concours elegance suisse 2016

Le Concours d’Elégance Suisse

Démarrage sur les chapeaux de roues pour le Concours d’Elégance Suisse. Dans le parc du château de Coppet, Mathias Doutreleau renouvelle le genre du concours d’élégance automobile avec modernité et piquant. Watchonista était partenaire de l’événement

Par Frédéric Brun
Contributeur

Finalement, pourquoi choisir ? Entre une grande carrosserie d’avant-guerre et des  supercar contemporaines, entre des autos distinguées et des bolides musclés, les visiteurs ne savaient plus où donner de la tête, dimanche dernier au Château de Coppet. Le temps d’un week-end,  dans le parc de la demeure historique de Madame de Staël dominant le Lac Léman, à un jet de pierre seulement de Genève, une collection subjective et éphémère était réunie. Un musée ? Une exposition ? Une compétition ? Une fête ? Le Concours d’élégance Suisse est un peu tout cela à la fois.

Concours d'Elégance Suisse 2016 (Crédits photo: Ivan Maria Friedman)

Les messieurs y étaient chics, les dames pimpantes, et les enfants jouaient dans les pelouses, les yeux grands ouverts. Les membres du jury se reconnaissaient à leurs panamas blancs. Reprenant le fil de la tradition des grands concours d’élégance automobile, endormie en Suisse depuis 1927, cette première édition entendait se démarquer de ses sœurs aînées, comme Le Concorso d’Eleganza de la Villa d’Este, Chantilly Art et Elégance, The Quail à Pebble Beach, ou les concours londoniens. Apporter un regard neuf et singulier à ce type de rassemblement était le souhait de Mathias Doutreleau, son créateur. Pari tenu.

Concours d'Elégance Suisse 2016 La Zenith El Primero Classics Car (Crédits photo: Ivan Maria Friedman)

Désormais, il faudra compter avec des catégories nouvelles de véhicules, les « futures classiques ». L’expression plaît bien à Maximilian Busser, créateur de la marque horlogère MB&F, venu en voisin et en amateur avisé. Si les deux grandes Hispano-Suiza H6 B au style Art Deco marqué le fascinent, c’est plutôt vers une Alfa Romeo Junior Zagato au vert intense que son regard se tourne. Ou bien cette Lotus Esprit, qui aurait semblée échappée d’un James Bond époque Roger Moore si elle n’était orange vif. Certains parleront de « Youngtimer », mais de luxe. Aucune ne manque de piquant et les quinquas et quadras retrouvent leurs jouets d’enfants et leurs rêves de jeunesse à l’échelle 1, enfin célébrés à leur juste valeur. Exemple type, la Ferrari F40. Comme en horlogerie, le temps à fait son œuvre.

Du coup, même si ce n’est que la première année, ce concours d’élégance 2.0 fait déjà figure de précurseur.

Concours d'Elégance Suisse 2016 (Crédits photo: Ivan Maria Friedman)

Dans les années 20 et 30, les concours d’élégance automobile étaient fréquents et courus. Des rendez-vous mondains, prisés par la bonne société venant y admirer beaux châssis et jolies femmes. Sous l’apparence de la futilité, c’était surtout une occasion pour les carrossiers, les constructeurs et les couturiers de présenter leurs créations et leurs nouveautés. Le genre s’est essoufflé après la guerre, notamment avec le déclin des carrossiers à façons, et avec la puissance des salons automobiles largement médiatisés. Le goût des autos anciennes et de collection, la célébration des gloires du passé et la mise en lumière des plus belles histoires liées aux automobiles les a remis au goût du jour depuis une bonne vingtaine d’années.

