Carl F. Bucherer, valeur montante de l’horlogerie Suisse

Toutes les marques horlogères rêvent d’avoir une histoire à raconter. Certaines inventent de toute pièce un story-telling parfois tiré par les cheveux. Les plus chanceuses plongent dans leurs archives pour y puiser des idées, faire étal de leur glorieux passé et asseoir leur légitimité. Chez Carl F. Bucherer on a réalisé que la marque était assise sur une source inexploitée d’histoires, de pépites et de développement potentiel. Les vannes se sont ouvertes, la donne a changé.

Plus jeune CEO d’une maison horlogère lors de sa nomination en 2010, Sascha Moeri a vite compris l’atout majeur qu’il tenait dans ses mains. En l’espace de moins de 10 ans, il a effectué un travail prodigieux pour hisser cette marque quasi inconnue hors de Suisse parmi celles reconnues par les collectionneurs avertis. Chose encore plus rare dans l’industrie, il parle ouvertement...et donne même des chiffres. La croissance depuis son arrivée fait des envieux : +429 %. De 6.400 pièces en 2010 à 27.500 en 2018. Phénoménal.
 

Comment a-t-il réussi ? Il répond humblement : « Lorsque l’on dispose d’un tel patrimoine historique, de produits de qualité, de la capacité d’innover en interne dans notre manufacture de Lengnau, cela facilite grandement les choses. Le temps était juste venu de raconter notre belle histoire ». Modeste, en plus. Il y a quand même des challenges en ce moment dans l’industrie. Quels sont les plus importants pour Carl F. Bucherer ? L’élégant CEO convient : « Les marchés évoluent vite. L’essentiel pour nous est de répondre à la demande de nos clients rapidement partout dans le monde. Avoir une répartition équilibrée entre Asie, Europe et Amériques est primordiale. Pour l’instant, nous y parvenons bien et sommes 40% en Asie, 40% en Europe et 20% aux États-Unis ».
 

Cette nouvelle collection - appelée à devenir centrale - se décline en Heritage BiCompax Annual à Baselworld 2019. Un chronographe avec ses deux sous-cadrans des secondes et minutes à 3h et 9h, une échelle tachymétrique pour la touche années 50, une grande date en double guichet à 12 heures et un calendrier annuel indiquant le mois à 4h30. La version boîtier acier, cadran argent et compteurs noirs est moderne et élégante sur son bracelet caoutchouc noir.
 

La version deux tons décline un boîtier acier, cadran champagne, sous-compteurs du même ton aux finitions circulaires avec lunette, boutons poussoirs et couronne en or rose 18 carats. C’est un petit bijou sur son bracelet cognac en veau. Animées du mouvement CFB 1972, sur une base largement modifiée ETA avec un module Dubois-Dépraz, ces montres, au caractère bien trempé sous leur glassbox saphir, offrent énormément d’horlogerie dans 41 mm. Ses séries limitées à 888 pièces, au prix agressif, respectivement CHF 6'900 TTC et CHF 10'500 TTC, devraient faire se tourner bon nombre de nouveaux collectionneurs ou amoureux de beaux garde-temps vers Lucerne.
 

De même, le nouveau Manero Flyback Chronograph est une proposition forte. Un look puissant dans une boîte en or rose 18 carats de 43mm. Un cadran noir soleillé profond avec des index appliqués pyramidaux dorés raffinés, rehaussé par les touches rouge vif du filet entourant la minuterie, de l’aiguille stop secondes et de l’inscription « Flyback ». Les deux sous compteurs argentés de la petite seconde et des minutes du chronographe confèrent une identité encore plus forte ainsi que du volume supplémentaire. C’est très efficace sur le bracelet en koudou anthracite surpiqué de rouge. Un chronographe précieux au prix à faire pâlir la concurrence de CHF 16'800 TTC.
 

Avec une telle offre de garde-temps au style affirmé, à l’horlogerie précise, mêlant parfaitement la modernité et les références au passé glorieux de la marque, Carl F. Bucherer se place très clairement au sein des manufactures Suisses à suivre. Pas étonnant que Sascha Moeri ait le sourire quand il conclut : « Le travail que nous avons effectué depuis près de 10 ans commence à porter ses fruits. Et ce n’est que le début ! ». En effet, un soleil radieux et doré brille chaleureusement sur Lucerne.
 

(Photos par Pierre Vogel)