Ferdinand Berthoud FB 1L Collection
Baselworld

Chronométrie Ferdinand Berthoud : Célébrer le patrimoine horloger 

Avec ses créations originales, la Chronométrie Ferdinand Berthoud fondée par Karl-Friedrich Scheufele exalte l’art de la mesure du temps. Avec la collection « Chronomètre FB 1L », nouvelle interprétation astronomique, la jeune manufacture offre au monde de présenter les lunaisons de notre satellite avec une précision magistrale afin de projeter dans l’avenir un métier empreint de tradition.  

Par Vincent Daveau
Contributeur

Passionné d’horlogerie ancienne et de fine mécanique, Karl-Friedrich Scheufele, le co-Président de Chopard, a acquis le nom de Ferdinand Berthoud en 2006. Puis il a choisi de redonner vie en 2015 à l’une des grandes signatures de l’horlogerie en implantant « Chronométrie Ferdinand Berthoud » au cœur même de Fleurier, un village de la région qui l’avait vu naître. Artisan de cette renaissance et Président de la société baptisée Chronométrie Ferdinand Berthoud, cet entrepreneur très attaché au savoir-faire a posé les bases d’une vision horlogère contemporaine où s’associe harmonieusement le meilleur du passé et de l’histoire à une approche novatrice de l’horlogerie.
 

Comme le dit Karl-Friedrich Scheufele : « Avec Chronométrie Ferdinand Berthoud, nous avons réalisé une transposition de ce qu’aurait pu concevoir Ferdinand Berthoud s’il avait vécu à notre époque. L’interprétation contemporaine de son génie consiste à puiser l’inspiration dans les plus remarquables réalisations de ce maître du XVIIIème siècle pour en proposer une version moderne, porteuse de caractères distinctifs forts évoquant les constructions emblématiques d’autrefois ». Et d’ajouter, pour décrire la démarche qui l’anime dans l’approche créative de Ferdinand Berthoud : « notre objectif ne vise pas à concevoir des pièces nostalgiques ou commémoratives, mais à proposer des montres contemporaines qui sauront se montrer à la hauteur du grand nom qu’elles portent et de l’excellence qui les a inspirées ».
 

Célébrer l’astronomie du Siècle des Lumières

Attachée à célébrer l’esprit scientifique du Siècle des Lumières à travers des créations horlogères d’exception, la Chronométrie Ferdinand Berthoud a présenté durant le salon Baselworld une nouvelle collection expérimentale baptisée Chronomètre FB 1L. Celle-ci comprend une pièce en or gris avec des cornes en céramiques, éditée à 10 exemplaires, et une version en or gris avec des cornes en titane céramisé, proposée au même nombre d’exemplaires. Ces montres au dessin puissant sont disponibles en modèle FB 1L.1 « Near Side of the Moon » avec la demi-sphère représentant la face visible de la lune proposée à10 exemplaires ou en version FB 1L.4 « Far Side of the Moon » avec la même lune vue de sa face cachée dans la même quantité de production.
 

outes deux rendent hommage à leur façon aux recherches astronomiques menées par les scientifiques de l’époque de Ferdinand Berthoud qui tentaient de résoudre par l’observation des astres la problématique de la longitude. On pense évidemment aux travaux menés par le Chevalier de Borda qui conçut l’instrument baptisé Cercle de Borda et qui se trouve être le jalon entre l’Octan assez imprécis, et le sextant qui s’imposera durant la fin du XVIIIème siècle à bord de tous les navires de haute mer. Cet outil devait dépasser le Cercle de réflexion qu’avait inventé en 1752 Tobias Mayer, l’astronome qui avait mis au point des tables permettant de déterminer précisément la position de la lune. Ces tables furent reprises et améliorées par le Révérend Nevil Maskelyne (1732-1811), un brillant astronome anglais et grand opposant de l’horloger anglais John Harrison. Travaillant avec précision, il parvint à élaborer des almanachs nautiques dits « des Lunaires » dès 1766 (pour l’année 1767) qui devaient autoriser les marins n’ayant pas les moyens de posséder un rare et cher chronomètre de marine de faire le calcul de leur position en mer. Ouvrages simples d’emploi et longtemps utilisés, ils offraient de déterminer la longitude par la mesure de l’écart angulaire de la position de la Lune à divers moments.
 

