Tissot passe maître de la logistique avec son Rubik’s Cube

Quelques chiffres de ce bâti entièrement dédié à la logistique: 7'500 mètres cubes, 5 robots assurant le stockage de plus de 12 millions de composants et de montres. En tout 32'000 compartiments dont certains restent accessibles à une vitesse de 5 mètres par seconde.

Automation du stockage chez Tissot

Sous le signe d’une synergie entre toutes les étapes de production d’une montre, cet espace névralgique apporte son lot d’efficience logistique. Contrôle des coûts et de la qualité des composants oblige, un logiciel permet de localiser instantanément tout article stocké à l’intérieur du Cube ou sur le convoyeur de 540 mètres qui assure le déplacement des marchandises.

Tout commence avec l’arrivée des marchandises au Locle, où montres et composants sont déballés puis enregistrés dans le système. Situé au siège de la marque, le service des ventes passe alors commande et, par le jeu du programme et de ses répondants robotiques, voit la caisse contenant les montres se préparer sur le champ et se rendre disponible pour, via une station de picking, rejoindre les cales du transporteur. Non sans avoir au préalable effectué un stop par l’étape contrôle de qualité.

Par ce bâti, la marque redonne vie, une fois de plus depuis sa date de création en 1853, à son slogan «Innovateurs par Tradition.»

Des montagnes suisses aux marchés mondiaux

S’est-on jamais posé la question du bilan carbone d’une montre? Cette addition de tous les efforts énergétiques qu’il faut mettre bout à bout pour qu’un garde-temps, produit dans nos manufactures situées souvent en zones montagneuses, se retrouve aux quatre coins du monde? Plus les volumes sont vertigineux, plus la problématique du stockage et de l’apprêtage avant le jour J du départ se pose. Ce qui, dans d’autres secteurs occupe un simple bureau d’expédition peut, comme pour le cas de Tissot au Locle, prendre des proportions gigantesques.

Celle d’un bâtiment où l’histoire et la culture horlogères fricotent avec le high-tech et l’automation. Une construction, un cube, un bunker de technologie, qui illustre la confiance que la marque place en son essor.

Passer du simple au double, produire et livrer un jour 5-6 millions de montres? À l’heure du communiqué de presse concernant cette construction, en novembre 2011, l’idée aurait peut-être fait sourire. Mais depuis que BaselWorld a servi de théâtre à l’annonce du désormais fameux Sistem51, lancé en célébration du 30ème anniversaire de la Swatch, la chose paraît plausible. En effet, cette nouveauté permet de produire de manière industrielle des calibres mécaniques fiables qui font l’économie de l’humaine intervention. Dans ce contexte, l’inauguration de ce centre logistique ultramoderne prend tout son sens.