Datograph Perpetual Tourbillon
A. Lange & Söhne, «Chefs d’oeuvres de précision», une histoire de tourbillons
Paris, cadre minimaliste de la boutique A. Lange & Söhne, une première: la marque dévoilait des pièces rares de sa propre collection, ses tourbillons. Une exposition, sur le thème de la précision… Et bien plus encore!
Par Benjamin Teisseire
Contributeur
On ne le rappellera jamais assez. Au départ, le tourbillon, brevet de 1801, est inventé par Abraham-Louis Breguet pour compenser l’effet de l’attraction gravitationnelle sur le balancier et améliorer ainsi la régularité des montres, des montres de poches, à l’époque. Il intègre les organes régulateurs de la montre (balancier et échappement) dans une cage qui tourne autour de la roue de seconde. Même si son utilité dans les montres bracelet est moins évidente - puisque l’orientation de la montre change sans arrêt - la fascination pour cette complication qui réclame une somme incroyable de compétences horlogères de haut niveau, n’en reste pas moins évidente et en fait un garde-temps très prisé par les collectionneurs.
La quête de la précision
Chez A. Lange & Söhne, la quête de la précision est omniprésente. Elle n’était toutefois pas passée par par la case «tourbillon» avant 1994. Ce n’est que depuis cette année-là que la Manufacture s’est ingéniée à parfaire sa maîtrise de cette complication fascinante et à la coupler à d’autres, si bien que les tourbillons A. Lange & Söhne sont toujours bien plus que de «simples» interprétations de ce mécanisme de haute voltige. Le premier modèle fut, le «Tourbillon Pour le Mérite» qui associa dans son boîtier de 38,5mm non seulement un tourbillon mais aussi un mécanisme de transmission à chaine-fusée. Chef d’oeuvre de miniaturisation permettant d’assurer une force constante pour l’échappement du garde-temps, la chaine-fusée est la signature du label «Pour le Mérite» et représente déjà à elle toute seule une prouesse. Couplé au tourbillon, ce mécanisme démontre, dès 1994, la maestria de la marque.
L’interprétation la plus «traditionnelle»
En 2001, la Lange 1 Tourbillonreprend les traits distinctifs de l’enseigne saxonne, on cadran excentré, sa grande date et son aiguille indiquant la réserve de marche de 72 heures, auxquels vient s’ajouter une ouverture pour dévoiler partiellement le tourbillon maison. Un petit sous-cadran des secondes vient parfaire les signes particuliers de ce garde-temps qui devient une pièce recherchée, dans la plus pure tradition de discrétion, d’élégance et de subtilité signée Lange.
Les tours de force «Pour le Mérite» et les premières mondiales
On ne badine pas avec la haute horlogerie chez A. Lange & Söhne. Il suffit de se pencher sur leur Tourbograph «Pour le Mérite» pour en être convaincu (tout en oubliant son nom…). Cette première mondiale de 2005 réunit dans une édition ultra-limitée de 51 pièces, trois complications majeures: un chronographe à rattrapante, un tourbillon et une transmission chaine-fusée. Un vrai prodige dont la complexité, mise en valeur dans son boîtier imposant de 41,2mm (initialement en platine), est ensorcelante. L’or miel de la version du 165 ème anniversaire apporte une douceur a la pièce qui se rend encore plus désirable. Fascinant!
Et les premières mondiales se succèdent avec la Cabaret Tourbillon. Montre de forme qui reprend les codes esthétiques épurés de l’Art Déco et devient, en 2008, la première montre bracelet à intégrer un mécanisme de stop-seconde sur un tourbillon. Le brevet déposé par la maison allemande permet pour la première fois d’arrêter la révolution de la cage en tirant simplement la couronne, et ainsi de régler à la seconde près le précieux garde-temps. Une fois de plus, A. Lange & Söhne mêle la science des complexités horlogères à l’esthétique incomparable, la maîtrise de innovation ingénieuse et utile aux valeurs de la tradition. On peut aussi s’extasier sur la réserve de marche inégalée de 5 jours délivrée par les deux barillets du calibre à remontage manuel L042.1.
La marque pousse encore plus loin dans sa quête de précision en intégrant de surcroît dans sa 1815 Tourbillon, son système breveté de remise à zéro qui fait sauter automatiquement l’aiguille des secondes à la position zéro en même temps que la cage de tourbillon s’arrête. Il ne manque plus que l’horloge atomique.
Dernière surprise
Hélas, tout a une fin et les pièces exceptionnelles présentées ensemble pour la première fois hors de leur musée intra muros ont dû rejoindre le coeur de la forêt de Saxe. Que les aficionados se rassurent, il reste de nombreux modèles admirables encore disponibles à la boutique de la rue de la Paix, notamment une Richard Lange Tourbillon «Pour le Mérite». Cette dernière reprend le tourbillon et le mécanisme stop-seconde maison couplés avec la transmission chaine-fusée pour une régularité de marche optimale et une précision de réglage à la seconde. Le tout dans un boîtier en or de 41,9 mm présentant l’heure en régulateur (petite heure, grande minute) et une ouverture qui laisse admirer le tourbillon. Dernière touche pour rendre ce garde-temps encore plus unique: le cadran des heures - découpé entre 7h30 et 10h30 pour laisser la place à l’ouverture du tourbillon - se complète instantanément entre 6h et 12h pour une lecture parfaite des heures et une animation originale de la face de la montre.
La réputation de chronométrie optimale et d’innovation aussi ingénieuse qu’utile n’est pas surfaite chez A. Lange & Söhne. L’exclusivité des garde-temps non plus… Sans parler des finitions et décorations faites à la main, si caractéristiques…