Hommage au calcul nautique dit des Lunaires

Pour célébrer cette part souvent méconnue de l’astronomie appliquée au calcul de la longitude, la chronométrie Ferdinand Berthoud lance le chronomètre FB 1L. Il rend hommage aux pionniers qui ont su conjuguer leurs savoirs pour parvenir à une précision chronométrique et astronomique telle qu’elle a permis de changer le cours de l’histoire en offrant aux marins de partir à la conquête de l’horizon sans se perdre. Les horlogers de la manufacture sont donc repartis du calibre à chaîne fusée régulé par un tourbillon et y ont ajouté des éléments mécaniques capables d’offrir à ce mouvement mécanique à remontage manuel de qualité chronométrique d’afficher différentes informations astronomiques utiles concernant notre satellite naturel.
 

Pour honorer cette quête de la longitude, cette montre déclinée en deux finitions réunit les âges de la lune aux phases de cet astre. Elle réunit ces deux valeurs jusque-là dissociées et qui, alliées, ont permis il y a près de trois siècles de préciser le calcul de la longitude, quête au cœur d’un grand nombre de travaux menés par Ferdinand Berthoud.
 

Affichages distincts pour optimiser la mesure 

Tout le monde ou presque connaît les phases de lune, complication qui indique de manière visuelle les différents cycles lunaires. Divisés en quatre phases, on trouve la nouvelle lune, le premier quartier, la pleine lune et le dernier quartier. Une lunaison est l’intervalle de temps séparant deux nouvelles lunes. Sa durée est actuellement de 29 jours, 12 heures, 44 minutes et 2,8 secondes. Cet affichage, pour poétique qu’il soit, manque de précision dès l’instant où il s’agit de faire appel à lui.
 

Aussi, les horlogers ont ajouté une lecture des âges de la Lune qui, plus précise, permet le décompte des jours écoulés depuis la dernière nouvelle lune. Cette mesure associée à l’heure obtenue de façon chronométrique a offert aux marins équipés des almanachs nautiques de mesurer avec précision leur longitude. Elle est présentée dans cette pièce de deux façons différentes et complémentaires. La première affiche l’âge de la Lune en jours, dans un secteur numéroté de 1 à 14 (de la nouvelle lune à la pleine lune), à l’aide d’une aiguille qui avance et régresse une fois atteint la pleine lune jusqu’à revenir à la nouvelle lune et ainsi de suite.
 

Cette indication rétrograde est complétée par une seconde information. Elle se lit dans le guichet ouvert à 5 heures à la pointe d’une flèche entourant une demi sphère qui, symbolisant la Lune, reproduit fidèlement les deux grandes faces de la Lune. S’y trouve exprimée de façon synoptique dans quel état de la lunaison le lecteur se trouve. Autrement dit si la lune et montante ou descendante. On notera que cet affichage est inspiré de celui qu’employait Ferdinand Berthoud afin d’indiquer l’équation du temps, une autre mesure fondamentale pour effectuer une juste mesure de la longitude.
 

Jouer la carte de l’ultra précision

Avant d’aborder la précision de cette complication astronomique approchée par la manufacture de façon à rendre complète l’information sur les cycles lunaires, il semblait essentiel de revenir quelques instants sur les principales caractéristiques d’un calibre fascinant faisant la part belle à la tradition pour se projeter dans l’avenir. Repartant du calibre initial, celui baptisé en interne FB-T. FC.L affiche les heures et les minutes sur un cadran dédié à midi, dispose d’une seconde au centre, l’indication de la réserve de marche de 53 heures au dos et les informations concernant les âges et les phases de la lune.
 

Véritable chronomètre, ce mouvement à remontage manuel est équipé d’un mécanisme inédit de transmission de force constante de type chaîne-fusée suspendu. Ce système utilisé dès les débuts de l’horlogerie pour lisser la force transmise du ressort de barillet via le train de rouage au groupe de régulation est ici couplé à un régulateur à tourbillon destiné à corriger les défauts d’équilibre résiduels du balancier. Au final, l’ensemble de ces deux spécialités permet de garantir à la montre une précision hors pair qui, couplée à une complication bien élaborée assure à la complication destinée à gérer les lunaisons de garantir une précision telle que le décalage d’un jour de l’affichage ne se produit qu’après 577 années.
 

(Photography by Pierre Vogel)

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