Jaquet Droz Tropical Bird Repeater: the magical flight of the hummingbird

Jaquet Droz Tropical Bird Repeater: l’envol magique du colibri

Depuis 2012, la marque chaux-de-fonnière introduit dans ses collections des pièces rares, enracinées dans les trésors identitaires de son histoire, celle d’un maître horloger, grand voyageur de son temps, magicien des automates...

Par Joël A. Grandjean
Contributeur

Aux lueurs de décembre 2017, au Grand Hôtel Kempinski de Genève, lors du lancement officiel européen de cette rarissime montre mariant l’une des complications horlogères les plus magistrales de l’horlogerie - la répétition minute - aux arts ancestraux revisités des automates, il y avait un mur de végétation tropicale, quelques vitrines abritant d’autres merveilles, des écrans gorgés d’images incitant à l’évasion et, un volatile délicieusement capturé sur un cadran de montre, protégé par un verre bombé. Vivant je vous dis! Ce colibri avait des battements d’ailes plus vrais que nature, à transcender leur motricité micromécanique et à insuffler aux décors alentours de subreptices mouvements.
 

Célébration de la nature

Pour réaliser cette poétique Tropical Bird Repeater, il aura fallu à Jaquet Droz trois ans de recherches et la monopolisation d’artistes émérites au sein de ses Ateliers d’Art abrités dans son unité de production située entre La Chaux-de-Fonds et le Locle. Au final, 7 animations fonctionnent selon 4 scénarii différents, de manière aléatoire – ce qui a pour conséquence d’aggraver leur niveau de complexité –, pour atteindre une apothéose de science chronométrique capable d’assembler 77 composants pour le cadran et plus de 650 pour le calibre Jaquet Droz RMA89. Fallait-il encore que ce garde-temps indique l’heure? Oui, car il s’agit bien d’une montre bracelet, conçue pour résister aux chocs, quand bien même contient-elle, sur fond de paradis tropical et entourée d’une boîte gravée à main levée et sans préparation, une source animée, une faune en éveil, attentive aux ébats microscopiques d’un oiseau technique, un colibri aux allures de fée clochette surgi des contes les plus fantastiques, dont le souffle des ailes donne vie à des libellules enduites de superluminova, à un paon ou à un toucan… 
 

Pierre Jaquet-Droz (1721-1790), dont les automates peuplent encore les musées, aimait la nature, les oiseaux. Les gardiens actuels de la marque, fidèles à son incroyable passé, auraient pu choisir un oiseau plus simple à animer. Car, dans la vraie vie, le colibri bat des ailes à une vitesse imperceptible à l’œil nu de 80 mouvements par seconde. Là, sur ce cadran gravé, posé et ajusté à la main, grâce à un deuxième barillet remonté par une seule tige, exclusivement dédié à donner vie à cette scène paradisiaque, il opte pour 40 battements, ce qui relève évidemment déjà de l’exploit technique. Soudain, et le travail en finesse sur les illusions d’optique est bluffant, on pénètre dans une jungle vivante mystérieuse régénérée par une cascade, riche en luxuriance et en surprises, avec ici de l’or ou de la nacre, là d’indicibles détails qui font l’éloge de la finesse, des arts de la miniaturisation poussés à l’extrême et de l’élégance subtile.
 

Survol d’un parcours fantastique

A Genève, l’oiseau s’est posé fin novembre 2017. Avant de redécoller pour Tokyo, il revenait d’un long périple mondial dont le point de départ fut la Chine. Car, et c’est encore là une bien belle manière de célébrer le passé, l’horloger automatier Jaquet Droz fut le premier et longtemps le seul à être admis au cœur de la Cité Interdite. L’empereur de son temps, il y a presque 250 ans, aimait passionnément ses œuvres, il s’en amusait, s’en divertissait jusqu’à satiété. Et même si la demande pour une telle construction horlogère est forte, même si les 8 exemplaires uniques prévus – chiffre tutélaire de la marque – trouveront sans doute preneur malgré leur valeur de CHF 680’400.00 CHF (TVA comprise), Christian Lattmann, le CEO, s’interroge: quels sont ces admirateurs, certainement des êtres redevenus enfants, qui s’enticheront pour le ressenti intact d’émotions semblables à celles qui allumèrent les yeux d’un antique Empereur de Chine? Des collectionneurs, sans doute, mais des collectionneurs différents, sensibles aux choses de l’Art.
 

Au fil de son voyage initiatique, ce colibri perpétue un parcours entamé en 2012, ponctué par des pièces tout aussi exceptionnelles: The Bird Repeater, The Charming Bird, La Lady 8 Flower, la Loving Butterfly Automaton, sans parler de l’androïde Charlie présenté à Baselworld en 2013 et de la Signing Machine, une incroyable machine hommage à l’automate l’Ecrivain, capable de mémoriser pour la reproduire à l’envi la signature personnelle de son acquéreur. La marque Jaquet Droz ne cesse de s’aventurer avec bonheur sur un territoire qui repousse, créativité et originalité aidant, les frontières de son appartenance au plus grand groupe horloger.

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