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Jaeger-LeCoultre Geophysic True Second: l’heure juste à la seconde vraie

L’heure s’écrit chaque seconde, c’est un peu le leitmotiv de la nouvelle montre Géophysic «True Second» proposée par la manufacture Jaeger-LeCoultre…

Par Vincent Daveau
Contributeur

Il y  a des montres comme cela qui font de l’effet immédiatement. Inutile de tourner autour du pot, ceux qui ont déjà eu la chance de pouvoir tester la nouvelle montre Geophysic «True Second» au poignet s’accordent tous à dire qu’une fois le bracelet refermé, il est très difficile de la rendre à celui l’ayant donné à essayer. Sans mentir, cette référence de très exactement 39,6 mm de diamètre possède les mensurations idéales. C’est un peu comme l’éternel 90-60-90. Le pied à coulisse ne peut rien ajouter ni retrancher, car la montre entre les mains dit combien une taille n’est rien sans la notion d’équilibre. Et dans le cas de cette pièce, les volumes qui sont les siens permettent de réveiller des envies demeurant de l’ordre de l’émotionnel et par évidence de l’irrationnel. Enfin, pas si irrationnel que cela si l’expert veut bien se donner la peine d’y regarder d’un peu plus près!

L’esthétique du nombre d’or

La taille d’une montre est la somme de son diamètre et de son épaisseur. Ni fine à l’excès, ni trop grande, la Geophysic «True Second», possède les mensurations correspondant à l’univers de référence dans lequel elle souhaite prendre place: celui des citadins ayant l’ambition d’avoir une montre susceptible de les accompagner longtemps sans subir les affres des ans. Inscrit dans l’histoire, ce garde-temps, fer de lance d’une nouvelle ligne, s’inspire pour une partie de son dessin d’un modèle ayant eu son heure de gloire en 1958, année Géophysique. On aura donc compris la raison de son nom qui évoque la science de la terre. Montre pour citoyens du monde, elle possède le cachet de l’universalité et se révèle par son attachement à oser aller de l’avant sans renier son passé, capable d’affronter les décennies à venir.

Jaeger LeCoultre True Second Jaeger LeCoultre True Second en or rose

On note, une fois cette nouveauté passée au bras et en laissant courir les doigts sur son profil, que la lunette est très légèrement dépassante. Cela renforce la dynamique classique de la carrure dotée, comme le modèle d’époque, d’un fond vissé dans la masse (contrairement aux fonds vissés par des vis comme on le voit de plus en plus souvent). On retrouve donc le fond à pans décagonal, caractéristique de la marque. Soit dit en passant, la pièce qui a l’origine avait un fond plein avec un ex-libris représentant une mappemonde, est ici dotée d’une glace saphir traitée anti-reflets pour permettre aux amateurs de profiter des finitions de ce nouveau calibre de manufacture.

Un cœur d’exception

Le Calibre Jaeger-LeCoultre 770 à remontage automatique mis au point par le Pôle Recherche et Développement de la Manufacture, sous ses dehors presque classiques, joue la carte de l’innovation. Elle se concentre principalement au niveau du balancier dont la construction, présentée comme atypique, ne l’est que pour les nouveaux entrants dans le métier. En effet, le dessin de cet oscillateur n’aura pas échappé à l’œil de l’expert qui l’aura immédiatement associé à celui qui équipait en 2007, la montre Master Compressor Extreme Lab 1. L’ensemble avait été présenté comme une avancée majeure en matière de régulation. Or, bien que ce choix soit original dans une montre-bracelet, cette avancée n’apportera sans doute rien de vraiment nouveau puisque ce mode de conception se trouve avoir été déjà employé dans les chronomètres de marine de la fin du XVIIIème siècle.

