De Grisogono New Retro, un talisman attachant

Dans le cadre feutré des salons de la boutique de Grisogono à Genève, j’ai le  plaisir de découvrir et d’essayer cette montre baptisée New Retro. 

Découverte néo-rétro Art Déco

Première remarque: les photos de ses publicités ne lui rendent pas justice. Elle peut apparaître plus imposante qu’elle n’est réellement. Ces dimensions de 50 mm de large, 44 mm de haut et 12 mm d’épaisseur pourraient effrayer certains. Il n’en est rien. Elle se pose agréablement sur le poignet, même sur le mien à la taille dandy plus que bûcheron. Sa largeur hors normes s’affine naturellement dans le prolongement du bras. Une belle surprise.

On peut ensuite se laisser aller à son observation plus en détail. Son inspiration Art Déco est flagrante, très réussie. On est projeté dans les années 50’. L’esthétique minimaliste, avec les lignes nettes, en étages, de la carrure, lui confère une élégance intemporelle et une assurance certaine. Le boîtier rectangle en or rose, étanche à 3 ATM, s’adoucit avec des bords et des cornes arrondis. On note toutefois vite qu’il y a bien plus. Les courbes du cadran se détachent. Elles apportent de la sensualité, de la douceur. Elles donnent envie d’aller plus loin.

Un double panorama

On réalise alors que le cadran et le mouvement semblent flotter sur le poignet dans une cage de verre. C’est la prouesse de ce modèle apparemment simple avec ses deux aiguilles. Deux glaces saphir parfaitement symétriques, reliées par une fine bande d’or, forment un écrin précieux autour de l’ensemble. On peut ainsi profiter pleinement de l’originalité du cadran sablé et mat et sa couleur vert pâle dégradée unique et audacieuse. Elle évoque le rendu de la patine des cadrans irradiés par le Luminova d’époque, elle fait ressortir la laque bleue, presque nacrée, des index et des chiffres arabes spécialement créés par la marque. Ces-derniers sont recouverts de Super-LumiNova pour un très bel effet en faible luminosité. La lisibilité, accentuée par le contraste des couleurs, est excellente à travers cet écran panoramique. On en oublie l’absence des chiffres 11, 12, 1, 5, 6 et 7, qui aurait pu déranger mais permet d’avoir un compteur rond harmonieux dans cette montre de forme originale.

Côté mouvement, le même effet panoramique permet d’admirer le calibre mécanique DG 10-01 à remontage automatique et sa masse oscillante en or, rhodiée en noir, ajourée pour reproduire les volutes emblématiques de la maison. Le cœur bat à 28’800 alternances par heure pour une réserve de marche de 42 heures.

La rêver en montre de poche…

En or laqué noir, la couronne positionnée à 12 heures semble difficile d’accès. Au porté, je confirme, elle l’est. Toutefois, une fois la montre enlevée, le remontage se fait très aisément, d’abord parce que ladite couronne, ornée du blason doré de Grisogono, dispose d’une taille imposante. Une fois en main, l’envie de toucher, de jouer avec elle est forte… D’ailleurs, tout dans ce garde-temps incite au plaisir tactile, comme notamment les grandes écailles du bracelet en alligator noir sur la triple boucle déployante très haut-de-gamme.

Un regret? Serait-elle aussi montre de poche dans une autre vie? On en rêve, histoire de pouvoir, à l’envie, la caresser entièrement comme on manipule un galet poli par le temps ou un talisman sacré. La rondeur rectangle, la douceur des courbes ainsi que la pureté du saphir créent ce besoin tactile duquel naît l’attachement. Un garde-temps original, au style épuré et affirmé. L’union très réussie, selon de Grisogono, entre le dandy vintage et l’affirmation du présent.