Baselworld 2018: A Closer Look at Jaquet Droz’s Latest Creations
Baselworld

Jaquet Droz célèbre son 280ème anniversaire

De l’or jaune pour une montre hommage, deux perroquets ara en pleines scènes de vie, un calibre squelette lumineux et un tigre stylisé sur fond d’émail pique-à-jour… Nouveautés jubilaires, souffles coupés…

Par Joël A. Grandjean
Contributeur

Toujours placée sous le signe du 8 et de ses multiples, comme pour souligner encore et encore la disposition particulière de sa grande aiguille des secondes, la marque Jaquet Droz poursuit un chemin dont on n’aurait pas forcément imaginé au départ que les contours s’avérassent si marqués. Un chemin qui s’impose désormais en passage obligé, en voyage incontournable balisé de délices.

D’épure et d’or jaune

Evidemment, dans son registre d’un classicisme élégant zesté d’essentiel, il y a cet or jaune qui se fait si rare et qui soudain, transcende complètement la face émaillée grand feu ivoire d’une pièce à l’esthétique iconique. La «Grande Seconde Tribute», en édition de 88 exemplaires, est une milestone patrimoniale qui célèbre en majuscule l’année du 280 anniversaire. Car la pièce de poche de 1784 dont elle est issue reste certainement pour Jaquet Droz de l’ordre du concentré d’ADN. Du grand art habité par un calibre mécanique à remontage automatique, le 2663.Si, «Si» pour silicium de son échappement.
 

Les paris de la transparence

Que Jaquet Droz, vu l’identité si marquée de ses cadrans en huit, puisse envisager s’exprimer en mode squelette, semblait de l’ordre du fantasme. Et pourtant, l’essai a été transformé, le pari gagné. Dans l’esthétique architecturale de l’exercice périlleux du squelettage, un art horloger qui consiste à enlever un maximum de matière, à l’ajourer, la détourer, la transpercer, sans jamais l’appauvrir de ses performances chronométriques, il y a ce petit je ne sais quoi de Jaquet Droz dans la Grande Seconde Skelet-One. Le dessin de ce calibre en suspension, ses tubularités capillaires ainsi que le saphir des disques qui recueillent les inscriptions écrites, sont de nature aérienne, hypnotique. Deux versions en or – c’est fou ce qu’une teinte de base peut à ce point générer l’impression d’une montre totalement différente – une en or rouge, l’autre en or blanc, viennent titiller une troisième interprétation de céramique noire. Une pièce véritablement accrocheuse qui, s’il est concevable que le désir puisse s’accompagner d’agressions bienvenues, joue les pyromanes.
 

Petite Heure Minute Smalta Clara

Soudain, comme un autre défi lancé à la transparence et à la captation de la lumière, un tigre bondit: la Petite Heure Minute Smalta Clara, pièce qui célèbre aussi le 280ème anniversaire, fait appel à une ancestrale technique d’émail, le Pique-A-Jour. Il y a dans ce savoir-faire quelque chose qui rappelle la mosaïque, puisqu’un fil d’or, comme une mini-barrière, empêche les différentes couleurs de se mélanger. Il fallait toutefois, jusqu’à cette manière de faire inventée en 2018 par Jaquet Droz, disposer d’une base sur laquelle les différentes pièces de la mosaïque pouvaient reposer. En faisant l’économie de cette base cadranière, les artistes maison transforment la mosaïque en vitrail suspendu. Ce qui fait que le tigre tapi dans la lumière tantôt bleutée tantôt rouge «sable du désert» semble réel, que la pièce entière, comme le motif qui lui donne vie, suspendent le temps.
 

Star incontestée, la montre de poche Parrot Repeater

Tandis qu’une lune d’or balaie une surface cadranière en émail noir (une autre nouveauté, La Grande Seconde Moon Email Noir), qu’une rangée de perles naturelles ou de perles de jade s’apprête à caresser la peau des clientes qui pourront se les offrir (deux versions de la Lady 8 Petite), la star incontestée de ce printemps qui se fait quelque peu attendre, reste l’incroyable Parrot Repeater Pocket Watch. Cette œuvre, suspendue dans un écrin miroir aux portes richement peintes, concentre les savoir-faire chronométriers et automatiers. Elle se place dans la continuité tropicale de la Tropical Bird Repeater (relire notre article, «L’envol magique du Colibri»).
 

Elle porte en elle, outre les ébats d’un couple d’aras ultra coloré, l’humanité des talents qui sévissent au sein de l’Atelier Jaquet Droz. Huit métiers d’artistes unis dans une même création, chacun avec son talent et son vécu: comme par exemple l’émailleur, la graveur main, le peintre miniaturiste ou… l’horloger doigt d’or capable de faire sonner avec maestria le timbre cathédrale d’une répétition minute. Pierre Jaquet Droz, qui s’inspirait de la nature, aurait aimé…
 

Plus d'images Jaquet Droz prises pendant Baselworld 2018

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