Panerai PAM526 Regatta

Panerai SIHH2013: Partie 1, la reconstruction

Comme vous vous en souvenez peut-être, le sujet sur le SIHH2011 s’intitulait : «L’apogée», car cette présentation des nouveautés de l’Officine représentait le pinacle créatif et esthétique de l’Officine après presque 15ans de frustrations.

Si vous avez lu ce sujet, vous avez très certainement prit connaissance du sujet sur le SIHH2012, «après la bombe». Dans cet article, je vous expliquais comment Panerai, après avoir atteint son pinacle, ne pourrait, jamais plus, nous déchainer comme en 2011, et ce malgré la qualité de ces réalisations à venir.

Et évidemment, comme en 2012, et malgré ses qualités intrinsèques, ce SIHH2013, est une déception relative.

En fait, le grand défaut du SIHH2011 de Panerai, c’est qu’il était trop bon, et que ce serait impossible de parvenir à un tel niveau (même si l’on attend toujours des nouvelles de la PAM375).

Donc, dans l’histoire de l’Officine, il y a un avant, et un après 2011, et cette présentation, sera, dans 20ans, un instant aussi charnière, que l’apparition du protège-couronne.

Et il faut bien le reconnaitre, ce SIHH2013 n’as pas entrainé sur les forums Paneristis, des émeutes d’hystérie enthousiaste. Donc, j’ai décidé de resserrer cette présentation, pour me concentrer sur 5 pièces. J’aurais aimé ajouter à ce sujet, la PAM521 et la PAM510 et PAM523, que je n’ai pu avoir en main durant le salon…

La PAM 521 est une Radiomir 47mm en platine pourvus d’un mouvement Minerva. Sa particularité est de reprendre la lunette «caseback», constitué par la bague du caseback transparent, que l’on trouve sur les protos de «présentation commerciale» des années 30-40.

Mais à en juger sur les premiers clichés, la lunette complétement lisse est moins impactante que les lunettes gravés des modèles vintages...

Les PAM510 et PAM523, sont  beaucoup moins anecdotiques, et beaucoup plus intéressante, c’était même le sujet de conversation «off» des Paneristis qui se croisaient dans les couloirs du SIHH.

Panerai, (et il faut féliciter l’Officine pour cette sage décision), a anticipé depuis presque 10ans déjà, la fin des livraisons ETA. Pour pallier, à la pénurie des livraisons des 7750, l’Officine a produit les P.200X et autre P.900X. Afin de compenser la fin de livraison des Unitas, Panerai a développé le grand P.300X (17 lignes), qui ne possédait néanmoins pas de version 8 jours, à l’image du P. 200X…

C’est aujourd’hui officieux, grâce aux photos volés, et aux retours des Paneristis dans les couloirs du SIHH, le P.500X sera la version 8 jours du grand calibre in-house de l’Officine. Encore plus énorme! Celui-ci équipera un boitier Bettarini, des versions à peine lifté de la PAM111 pour la PAM510.

Cela signifie donc que d’une part, l’Officine n’abandonnera pas les boitiers Bettarini, mais que de surcroit, ils vont continuer à constituer le fer de lance de la gamme, avec des prix d’appels assez agressifs, sans doute autour de 5000€ pour un calibre 8 jours de belle facture!

Pour revenir aux montre officiellement présentés: la montre la plus étonnante (et la plus digne d’intérêt?) est sans conteste la PAM526 «Reggata».

Jusqu’à présent, les « Reggata », étaient surtout un avatar sympathique, et parfois réussit, de la passion d’Angelo Bonati pour les régates. Mais cette série, même si elle à ses afficionados et même ses collectionneurs, ne soulève pas les passions du gros de la troupe. Il faut bien le dire, pour l’amateur de montres de commandos qui tachent, une montre de Skippeur, c’est un peu comme une voiture électrique pour un amateur de V8 atmosphérique…

Bref. Jusqu’à présent, les Regatta, c’était mignonet, mais ça n’empêchait personne de dormir. Deux raisons étaient sans doute en cause. D’une part, un habillage trop sage, façon premier communiant qui s’encanaille avec une Panerai, et d’autre part des complications assez banales, transpositions de choses déjà existantes…


Ce chrono PAM526, révolutionne le genre, non seulement, sur la forme, mais aussi sur le fond avec une complication inédite, et assez jouissive.

Tout d’abord, visuellement, elle se dévergonde fortement. C’est le croisement réussit, d’un chronographe délirant des 70’ et d’un boitier Luminor 1950… Les parties orange sanguine, et la relative pureté visuelle, rappelle beaucoup certains chrono Heuers vintage, et bien évidemment, les chronographes Omégas trop cooooool des années 70.