Concours d'Elégance Suisse 2016 (Crédits photo: Ivan Maria Friedman)

Comme un inventaire à la Prévert, le concours genevois apporte donc de la fraîcheur au genre. Ici le torpedo Pic-Pic R2 sans soupapes de 1920, conçue par les suisses Piccard et Pictet, et qui embellit habituellement le hall d’entrée de la banque Pictet à Genève. Ses apparitions sont aussi rares que remarquées. Là un alignement de Bentley et de Rolls-Royce, dont un beau coupé Silver Cloud III « Chineese eyes », escortées par les modèles les plus récents de la marque, partenaire de choix de la manifestation. Mais aussi quelques voitures détonantes, comme ce mignon et rare petit coupé Toyota 850, tellement exotique sur les bords du Léman, cette musculeuse Aston Martin V8 V600 Le Mans coupé de 1999, dotée de pas moins de 600 chevaux, issue d’une série très limitée de 40 exemplaires, commercialisée pour fêter le 40 ème anniversaire de victoire de la marque aux 24 Heures du Mans. Une voiture de circonstance donc le week-end dernier. Ou encore un très chic cabriolet Jensen Interceptor série III ; le chic anglais avec un gros moteur américain. Et bien sûr un plateau complet en hommage à l’anniversaire de la Lamborghini Miura, chef d’œuvre de design signé Bertone et modèle le plus emblématique de la marque au tarreau.

Concours d'Elégance Suisse 2016 (Crédits photo: Ivan Maria Friedman)

Variété et originalité des modèles présentés concourent donc à l’engouement d’un public fait de connaisseurs avisés et éclairés, mais aussi de curieux, heureux de découvrir ces machines rares. Au hasard des allées, les passionnés d’horlogerie croisent aussi certaines figures du métier. Des visages connus de chez Piaget, Audemars-Piguet ou Patek Philippe, ou encore l’horloger François-Paul Journe. Une variété de public qui n’est pas pour déplaire à Aldo Magada. Les CEO de Zenith a été le premier à s’intéresser à cette manifestation nouvelle, prouvant une nouvelle fois l’audace dont sait faire preuve la manufacture du Locle et son attachement sincère et passionné à la belle automobile ancienne. Une passion affichée en compétition, lorsque Zenith s’engage au Tour auto, en avril dernier avec notamment Macha Vananty au volant de sa Porsche 911, ou au Zenith El Primero World Stratos Meeting, en Italie, du 24 au 26 juin prochain.

Concours d'Elégance Suisse 2016 (Crédits photo: Ivan Maria Friedman)

Voisin du pavillon Zenith, le lounge Watchonista offrait aux amateurs de belles mécaniques un salon chaleureux, d’esprit club, avec ses fauteuils de cuir et une cave à cigares richement dotée par Zenith et Cohiba pour célébrer leur tout nouveau partenariat. Avec en prime un atelier d’horloger. Une manière hédoniste de partager les passions, au cours d’un week-end où les belles pièces horlogères étaient nombreuses aux poignets des gentlemen-drivers.

Watchonista car at the Concour d'Elegance Suisse (Crédits photo: Montres Zenith)

La bonne heure, ce fut en milieu d’après-midi, sous un soleil franchement revenu, lorsque le jury décerna le «Best of Show. Présidé par Adolfo Orsi, un juge réputé au concours de Pebble Beach et  dont la famille fut propriétaire de Maserati, mais aussi composé d’experts reconnus comme Antoine Prunet, spécialiste des Ferrari, Valentino Balboni, ancien pilote essayeur en chef chez Lamborghini, ou François Melcion, organisateur de Rétromobile, ce collège d’experts célébraient dignement les qualités d’une classique moderne : une très belle Lamborghini Miura SV, dans on état d’origine quasiment parfait déjà primée à Pebble Beach. Vivement l’année prochaine pour recommencer en beauté.

Concours d'Elégance Suisse 2016 (Crédits photo: Ivan Maria Friedman)

Première photo: Frédéric Brun, Valentino Balboni, Andrej Friedman, Alexander Friedman, Mathias Doutreleau devant la très belle Lamborghini Miura SV qui a reçu le prix Best of Show.

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