A l’heure de l’amour
Il n’y a pas d’heure pour dire son amour à sa moitié, mais le dire avec une montre est toujours apprécié. Après un vendredi 13, le samedi de la Saint-Valentin peut vous porter chance…
Par Vincent Daveau
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Voilà bien une drôle d’idée d’offrir des montres en lieu et place d’un romantique bouquet suivi d’un dîner aux chandelles. Mais la vie est ainsi faite et il est courant de voir les passionnés offrir des cadeaux gravitant dans leur univers, obnubilés qu’ils sont par les objets qui accompagnent leur quotidien.
Dans le cas des horlogers ou des spécialistes de la discipline, quoi de mieux qu’une brassée d’aiguille emballée dans un joli boîtier ?
De toutes les montres pour la Saint Valentin, la version féminine « Power of Love » proposée par Maurice Lacroix est, parmi les versions féminines possibles, la plus drôle car elle intègre un élément mécanique qui met en mouvement le mot « Love ». D’accord, le caractère un peu « kitsch » du cadran ne donnera peut être pas envie de la porter tous les jours, mais cette pièce à pour elle de faire quelque chose des cœurs dont on ne sait habituellement que faire sinon des trous dans les cadrans ou des décalcomanies roses pour faire peur aux filles, même les moins revêches à l’amour. Soit dit en passant, l’idée vaut le détour et tout le monde préfèrera cette vision mécaniste un brin poétique à la roue carrée dont personne ne savait vraiment quoi faire, une fois le premier étonnement passé.
Par chance pour les modèles masculins, aucun horloger n’a vraiment eu la bonne idée de penser qu’une fille pourrait avoir l’envie saugrenue d’offrir une montre à son amoureux. Les filles étant plus pragmatiques que les garçons, on pourra les soupçonner de prétexter une hausse trop régulière des tarifs pour se résoudre à ne faire aucun cadeau, mais à consentir, qui sait, à participer pour l’acquisition d’un plus gros pour elles. Mais c’est logique qu’il en soit ainsi, car les filles, c’est culturel, n’ont pas destination à faire des cadeaux d’amour aux garçons. La dot, c’est fini depuis belle lurette, et depuis cet abandon ô combien regrettable, nos égales en tout et pour tout ont une petite revanche à prendre. Elles prétexteront donc que faire un cadeau disproportionné par rapport à la situation, serait comme l’expression d’une faiblesse de leur part et que, par conséquent, offrir une montre ne peut se faire que dans le cadre très formel du mariage (ou au pire des fiançailles) où l’homme paye la bague quand madame ou future, apporte la montre.
En conclusion, monsieur -faute de voir l’amour qu’on lui porte matérialisé par un cadeau- se choisira, tout seul, celui qu’il aurait aimé recevoir de sa dulcinée (on n’est jamais mieux servi que par soi-même). Héritier des chasseurs collecteurs, il ne pourra jamais se résoudre à dépenser sans compter aussi, il retiendra une référence appelée à passer les années sans jamais prendre une ride. Convaincu qu’il n’y a pas de mal à se faire du bien, l’amoureux maître de son portefeuille sélectionnera chez son détaillant préféré une Oyster Perpetual Sea-Dweller de chez Rolex : parce que le modèle en impose, qu’il en a toujours rêvé, que la pièce demeure une valeur à l’épreuve du temps et qu’il est clair que ce n’est clairement pas celle qu’aurait choisie sa moitié… CQFD !