C’est presque dans une lecture Uchronique: le chronographe qu’aurait pu produire une Officine Panerai retourné au monde civil, dans les 70’, avec un calibre Excelsior Park… On pourrait regretter le verre plat (le bombé est tellement génial!), mais celui-ci facilite la lecture du chronographe. La force de cette montre, c’est qu’elle réussit à combiner de manière cohérente, le Funky et la rigueur d’un chrono militaire, une belle réussite du designer!

Le nouveau calibre P.9100/R semble est plus qu’un simple chronographe modulaire basé sur le P.9000.  Il est basé sur le pointage du P.9000, avec une intégration assez poussé du module chrono, dans le calibre de base. Certain éléments du chrono apparaissent au travers du caseback, on voit notamment la roue à colonne, impressionnant pour une marque comme Panerai!


Le 9100 de base, est un chronographe flyback automatique, cadencé à 4hz pour 72h de RdM ; avec seconde et minute centrale, ce qui permet, d’une part, de faciliter la lecture, d’autre part, de préserver la pureté du cadran.

Le « R », désigne une complication supplémentaire: Le bouton à 4h30 permet de faire reculer l’aiguille des minutes centrale, minute par minute, jusqu’à 55 minutes. Pourquoi ?  Car lors du lancement d’une régate, un compte à rebours de 5minutes est lancé, pour que les équipages se préparent à rentrer dans la course, ça équivaut au Warm-Up des courses auto.


On peut regretter 2 choses avec ce mouvement, l’absence de RdM de 8jours (donc une base P.200X), et le faible diamètre du mouvement (13ligne ¾ sur 9.55mm), qui occupe mal le boitier de 47mm.

Au-delà du nécessaire pinaillage, l’Officine propose tout de même, une complication originale, basé sur un mouvement propriétaire, avec un sérieux gros effort d’intégration du module dans le P.9000. Mais surtout, on n’attendait pas Panerai dans l’horlogerie sérieuse! D’ailleurs, peu de maisons, même des biens plus prestigieuses, produisent des mouvements de chronographe aussi passionnant!


Moralité, cette PAM526 Regatta, c’est la Panerai charnière de ce SIHH, qui, tant du point de vue esthétique, qu’horloger,  marque un tournant dans l’histoire de Panerai.

L’autre montre un peu cruciale, est, une fois n’est pas coutume, une «petite» Panerai, une 42mm! Hérésie!


La PAM512, est une Radiomir «1940» de 42mm en acier polis. D’emblée c’est surprenant de voir un nouveau boitier de Panerai directement décliné en taille XS (le boitier «1940» as été présenté, en 47mm et en Série Limité en 2012: PAM398 et 399).


Seconde surprise, au poignet, c’est beau !! Honte sur moi. Jamais une petite Panerai ne c’était aussi bien posé sur mon poignet. Cette 512 se pose encore mieux que les très réussit PAM336, 337 et 338 équipée du P.999.


Ce calibre, qui atteste de la relation passé entre Val Fleurier et Piaget, équipe désormais la PAM512 (il présente un air de famille indéniable avec la série 830P de Piaget…).

Il présente l’avantage d’une grande finesse, seulement 3,4mm d’épaisseur, ce qui permet de contenir élégamment la hauteur du boitier de la PAM312. Malgré son relatif petit diamètre, son boitier «1940» reste très fin… Les arrêtes sur les flancs des boitiers contribuent encore à amoindrir son épaisseur. Magnifique!

Très étrangement, cette version 42mm est bien plus agréable au poignet que la Radiomir 1940 47mm en acier, la PAM514… J’y reviens plus bas.

Jusqu’à présent, les petites Panerai, les Luminor Bettarini 40mm, bien que présentent depuis l’ère Vendôme dans les catalogues de l’Officine, n’avait jamais vraiment trouvés leur public parmi les Paneristis (à l’exception déjà mentionné des 336, 337, et 338). Ces derniers portaient sur ces petites Panerais, le regard condescendants, que l’on porte sur un sympathique animal de compagnie. Et le cœur de cible de ces montres restait le marché asiatique et les femmes.


Or avec cette Radiomir 1940 PAM512, on risque d’assister à une situation cocasse: Monsieur qui empruntera sa petite Panerai, à Madame.

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  1. Le SIHH2012 de Officine.
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Panerai SIHH2013: Partie 2, dans les décombres.

 

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