Décors Guillochés, excellence décorative, arts du guillochage
EPHJ 2015. Entre gravure et sculpture, cet art remonte au 16e siècle: orner de traits gravés, sculptés en creux et entrecroisés. «L’image du guillochage, c’est l’humain», lance Yann von Kaenel, gardien de ces savoir-faire.
Par Joel Grandjean
Rédacteur en Chef
On parle sans arrêt des métiers d’art… S’il en est un qui mérite l’appellation, c’est bien celui du guillocheur, quand bien même n’est-il pas issu d’une obscure tradition japonisante sur fond de laque ancestrale! A l’issue de l’événement professionnel le plus important de Suisse, le salon EPHJ-EPMT-SMT consacré à tous les acteurs de la cotraitance horlogère, cet art-là mérite d’être porté sous les feux de la rampe.
Dompter la matière, décorer les surfaces
Le guillochage incarne la quête du beau, l’aboutissement d’une œuvre esthétique. Sa valeur ajoutée vient peut-être qu’elle est l’une des seules activités dans l’horlogerie qui ne soit pas inspirée par une raison fonctionnelle.
Soucieux du «faire mieux que nécessaire», les horlogers depuis plus de 200 ans, dont déjà le grand Abraham-Louis Bréguet, ont toujours eu à cœur d’offrir d’esthétiques attentions aux surfaces visibles des composants de leurs garde-temps. Aux origines, cette pratique concernait essentiellement des matériaux organiques tels que le bois ou l’ivoire, parfois les pierres tendres. On la destinait aussi en priorité aux accessoires féminins.
L’ère du fond transparent booste le guillochage
Depuis l’avènement du fond transparent qui permet d’avoir un accès visuel aux ‘beautés intérieures’ des garde-temps, à savoir à leur mouvement et à leurs rouages, le guillochage connaît un essor immense. Toutes les marques désirent aujourd’hui offrir un décor à ces surfaces micromécaniques anciennement cachées, souvent à partir de lignes symétriquement arrangées et empilées, de cercles ou de formes concentriques ou alignées. De ces entrelacs de sillons et de crêtes, infiniment petits, naissent parfois des reliefs aux reflets et aux brillances insoupçonnés. Côté cadrans, cette pratique s’est également étendue à toutes les surfaces laissées libres après usinage.
Les motifs obtenus sont issus d’une infinité d’exécutions. Ils autorisent tous les niveaux de finition, puisqu’on peut aussi les réaliser à partir de machines industrielles artistiquement programmées. Le fait main demeure toutefois la panacée. Ce qui fascine dans les gestes du guillocheur, comme dans ceux des artisans graveurs à la main, ce sont les anciennes techniques auxquelles ils font appel.
Des design devenus star…
Certaines géométries se sont fait un nom, comme les motifs «Clous de Paris», «Grain d’Orge», le «Flinqué» - fait de droites ou de courbes qui se croisent ou s'entrelacent -, le «Soleil», le décor «Grains de riz», ou les «Paniers.» Chez Décors Guillochés à Cernier dans le Canton de Neuchâtel, on en a développé des centaines d’autres, on en a déposé certains sur le plan de la propriété intellectuelle.
En marge des motifs connus et habituels, Décors Guillochés ajoute à sa maîtrise de l’excellence décorative des milliers de dessins: contemporains, exclusifs, innovants, uniques… Au sein de cette PME qui n’hésite pas à participer à des démonstrations placées sous le signe du partage des savoirs et de la passion, le guillochage est une affaire de famille. Il a même engendré, naturellement, la création d’une collection de bijoux sous le nom de marque Guinel.
