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Patek Philippe Calatrava Pilot Travel Time 5524, l’heure du voyage

L’histoire Patek Philippe se confond souvent avec les grandes aventures humaines. Le lancement cette Calatrava rappelle aux amateurs son implication de toujours dans l’art du voyage sous sa forme aéronautique.

Par Vincent Daveau
Contributeur

Toutes les marques horlogères se sont penchées sur les besoins des pilotes d’aéroplanes dès les premiers balbutiements de cette discipline. La fascination qu’exerce chez l’homme le vol majestueux des oiseaux depuis le mythe d’Icare leur a  immédiatement fait comprendre l’importance de faire partie de l’aventure. Car un avion filant dans l’air, c’est un peu comme un bateau au beau milieu de l’océan. Et, en l’absence d’instruments dédiés durant la première phase de la conquête des nuages par les chevaliers du ciel, les horlogers rodés aux défis, se sont penchés sur les besoins de ces héros des temps modernes. C’est de cette quête homérique que découle la Calatrava Travel Time d’aujourd’hui. 

Avoir de nobles ancêtres

Les faucheurs de marguerites, comme les jeunes femmes des années 1900 appelaient les pilotes des premiers aéroplanes, allaient très vite faire parler d’eux.

Si les horlogers n’ont pas compris immédiatement toute l’importance du premier vol des frères Wright remontant au 17 décembre 1903, ils ont, en revanche, très vite saisi quel parti tirer de ces fous volants du vieux continent qui faisaient des démonstrations à Bagatelle, un espace libre et herbeux pratiquement au cœur de Paris, où ils donnaient la chair de poule aux demoiselles qu’affectionnaient peindre les artistes de l’époque.

L’heure était à l’aventure et les marques horlogères ont réalisé, avec l’éclatement du premier conflit mondial, que l’aviation allait prendre une importante croissante dans le monde contemporain. Il faut dire, à l’époque, point d’électronique embarquée et de GPS. Un avion se pilotait à la force du poignet et se guidait –cela semble aujourd’hui incongru- comme on le faisait pour un bateau: au sextant, à la montre et, un peu plus tard à la «gonio», des balises radio émettant des top horaires permettant aux pilotes équipés de récepteurs, de se situer dans l’espace. Mais pour faire des calculs de qualité assez rapidement, il fallait une montre digne de ce nom. La plupart des marques ont, dès les années 1920, proposé aux armées et aux sociétés civiles de transport de courrier et/ou de passagers, leur interprétation de la montre de pilote. 

Patek Philippe présentait ainsi deux montres de pilotes aujourd’hui exposées dans son musée ouvert au public à Genève. Ces montres-bracelets à angle horaire, plus justement dénommées sidéromètres (sur la racine de sidéral, le ciel) à l’époque, ont servi de base à la mise au point de la nouvelle Calatrava Travel Time référence 5524.

Etre une éternelle invitation au voyage

Subtilement rétrofuturiste, cette montre vient clairement enrichir la collection des garde-temps dédiés au voyage. On notera qu’elle se pare d’un cadran bleu verni avec de grands chiffres en or gris appliqués à la main, bien dans l’esprit des années 40 et des garde-temps à caractère militaire. Comme dans toutes les montres Travel Time, l’aiguille de l’heure d’origine est réalisée en acier et sobrement ajourée pour se fondre avec grâce dans l’environnement épuré de ce cadran original où deux ouvertures discrètes et circulaires permettent de savoir d’un coup d’œil si l’heure indiquée est diurne (blanc) ou nocturne (bleue). 

L’ensemble est mu par un calibre mécanique à remontage automatique, le Calibre 324 C FUS.

Comportant 294 composants, ce mouvement embarque un mécanisme de double fuseau horaire -idéal pour les grand voyageurs-, revisité et perfectionné en 1996, qui permet de débrayer le système afin que le déplacement de l’aiguille grâce aux deux poussoirs n’ait aucune incidence sur l’amplitude du balancier Giromax associé à un spiral en Selinvar® dont le réglage est optimisé pour garantir une précision supérieure (-3 +2 secondes de retard ou d’avance par jour). Visible par le fond transparent, il permet aux amateurs de mesurer combien chaque détail de cette montre estampillée du Poinçon Patek Philippe, est soigné.

L'essentiel et plus encore

Subtile, cette pièce en or gris de 42mm de diamètre affiche l’heure, les secondes à l’aide d’une grande et fine trotteuse, la date par une aiguille pointant sur les chiffres inscrits dans un compteur placé à 6 heures et un second fuseau horaire lisible à la pointe d’une aiguille en acier finement squelettée et ajustable à l’aide des deux poussoirs dotés de systèmes de sécurité brevetés, flanqués sur le côté gauche de la carrure de boîte (8 et 10 heures). 

La belle dont les amateurs de beaux objets voyageant beaucoup ne manqueront pas d’être fiers, sera immédiatement identifiable par qui sait la puissance de l’originalité au sein d’une marque célèbre.

Elle se porte sur un sobre bracelet en veau de couleur brun «vintage» et se ferme au poignet à l’aide d’une classique boucle ardillon inspirée des boucles des parachutes…

D’emblée cette pièce sera un «collector» tant elle a fait parler d’elle à Baselworld où tous les invités se sont rués dessus, une fois la présentation terminée. En effet, elle sort de l’ordinaire tout en étant à la fois sobre, traditionnelle et pourtant super moderne… C’est le principe des antagonismes structuraux qui la rend désirable. Patek Philippe l’a parfaitement compris et devrait nous gratifier dans les années à venir de références du même ordre pour vivifier des collections dont le caractère sage mérite d’être un peu électrisé par des produits puissants et élégants à la fois. 

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