Patek Philippe Nautilus 5711/R001 : voir la vie en rose
Il y a bientôt 40 ans, la manufacture Patek Philippe lançait la Nautilus et imposait son style dans le segment Sport-Chic. La référence 5711/1, première de cette famille devenue incontournables, fait aujourd’hui à obrement rosir de plaisir les passionnés d’exception.
Par Vincent Daveau
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Pour saisir les motivations qui ont poussé la famille Stern à lancer la collection Nautilus, il faut replonger au cœur de cette époque que l’on appelle les seventies et dont le souvenir commence à s’effacer même pour ceux qui l’ont vécu. D’accord, l’engouement pour le style pop et la déco en plastique coloré fait toujours des émules, mais tout le monde a plus ou moins oublié l’ambiance qui prévalait alors.
Avec le recul, on retiendra que l’année 1976 a été une année charnière en plus d’avoir été celle de référence en matière de canicule. L’été 1976 a été celui des derniers hippies se réfugiant dans le Larzac, mais également celui du pic de la première grande crise pétrolière.
En ces temps où les jeunes de 1968 étaient en train de prendre des fonctions de cadres dans des entreprises performantes et de fonder les prémices de ce qui sera la mondialisation d’aujourd’hui, sourdait encore une sorte de révolte contenue.
Entretenir le souvenir d’une nouvelle ère
Cette génération du Baby Boom a voulu rompre avec la tradition, repenser le paysage urbain et faire table rase des stigmates des symboles du passé, de ses guerres et de ses destructions. Dans ce contexte, les montres ont elles aussi connu une mutation dans leur design qui a coïncidé avec l’émergence des premières montres à quartz. En même temps qu’apparaissaient les premiers garde-temps à cristaux liquides, Patek Philippe éditait la Nautilus! Très vite, la Jet-Set gravitant dans les milieux branchés de la Côte d’Azur s’en emparait et, comme le soulignait Monsieur Stern en 2006, l’année de la relance de cette collection: «On voyait apparaître un nouveau type de clientèle aisée tout aussi active dans son travail que dans ses loisirs.»
Le lancement en 1976 de la référence 3700 devait s’accompagner d’une campagne de publicité qui reflétait à merveille le style iconoclaste de la Nautilus. «L’une des montres les plus chères du monde est en acier» proclamait une annonce qui ne passa pas inaperçue.
«Elle se marie aussi bien avec une combinaison de plongée qu’avec un smoking» disait un autre titre très révélateur.
Demeurer au cœur de l’actualité
Le lancement de la Nautilus provoqua donc des remous car, ce qui faisait son charme en plus de ses charnières, était évidemment sa taille, alors en rupture avec l’époque. Avec ses 42 mm de largeur (charnières incluses) et ses 7,60 mm d’épaisseur, elle dépassait largement les mensurations de ses congénères de l’époque et proposait une construction originale garantissant une étanchéité jusqu’à 120 mètres de profondeur.Aujourd’hui, cet enfant terrible du catalogue de la grande manufacture genevoise est devenu un «objet-culte» et si elle a presque 40 ans aujourd’hui, la Nautilus conserve cette jeunesse de ligne et d’esprit qui devrait séduire la nouvelle génération éprise de rupture.
Ayant atteint ce que les historiens appellent l’âge d’or, il lui fallait oser les attributs de son statut de monument. C’est pourquoi Patek Philippe propose cette année la Nautilus 5711/R001, une nouvelle version en 40 mm de diamètre (dans la diagonale 10h-4h) dans une splendide déclinaison d’or rose 18 carats.
Pour ne pas briser l’image qui fait de la Nautilus une pièce à part, Patek Philippe a conservé le mécanisme de «hublot» pour le boîtier, mais propose pour cette référence un fond saphir (mis en place en 2006) que les versions d’époque ne possédaient pas, afin de permettre aux amateurs de profiter visuellement des finitions du calibre automatique référence 324SC (date par guichet et trotteuse au centre) portant aujourd’hui l’estampille du Poinçon Patek Philippe.
Parée d’un cadran dégradé brun-noir avec index appliqués luminescents, cette version entretient son caractère sportif sans se priver de souligner son allure iconique. Mais c’est finalement la force de cette montre que d’être ce que son propriétaire veut qu’elle soit: un statut symbole ou l’expression d’une sportivité faite de chic et d’esprit décalé… A chacun de choisir puisqu’elle demeure intensément luxueuse et rare, quelle que soit la façon dont elle est portée.