Zenith, l’indiscutable légèreté de la El Primero Lightweight

Damant le pion au Calibre 11 lancé en mars 1969 par ses concurrents Heuer, Breiting et Büren, Zenith jouait déjà la course contre la montre en présentant, deux mois avant, son calibre El Primero. Disruptif, ce mouvement bousculait les codes en vigueur avec sa fréquence inhabituelle de 36'000 alternances par heure – la  norme consensuelle d’alors était de 28'800 voire de 21'600 – ainsi que, avec pour la première fois sur une montre bracelet, son remontage automatique.

Les montres Zenith dans la course à l’ultra léger

Aujourd’hui aux mains du groupe LVMH depuis 1999, le fleuron à l’étoile zénithale fondé en 1865 par Georges Favre-Jacot est à nouveau en pleine course.

Course à la résurgence de hauts faits historiques, à l’exploit tel que celui d’un Félix Baumgartner qui franchit le mur du son en chute libre, course aussi à la réappropriation de valeurs horlogères solides ou à cette sacro-sainte indépendance qui fait que les Manufactures méritent leur appellation.

Au nombre des valeurs qui ont toujours amené les horlogers à se creuser les méninges au risque d’en perdre le sommeil, la dimension de l’ultra léger, sans que les critères de fiablitié n’en pâtissent, continue d’engendrer son lot d’innovations. Et le mouvement El Primero, devenu quasiment une marque dans la marque, offre un territoire infini de perspectives. Y batifoler fait donc complètement partie des enjeux marketing, des conquêtes d’image. Le nombre de références qui s’en réclament, qu’il s’agisse des calibres ou des chronographes éponymes, ne cesse de croître. La El Primero Lightweight, une bonne grande montre de 45 mm de diamètre issue de la famille Striking 10th, en est une. Comme son nom l’indique cette pièce qui vire à l’avant-gardisme, s’aventure sur la voie de l’extrême légèreté. Grâce d’abord au matériau high-tech qui sert à fabriquer sa boîte de sportive affirmée, grâce ensuite à son mouvement en titane et silicium.

Matériaux d’avant-garde, maîtrise évolutive

Ainsi, pour les composants les plus lourds du mouvement, habituellement usinés dans du laiton, c’est le titane qui a été préféré pour la platine, et cinq ponts : le pont de barillet, de balancier, d’ancre, de roue d’ancre et de chronographe. Puis, à la fameuse double roue de chronographe en silicium, s’ajoutent désormais, en silicium également, une ancre et une roue d’échappement . Les ajoureurs de matière ont fait le reste: le mouvement automatique El Primero 4052 W, ses 334 composants et ses 31 rubis, ne pèsent plus que 15.45 grammes contre 21.10 pour un même mouvement en version classique. Si l’effet légèreté fut le fil conducteur de l’exercice, il n’émousse en rien le degré d’amagnétisme, de dureté – plus que l’acier – et de rendement maximal d’un calibre qui persiste à offrir une réserve de marche de 50 heures et le tournis de sa masse oscillante décorée Côtes de Genève.

Avec sa belle couleur noire et son effet damier, le carbone ramène à l’esprit de compétition. C’est dans cette matière qu’est faite la boîte étanche à 50 mètres, comme ses cornes évidées d’ailleurs, sachant que sa structure interne s’est offert des surfaces en aluminium céramisé. Un matériau qui rime autant avec réduction de poids qu’avec résistance et dureté – 1800 Vickers contre 160 à 200 pour l’acier 316L par exemple.

Difficile côté cadran de faire l’impasse sur l’effort de squelettisation effectué sur la El Primero Lightweight. Ses reliefs soulignent une esthétique originale faite de références dynamisées aux codes de la collection. Les compteurs gris clair, bleu et anthracite, trois teintes emblématiques du chronographe El Primero originel de 1969, accueillent un système d’affichage de date à disque, lui aussi allégé et retravaillé, des index rhodiés, facettés et recouverts de Superluminova SLN C1. La surface sous la glace saphir est balayée par une trotteuse rouge dotée d’une petite étoile Zenith, apte à matérialiser visuellement le fameux 1/10e de seconde propre à la division du temps selon les 36'000 altenances. En effet, ce chiffre est un multiple des 3'600 secondes qui constituent une heure.

En 2015, la marque locloise célèbrera ses 150 ans. D’ici là, d’autres déclinaisons et versions dotées du fameux calibre El Primero auront vu le jour et complété l’offre.  Reste que la El Primero Lightweight et son impérissable bracelet à triple boucle déployante en caoutchouc noir revêtu de Nomex, auront offert une intéressante parenthèse de légèreté, démonstrative des savoir-faire de Zenith et d’une audace revendiquée.