Ici, les artisans émailleurs se sont inspirés des principes de la granulation qui consistent à créer de minuscules billes d’or avant de les assembler sur une plaque. Selon le même processus, l’émail a d’abord été travaillé en morceau ou en poudre, puis étiré en fils délicats, voués à être ciselés en fines paillettes qui, sous l’action de la flamme du chalumeau, prennent une à une l’apparence de billes. La taille de ces billes dépend du diamètre original du fil d’émail dont elles sont issues. 

Elles sont ensuite assemblées, en fonction du motif, du dégradé de couleur et du volume souhaité. Une technique d’autant plus sensible à exécuter qu’elle doit tenir compte des nuances de température de fusion propres à chacune des couleurs d’émaux utilisées. 

De très nombreuses cuissons sont ainsi requises, pouvant aller jusqu’à plus de trente passages au feu, avec un ordre de pose de billes et d’émaillage bien défini. Une pièce qui a nécessité près d’un mois de travail. 

Le résultat est stupéfiant, une tête de panthère saisissante de vie et d’expression dont Cartier restitue le volume, la profondeur du regard, le piquant de la moustache, le soyeux du pelage. 

Une œuvre d’exception qui témoigne de la vitalité créative de la Maison des métiers d’art et de sa capacité à fédérer graveur, polisseur, émailleur, joaillier, sertisseur, horloger autour d’une seule et même pièce spectaculaire.