Jaeger LeCoultre True Second Jaeger LeCoultre True Second en acier

En 2007, la manufacture que certains locaux appellent la Grande Maison, avait fait savoir que ce balancier réglait mieux parce qu’il produisait moins de turbulences d’air lors de ces oscillations. Cette assertion que l’on pourrait comprendre pour une aile d’avion avait un peu échappé à l’entendement du plus grand nombre. Soit dit en passant, ces frottements ont été démontrés avec les études menées par L. Leroy avec ses pendules d’observatoire (dont celui de Besançon) puis Cartier avec ID2 sur les boîtiers sous vide, le vrai souci avec ce balancier c’est qu’il risque d’être plus sensible que ceux annulaires aux chocs latéraux, les masses suspendues n’étant pas uniformément réparties sur le pourtour de l’axe de balancier. D’après la direction technique de Jaeger-LeCoultre cette construction n’est pas plus sensible aux chocs qu’un balancier classique, mais se révèlerait plus précis. Faute de recevoir un bulletin de marche du COSC, du METAS ou d’un autre organisme, la précision de la pièce proposée à l’essai, testée toutefois 1000 heures au sein des laboratoires de la manufacture du Sentier, s’est révélée d’une grande précision en tous points conforme à ce que serait une montre certifiée chronomètre.

Un luxe du détail à cœur

D’accord, personne n’ira se soucier vraiment du balancier qui, une fois mis en oscillation, ne laisse rien deviner de sa structure à un œil non averti. L’amateur dont nous sommes, a en revanche particulièrement apprécié les finitions sobres et délicates de ce calibre, mais avant tout, le traitement de la masse oscillante réalisée en or massif. Pour cet élément que les marques maltraitent trop souvent, la manufacture a réalisé un vrai travail de fond et l’ajourage comme les finitions et la sobre gravure du «JL», concourent à faire de ce mobile un point d’ancrage visuel agréable. L’ensemble cohérent avec vis bleuies au feu (à l’interne) et traité côtes de Genève, laisse voir des ouvertures permettant le montage des différents mobiles mais aussi de découvrir, du coin de l’œil, un petit composant presque insignifiant offrant pourtant à cette montre d’être tout à fait différente de l’immense majorité de ses congénères, et ainsi, de la rendre plus agréable encore, à qui aime l’originalité (la roue portant un spiral qu’il est possible de voir au niveau de l’axe du rotor).

Jaeger LeCoultre Calibre 770 Jaeger LeCoultre Calibre 770

Faire sauter la seconde en vrai

Dans les faits, ce petit composant a pour objet de faire sauter la pointe de la trotteuse de seconde d’une graduation à l’autre comme le fait un régulateur d’observatoire, ou comme le font la plupart des montres à quartz analogique. Ce mode d’affichage étonnant renforce le coup de foudre que l’on a en découvrant cette montre. Non contente d’être très harmonieuse dans le dessin, sobre et foncièrement intemporelle, elle propose comme seul élément distinctif, de faire s’afficher la seconde, juste. Cela peut sembler idiot, mais ce mode d’affichage permettra d’effectuer de façon plus claire un compte à rebours ou de mesurer des durées n’ayant pas besoin de décimales sous la seconde.

Incontestablement, le principal effet que cela produira – comme cela le fait pour les Seiko Spring Drive – sera de faire se focaliser l’attention sur le cadran qui se trouve être très délicatement réalisé et fortement inspiré de celui de la Géophysic d’époque. En outre, et parce que chaque chose est pensée pour faciliter la vie de son propriétaire, cette montre dispose d’un réglage rapide de l’heure par saut entier d’heures. Ce mode de réglage permet également de faire avancer (sans perturber la marche de la montre) la date présentée en guichet. Le réglage fin de l’heure et des minutes restant toujours identique et s’effectuant en tournant la couronne, une fois celle-ci placée en position 2. On notera que la montre, proposée exclusivement sur un bracelet en alligator, se ferme au poignet sur le modèle en acier grâce à une boucle déployante, tandis que le modèle en or rose est sécurisé au poignet par l’intermédiaire d’une classique boucle ardillon réalisé dans le métal de la boîte.

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