Pilot Type 20 Extra Special
Pilot Type 20 Extra Special de Zenith
Avec cette montre aux matériaux vivants, bronze pour la boîte et nubuck pour le bracelet, Zenith nous propose un voyage aux sources héroïques de l’aviation.
Par Marco Cattaneo
Journaliste
Ni fiche technique, ni dossier de presse, ni explications: je ne sais rien de cette Zenith Pilot Type 20 Extra Special qu’on me confie pour une petite semaine, le temps d’un test. Je lui fais donc confiance pour qu’elle me raconte elle-même son histoire, comme on profiterait d’un opéra sans sous-titres.
Cette montre est vivante
Les matières me disent d’emblée que cette montre est faite pour vieillir et que chaque jour qui passe en fera un objet plus personnel, unique. Le Nubuck épais, un peu brut du bracelet et le bronze de la boîte vont se patiner, se marquer, adopter peu à peu de nouvelles teintes. Le premier va foncer, garder une trace superficielle des gouttes d’eau qu’il recevra peut-être ou d’un peu de transpiration si on le porte un jour d’été. Le deuxième se couvrira sans doute, sous l’effet de cette oxydation si caractéristique du bronze, d’une patine particulière faite de reflets verts. On voit rien qu’en la regardant que cette montre est vivante, et qu’elle saura témoigner des moments vécus avec elle.
Avant de la passer à mon poignet, je la retourne et examine le fonds de boîte gravé. Je connais cet avion bien sûr, mais à qui était-il? Sa silhouette éveille de lointains souvenirs, un grand livre illustré que je dévorais étant gamin, sur l’histoire de l’aviation: Clément Ader, Louis Blériot? Je remets la question à plus tard, la fiche technique finira bien par me parvenir, et boucle enfin la montre à mon poignet. L’esthétique générale me séduit: tout est surdimensionné, la couronne, les chiffres sur le cadran, l’épaisseur du bracelet, les 45 millimètres de diamètre de la boîte. Et pourtant, bien proportionnée, elle occupe le poignet sans le dévorer, se fait même confortable grâce à la fine doublure caoutchouc, un peu plus étroite que le bracelet pour ne pas heurter l’esthétique de la pièce, et que je n’avais pas repérée jusque-là.
Au Zenith, l’étoile scintille
Je passe alors en revue tous ces détails qui m’arrêtent l’œil. L’étoile du logo, installée à midi, me fascine. Elle est toute petite, mais ses facettes en or réfléchissent tour à tour la lumière du soleil, selon l’orientation de mon poignet. Elle scintille et son reflet est d’autant plus évident qu’il contraste avec le bronze mat du boîtier.
Même contraste entre le cuir épais du bracelet aux coutures apparentes et le métal poli de sa boucle aux angles francs et bien dessinés. Elle est en titanium, comme le fond de boîte, m’apprend la fiche technique arrivée entretemps. J’y lis aussi que la montre est animée par un mouvement Elite 679 automatique, offrant une réserve de marche de cinquante heures. Et enfin, petite fierté personnelle, l’avion est bien celui de Louis Blériot!
Une lisibilité exceptionnelle
Sur le cadran, les chiffres sont énormes, et c’est en passant sous un tunnel autoroutier que je m’en rends vraiment compte. La montre s’illumine soudain, le SuperLuminova des chiffres et des aiguilles renvoie une intense lumière verte. Je pense à ces ordinateurs que seuls les gens nés avant 1980 connaissent, qui tournaient sous DOS, et sur lesquels un rectangle vert clignotait en haut d’un écran noir, attendant docilement les instructions codées qu’on allait lui donner. Les chiffres, donc, sont énormes, servis par une typographie qui nous renvoie au milieu du siècle dernier et donnent à la montre une lisibilité exceptionnelle.
Nouveau contraste, le chemin de fer qui court autour du cadran est lui tout petit, et les chiffres des minutes qui y figurent sont minuscules. J’aime bien aussi, sur le cadran, le petit point blanc qui précède le mot «pilot», et dont le sens m’échappe. En a-t-il un, ou est-ce juste une élégance?