SIHH 2015 - De l’harmonie des sphères à l’harmonie du temps

Les astres dans leur course émettent un son parfait et mystérieux, des notes presque inaudibles qui produisent ensemble une musique divine, l’harmonie des sphères que seuls pouvaient entendre les initiés de la Confrérie. Au VIe siècle avant notre ère, Pythagore expliquait la position des planètes grâce à cette étrange théorie scientifico-poétique qu’on peut faire reposer sur trois mots-clés: le son, l’espace, la tradition.

Audemars Piguet Royal Oak Concept Minute Repeater Acoutic Watch

Trois mots qu’on retrouve dans l’horlogerie du XXIe siècle et que les talents combinés des marques transforment en une nouvelle harmonie du temps! En ce début 2015, on peut ainsi attribuer le son à la Royal Oak Concept, nouvelle répétition minute d’Audemars Piguet, l’espace à Jaeger-LeCoultre pour le cadran en météorite de sa Master Calendar, et la tradition à A. Lange & Söhne qui a revisité par touches délicates les pièces de sa collection Saxonia.

Ces garde-temps ont tous été dévoilés en avant-première, dans les semaines précédant l’ouverture du SIHH. Ils témoignent de l’extraordinaire légitimité des marques qui les proposent, riches d’un héritage qu’elles font vivre grâce à leur capacité d’innovation.

Jaeger LeCoultre Master Calendar Meteorite Pink Gold

Audemars Piguet réinvente le son

Audemars Piguet est ainsi sorti du cadre traditionnel de l’horlogerie pour réinventer le son de sa répétition minute. La marque du Brassus s’est appuyée sur des spécialistes venus d’horizons aussi divers qu’un fabricant d’instruments à corde, un ingénieur de l’EPFL ou encore un professeur du conservatoire de Genève. Ensemble, ils ont repensés les codes des montres à sonnerie à la recherche d’un son différent, plus ample, amélioré en termes de timbre, de tonalités ou d’harmonie. Il aura ensuite fallu trois ans de travail pour que les horlogers et artisans d’Audemars Piguet transforment cette première étude en une montre concept. La répétition minute est née avant que la lumière électrique n’inonde les foyers, et devait permettre à son propriétaire de «lire» l’heure, même dans l’obscurité. Audemars Piguet en a fait une expérience à partager, grâce à un son clair qui se propage sans obstacle ni parasites, le mécanisme du régulateur de sonnerie étant pratiquement silencieux.

La Royal Oak Concept, est aussi dotée d’une fonction chronographe et laisse admirer un tourbillon au cœur de sa boîte en titane de 44 millimètres.

A. Lange und Soehne Saxonia automatic

L’univers dans 39 millimètres

C’est un boîtier aux dimensions plus modestes qui accueille la Master Calendar de Jaeger-LeCoultre, imaginée un peu plus loin dans la Vallée de Joux, entre les murs de la manufacture du Sentier. Là, les horlogers de la Grande Maison racontent l’espace dans un diamètre de 39 millimètres. Ils témoignent de sa substance même, grâce à un cadran taillé dans un bloc de météorite lourd de fer, né entre Mars et Jupiter, tombé quelque part en Suède et patiemment travaillé par les artisans de la maison jusqu’à obtenir une esthétique parfaite. Ils racontent aussi le grand ballet sidéral, car les astres et leurs mouvements ont de tout temps construit la mesure du temps : la rotation de la Terre pour les heures, son orbite pour l’année, les phases de lune pour les mois. Jaeger-LeCoultre a traduit l’ensemble en langage horloger : un croissant de lune rouge couronne la longue aiguille du quantième, alors que le jour et le mois apparaissent dans deux guichets situés à douze heures, contrebalancés par la petite seconde à six heures, qui chevauche l’indicateur des phases de lune.

A. Lange und Soehne Saxonia Dualtime

Gardienne sourcilleuse de la tradition

Chez A. Lange & Söhne enfin, on est intervenu avec une retenue extrême sur les lignes de la famille Saxonia, lancée il y a déjà vingt ans et baptisée ainsi en hommage à la région d’origine de la marque allemande. La manufacture de Glasshütte se pose en gardienne sourcilleuse de la tradition, ne procédant qu’à quelques ajustements soigneusement pesés, destinés à souligner le classicisme et la simplicité épurée de ces pièces. Côté cadran, les index en or se sont légèrement rapprochés de la lunette et se sont dédoublés à 3, 6, 9 et 12 heures. Sur deux modèles, la Saxonia Automatic et la Saxonia Double fuseau horaire, des chiffres ont aussi fait leur apparition sur le cadran de la petite seconde dont ils améliorent la lecture. Sans rien toucher à son esthétique d’origine, le boîtier a quant à lui été réduit pour atteindre un diamètre de 35 millimètres sur la Saxonia et de 38,5 sur ses deux grandes sœurs.