Poinçon de Genève, la garantie de l’Excellence horlogère
Honorer le travail bien fait, certifier les précieux savoir-faire artisanaux ou industriels, en garantir la provenance… Telles sont les missions de ce label qui, sur les marchés, devient une véritable valeur ajoutée.
Le Poinçon de Genève est inscrit dans la loi genevoise. Créée en 1886 sous l’impulsion d’une corporation horlogère courroucée par l’utilisation abusive du nom de Genève, déjà symbole d’une horlogerie d’excellence et de prestige, cette appellation liée à une charte qualitative entrait en vigueur en 1891. Elle offrait la circonscription d’un périmètre technique et esthétique dont la dimension d’appartenance géographique ressemble bien avant l’heure à nos labels actuels AOC, enracinés dans la notion de lieu de provenance. Puis, la loi fut remaniée en 1931 et en 1955.
En 2014, après avoir évolué vers une adaptation de son règlement aux réalités normatives et techniques actuelles, c’est la Fondation Timelab, de droit public et ancrée dans un terreau autant académique qu’industriel, qui en assure le gardiennage technique, moral et contractuellement légal.
Son Conseil actuel de neuf membres comprend six représentants de l’Etat de Genève. Et la Commission technique du Poinçon est dirigée par le Président de l’Ecole d’Horlogerie. Car à l’origine, et puisqu’elles sont par définition neutres et indépendantes, c’était les écoles du secteur qui, disposant en plus du matériel étalonné, étaient chargées d’encadrer les processus de bienfacture exigés par le Poinçon.
En 2012, au terme d’une longue révision issue d’un mode consultatif, de nouveaux critères collant aux attentes des consommateurs se sont ajoutés aux conditions originelles mêlant maîtrise des terminaisons et esthétique. Ainsi, une Manufacture désireuse de se réclamer du Poinçon de Genève ne peut-elle plus parler d’étanchéité sans que sa parole soit garantie par des tests. Des contrôles qui s’étendent aussi désormais aux prévisions de marche et au contrôle des fonctions notamment. «Lorsqu’un client final reçoit sa montre, il faut que l’étanchéité à 30 mètres annoncée ait été validée. C’est un gage de confiance», explique Anne-Sophie Guerra, Directrice de Timelab. Cette ancienne responsable de qualité au sein d’un grande Manufacture genevoise sait de quoi elle parle.
Ses compétences reconnues par l’ensemble de la branche – il faut l’entendre donner un exposé scientifique face à plus de 800 professionnels réunis par la vénérable SSC, Société Suisse de Chronométrtie – sont utiles à la pérennisation d’un poinçon en phase avec son époque.
Egalement vitales aux deux autres domaines d’activité de Timelab, «Observatoire Chronométrique+», une autre appellation de contrôle cette fois liée à la précision des montres, ainsi que le Laboratoire Horloger, une instance métrologique disposant de son horloge atomique et habilitée à concevoir du sur-mesure en matière de tests.