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Akrivia, la passion de la finition

Rexhep Rexhepi arrive en Suisse en 1998, pendant la guerre du Kosovo, son pays d’origine. Son père travaillait en Suisse dans l’horlogerie et rapportait des montres mécaniques suisses à la maison. Il a toujours voulu comprendre ce qui faisait battre ces coeurs mécaniques.

Par Benjamin Teisseire
Contributeur

Il a commencé à faire des stages dans cette industrie et a très vite compris que c’était ça qu’il voulait faire. Il a débuté comme apprenti horloger chez Patek Philippe à 14 ans. Il a pu ainsi découvrir toutes les étapes du processus de fabrication, de contrôle et de finition. Il y a travaillé deux ans mais a vite vu que son évolution ne serait pas si facile. Quand l’opportunité de passer chez BNB concept (motoriste sous-traitant, ndlr) s’est présentée, il l’a saisie. Il y passera 3 ans en commençant par les tourbillons, qui vibrent aujourd’hui au coeur de toutes ses créations.

Il devient très vite manager du département, presque contre son gré du haut de ses 21 ans. Cette expérience lui permet d’avoir une vision claire de ce qu’il veux faire par lui-même. Dans son rêve d’horloger, il veux absolument passer par la société François-Paul Journe. C’est donc ce qu’il fait. Il commence sur le Chronomètre Souverain, puis il peut évoluer vers les Octa pour finir sur les Résonances. Là, il a appréhende réellement le concept d’être indépendant, de fonder une marque, d’avoir une vision au-delà du produit, de forger sa propre identité.

Rexhep Rexhepi dans son atelier

L’ADN Akrivia

Le mot signifie «précision» en grec. C’est une des bases de l’ADN de la marque. Rexhep veut rendre hommage au meilleur de la tradition horlogère dans sa quête de la précision chronométrique. Et faire des pièces rares. Son premier modèle le Chronographe Tourbillon Monopoussoir est une complication très rare. Le design contemporain et la symétrie des cadrans et des calibres sont un autre pilier de son ADN. Enfin, il y a cette approche d’horloger du travail du cadran même. Toutes les appliques du cadran sont faites à la main, le cadran présente des angles rentrants, des finitions poli miroir, du poli «mat.» du martelé. Tout le travail est réalisé par un horloger de A à Z: anglage, achevage, réglage, polissage, décoration. Chaque pièce devient une oeuvre d’art aux finitions superlatives.

Akrivia Tourbillon Barette-Miroir Akrivia Tourbillon Barette-Miroir

Production, marketing et communication

Au niveau production, toute la conception est faite en interne. Les composants viennent tous du canton de Genève puis tout est fini, décoré, monté, réglé dans l’atelier Akrivia, qui est aussi leur premier point de vente. 25 montres maximum sont produites chaque année. Même s’il n’a pas encore sa propre CNC pour produire directement ses composants, Rexhep considère que 90% du temps de production est fait en interne… car ce sont les finitions qui prennent le plus de temps.

Akrivia Tourbillon Barette-Miroir Dessous de l'Akrivia Tourbillon Barette-Miroir

La distribution, quant à elle, se développe doucement. Sincere à Singapour vient de commencer et d’autres points de vente se profilent au Moyen-Orient, au Japon, aux Etats-Unis, en France. Akrivia prend son temps, mais la marque a plus vendu en direct et à travers sa boutique de Genève. Le fait pour les collectionneurs de venir voir Rexhep travailler est un vrai atout. On ne leur cache rien et ils peuvent venir constater par eux-mêmes ce que représente véritablement ce travail artisanal.

Akrivia Tourbillon Chiming Jump Hour Akrivia Tourbillon Chiming Jump Hour

Comme tous les indépendants, Akrivia utilise beaucoup les réseaux sociaux, Instagram, Facebook, les groupes horlogers. Des garde-temps ont été vendus en Indonésie et en Inde avant même que la marque y mette les pieds! Mais les salons horlogers sont essentiels pour rencontrer les collectionneurs et concrétiser les ventes: Bâle, salon QP, salon privé dans la boutique lors du SIHH. C’est en rencontrant les gens que la différence se fait au final.

Akrivia Tourbillon Heure Minute Akrivia Tourbillon Heure Minute

Les finitions selon Akrivia

Rexhep est fasciné par le niveau des finitions des pièces anciennes chez Patek. La première fois qu’il a vu le Tourbillon 10 jours de Patek, il est tombé amoureux de cette complication et a toujours voulu créer son propre tourbillon depuis… et travailler ses finitions. Que fait-il de si particulier? Rien, répond-il simplement. Il veut juste se faire plaisir et être fier de montrer son produit fini. Les techniques sont celles de la haute horlogerie de l’époque des montres de poche avec un accent prononcé sur les angles rentrants même sur la plus petite pièce, sur les «polis mats» faits à la main. Un travail d’orfèvre où il mélange de la pierre pilée (avec un certain grain) avec de l’huile (d’olive!) puis fait des micro mouvements avec le doigt en appuyant le cadran sur une plaque de marbre pour donner naissance au rendu souhaité. Les appliques des cadrans sont à pieds chassés et peuvent prendre jusqu’à deux semaines de travail chacune. Pour Rexhep, c’est la seule façon de faire de la belle horlogerie…Et lorsque l’on observe le résultat à la loupe ou au microscope, on comprend ce qu’il veut dire.

Première image: Akrivia Tourbillon Monopusher Chronograph

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