Reference 5004
Only Watch 2013, première référence 5004 en titane
Hormis le modèle présenté à Only Watch 2013, jamais encore la référence 5004 n’avait été produite en titane. Cette particularité pour une icône de plus en plus rare risque fort d’être source de performances...
Par Joel Grandjean
Rédacteur en Chef
Pour les aficionados de la marque, la référence 5004, modèle phare de la collection des Grandes Complications Patek Philippe, est de nature à générer un facteur élevé de désirabilité. Sur le plan contextuel d’abord, depuis 2009, on pressentait qu’elle se ferait de plus en plus rare. En effet, après avoir été entre 1995 et 2011 l’incarnation la nec plus ultra du chronographe classique à remontage manuel, elle s’est effacée face à un nouveau quantième perpétuel et chronographe à rattrapante conçu à partir du premier calibre maison, le mouvement de base CH 29-535 PS. Ce tarissement entraînait inévitablement avec lui la disparition d’une page mythique de l’histoire contemporaine de la marque, puisque cette référence rimait côté mouvement avec le célèbre calibre de base Lémania, le CH 27-20.
Un moteur à remontage manuel, monté à partir de 407 composants, roue à colonne et embrayage horizontal, dont l’architecture classique défiait bon an mal an la règle du «entièrement développé et produit à l’interne»..
Un calibre de légende qui se fait rare
Condensé d’unicité, la Référence 5004 T (pour titane) n’est donc pas seulement une exception sur le plan du matériau. Jusque-là, Patek Philippe avait décliné son élégance discrète sur le mode des ors gris, jaune et rose, du platine et même de l’acier, via une de ces séries limitées dont la Manufacture a le secret pour titiller ses cotes. En optant pour ce matériau tendance dont l’effet mode ne l’a jamais tentée, elle crée la surprise. Elle offre en sus aux grands collectionneurs mondiaux l’opportunité de s’accoler peut-être une dernière fois à son calibre attitré, cet historique Lémania auquel les ingénieurs et maîtres horlogers de Patek Philippe avaient ajouté pour créer le calibre CHR 27-70 PS Q, un système raffiné de rattrapante ainsi qu’un mécanisme très sophistiqué de quantième perpétuel.
Toutes les conditions immatérielles sont réunies pour que le plastique protecteur entourant la pièce au moment des photos prises en primeur chez Antiquorum cède sous la pulsion effrénée des poussées de fièvre acheteuse. Une leçon d’émotion qui s’ajoute à la noblesse de la cause monégasque. L’interprétation est à nouveau pétrie de justesse, complètement en phase avec le concept de la pièce unique à l’origine de cet événement. Elle permet de plus de rappeler, piqûre historique bienvenue, combien la marque peut prétendre à l’appropriation du chronographe.
Car en 1902 l’entreprise déposait déjà un brevet pour un «double chronographe» doté de deux mécanismes permettant de faire simultanément des séries d’observations de durées différentes. En 1904, elle signait un brevet pour un mécanisme de transmission instantanée destiné au compteur des minutes. Puis, au cours des années 1920, elle participait en premier de classe aux élans de miniaturisation du chronographe, réalisant sur commande en 1923 le tout premier chronographe-bracelet à rattrapante de l’histoire. Enfin, dans les années 1930, elle faisait avec 11 références, ses choux gras de l’âge d’or des chronographes. Des pièces qui, aujourd’hui encore, transforment les puristes en chercheurs d’or.
