TAG Heuer inaugure une nouvelle manufacture dans le Jura
Chenevez (JU), le 5 novembre. Face aux médias et aux autorités locales, sous la houlette culinaire du chef triplement étoilé Philippe Rochat, la marque inaugure sa quatrième manufacture.
Par René Giroud
Sujette à une impressionnante expansion, la marque neuchâteloise TAG Heuer, propriété du groupe LVMH, a investit dans l’acquisition ou la construction des manufactures nécessaires à soutenir sa production accrue. Ainsi, en 2004, elle a inauguré Cortech, un site dédié à la fabrication de boîtiers. En 2009, l’établissement a également intégré un atelier de production de ponts et de platines pour les mouvements mécaniques.
En 2010, ce sont deux ateliers d’assemblage qui ont rejoint le site principal. L’un étant réservé aux mouvements de Haute Horlogerie tels que le Mikrograph ou le Mikrotimer, l’autre étant dédié au Calibre 1887.
En 2011, TAG Heuer assure la production de ses cadrans en faisant l’acquisition d’ArteCad, une manufacture établie à Tramelan depuis 1885. Enfin, en 2012, la marque lance la construction d’une quatrième manufacture située à Chevenez dans le Jura. Ce site, sur lequel sont investis quelques 25 millions de francs suisses, est non seulement dévoué à la production du Calibre 1887 mais aussi à celle du nouveau mouvement de chronographe intégré entièrement développé en interne Calibre 1969. Avec cette nouvelle manufacture de 2'600 m2 qui vient d’être inaugurée face à la presse et aux autorités locales, sous la houlette culinaire du chef triplement étoilé Philippe Rochat, TAG Heuer envisage la création de 100 emplois supplémentaires pour atteindre très prochainement un effectif de 800 employés en Suisse.
Plus d’indépendance côté calibres
Depuis plusieurs années déjà, l’avenir semble être au cœur de la philosophie d’entreprise de TAG Heuer. En effet, avec ses montres-concepts, ses innovations techniques et ses projets, la marque dessine peu à peu une carte de ce que pourrait être l’horlogerie du futur et défriche inlassablement les limites de la mesure des temps courts. Mais au-delà de cette orientation purement technique, TAG Heuer s’est aussi engagée sur une voie qui devrait lui permettre de gagner en indépendance en matière de production de mouvements.
Le Calibre 1887 constituait la première étape de cette démarche et la suite logique d’une histoire qui a vu naître les calibres 11, 12, 14 et 14. Doté d’une roue à colonne et d’une version remaniée du pignon oscillant breveté en 1887, ce mouvement a nécessité cinq années de développement et environ 20 millions de francs d’investissement. Destiné à équiper de plus en plus de modèles chronographes, il a requis la construction d’un atelier spécifique sur le site de La Chaux-de-Fonds et à ce jour, environ 130'000 exemplaires ont été produits.
Loin de s’arrêter sur ce succès, la marque s’est attelée dans la foulée à la réalisation d’un second calibre de manufacture. Une fois de plus, TAG Heuer a investi environ 20 millions de francs CHF et deux années ont été nécessaires pour donner vie au Calibre 1969 depuis une page blanche. Destiné à être produit à 500 unités en 2013, puis à 5'000 unités en 2014, le Calibre 1969 a bénéficié de l’expérience acquise lors de la production du Calibre 1887 et des modèles de Haute Horlogerie. Ainsi, ce nouveau calibre est doté d’un embrayage vertical, de 70 heures de réserve de marche et d’une fréquence de 28'800 alternances par heure pour une épaisseur de 6,5 mm seulement. Néanmoins, bien qu’il s’agisse d’un grand pas, les besoins créés par la croissance accélérée de la marque nécessitaient encore d’autres investissements.
Vision d’avenir
Grâce à la fabrication des mouvements, des boîtiers et des cadrans en interne, TAG Heuer a non seulement gagné en indépendance en termes de production mais s’assure également de pouvoir soutenir sa croissance. Elle est d’ailleurs entrée dans le cercle des rares manufactures suisses à pouvoir prétendre à des capacités de production aussi étendues.