public bon ton qui s’étonnent de l’apparente létargie du secteur face à ce phénomène. Savent-il que, depuis plus de 200 ans, l’horlogerie innove, invente, précède les tendances?

Ainsi, à propos du verre tactile, on maîtrisait la technologie chez Assulab, une filiale du Swatch Group dédiée à la recherche, puis chez Tissot avec la T-Touch. C’était bien avant que l’invasion des iPhones ne changent la face de la téléphonie mondiale. De même, en matière de montre connectée, la Swatch intelligente existe déjà depuis plus de dix ans, capable de payer à distance et sans fil votre remontée mécanique d’hiver, capable si les expériences lui avaient permis d’aller jusqu’au bout, de servir de moyen généralisé de paiement. C’est d’ailleurs peut-être parce que ces choses sont si connues dans le secteur horloger, qu’on ne s’émeut pas plus que ça du phénomène lancé depuis Cupertino.

Tissot T-Touch Expert Solar Tissot T-Touch Expert Solar

Il y a ceux qui surfent sur la vague de ce buzz mondial pour faire entendre leur voix. Tel le dramatologue Xavier Comtesse dans l’Hebdo. Cet alarmé est persuadé qu’un tsunami semblable à la crise du quartz mais en pire s’apprête à frapper l’horlogerie suisse. Il y a aussi les journalistes grand public bon ton qui s’étonnent de l’apparente létargie du secteur face à ce phénomène. Savent-il que, depuis plus de 200 ans, l’horlogerie innove, invente, précède les tendances?

Ainsi, à propos du verre tactile, on maîtrisait la technologie chez Assulab, une filiale du Swatch Group dédiée à la recherche, puis chez Tissot avec la T-Touch. C’était bien avant que l’invasion des iPhones ne changent la face de la téléphonie mondiale. De même, en matière de montre connectée, la Swatch intelligente existe déjà depuis plus de dix ans, capable de payer à distance et sans fil votre remontée mécanique d’hiver, capable si les expériences lui avaient permis d’aller jusqu’au bout, de servir de moyen généralisé de paiement. C’est d’ailleurs peut-être parce que ces choses sont si connues dans le secteur horloger, qu’on ne s’émeut pas plus que ça du phénomène lancé depuis Cupertino.

Apple Watch Apple Watch

A terme, la recherche dans ce domaine ne peut se diriger que vers le Graal suprême, le total «mains libres.» Comprenez des appareils si intelligents qu’ils sauront lire vos regards, percevoir vos intentions, et surtout, vous libérer à tout jamais de cette «deuxième main» encombrante. De la même manière qu’un écouteur bluetooth vous libère des fils qui s’emberlificotent, c’est tellement plus confortable, les avancées qui entourent ces objets multi fonctionnels offriront un jour prochain – les technologies existent déjà – le luxe des luxes. Celui de s’en passer. Cette quête inévitable est inscrite dans les gènes même de ces appareils. En prendre conscience rend difficile d’imaginer que les iWatch sont autrement que de passage sur l’un de nos poignets. De la même manière que les fonctions contenues dans les iPhones se déplacent aujourd’hui vers l’un d’eux, elles sont appelées à ne pas s’y incruster. Elles iront migrer, dès que cela sera possible, vers les lunettes, les oreilles, les pare-brises, vers des écrans mobiles qui restent à inventer ou à matérialiser sur les surfaces alentours.

La mode du deuxième poignet ou de la poche

Au fait, cette fameuse «deuxième main» qui risque de signer l’acte de décès  des smartwatch, reste surtout un… deuxième poignet, et donc un territoire d’opportunité. Je m’étonne que les marques de montres n’y aient pas pensé. Ou si peu. Qu’elles n’aient pas flairé le bon coup, la belle occasion de doper, quel que soit l’orientation du vent, leurs ventes de montres. Si elles parvenaient à s’extraire de leur coupable indiviualisme forcené, elles saisiraient l’occasion de ne faire qu’une seule voix et d’utiliser le buzz international des smartwatches pour faire entendre une idée innovante: la mode des deux montres, une à chaque poignet! C’est déjà le cas chez les horlogers eux-mêmes ou chez les passionnés et collectionneurs. Chacun de leurs poignets est occupé. Le nombre des adeptes de cette pratique augmente.

Avec une infime partie des moyens dont elles disposent, les marques pourraient s’offrir dans les principaux médias de la planète, des encarts publicitaires destinés à lancer cette mode. L’idée n’est pas si saugrenue si on la compare à cette mémorable campagne corporatiste lancée par les acteurs mondiaux du diamant. Leur slogan est encore dans tous les esprits: «Un diamant est éternel». Qui l’avait financée? Une conjonction d’intérêts économiques parvenus à s’entendre pour le bien de tous. Dans son histoire, l’horlogerie, toutes marques confondues, avait également procédé de la sorte pour doper les ventes de ses chronographes. Ça remonte à une époque où, dans ses statuts, la Fédération Horlogère Suisse (FH), avait clairement la mission d’une telle communication. Résultats? Les ventes et les exportations de montres dotées de la fonction chronographe avaient pris l’ascenseur.

Autre piste, la montre de poche. Par quel déficit d’opportunisme, aucun acteur du secteur n’a-t-il profité de cette aubaine médiatique mondiale pour relancer le célèbre garde-temps accroché à une chaîne. Pourtant, de tels modèles existent, dans bien des catalogues. Se pourrait-il que la tendance naisse? Face à un tel baril de poudre, il paraît inconcevable que personne n’aie été tenté d’allumer la mèche. Juste pour voir…

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