La Neuchâteloise Bomberg sur les chemins de traverse
La marque Bomberg démontre à Bâle qu’il est encore possible de jouer la différence dans une artère horlogère encombrée. Accessibilité et personnalité…
Tout, dans l’aventure naissante de la marque résolument swiss made Bomberg, sonne la disruptivité! Hormis peut-être Neuchâtel, l’un des berceaux de l’horlogerie suisse, où Bomberg a posé ses assises sociétales.
La jeune pousse, qui a vaillamment réussi à faire parler d’elle à Baselworld 2014, avec deux collections totalisant plus de 50 modèles, un marketing agressif dont un tram bâlois circulant à ses couleurs, a choisi un territoire de positionnement où se joueront aussi, on aurait tendance à l’oublier, les grandes conquêtes économiques de demain: le terrain du volume, des grandes quantités, un lieu où on pénètre avec des arguments de prix imbattables.
Un chronographe accessible dès moins de CHF 1'000.00 (calibre à quartz Ronda), une offre couvrant la fourchette entre CHF 500.00 et CHF 1'000.000, à l’exception d’un modèle mécanique, un chronographe automatique doté d’un calibre Concepto, le 99001, qui s’autorise une raisonnable envolée jusque vers la barre des CHF 3'000.00. Des garde-temps qui revendiquent tous leur statut d’helvètes produits. Quant au marché, il est d’autant plus mondial qu’il peut compter sur l’augmentation exponentielle des classes moyennes dans les pays émergents.
Ne rien faire comme tout le monde
Bomberg joue la différence, à l’image du basketteur californien qui lui sert de premier ambassadeur, l’ultra tatoué Chris Birdman Andersen dont la crête chevelue toise les photographes sportifs du monde entier. Ainsi, au lieu de verser des loyers annuels à MCH, la structure organisatrice de Baselworld, pour la location d’un stand qui, en raison de l’âge de l’entreprise aurait été relégué à une halle mineure, Bomberg a acheté une maison, au 90 de la Isteinerstrasse, à quelques encablures de la Messeplatz. Sur deux étages, un confort durable dans un chez soi commercial zesté d’accueil personnalisé, branché, chaleureux. D’ailleurs, Bomberg, habituée à prendre quelque liberté face au verbiage horloger convenu, parle de sa communauté plus que de ses clients.
En dialogue permanent avec elle, elle prête l’oreille à ses désirs, n’hésitant pas à associer ses distributeurs à ses campagnes remuantes.
Le message est clair, Bomberg s’installe pour durer, pour marquer les esprits, voire les bousculer. Elle n’entend pas rester seulement forte sur les marchés ouverts en 2013, le Moyen Orient, les Caraïbes, les Pays-Bas, la Grèce et surtout, l’Amérique latine avec le Mexique, le Panama et le Vénezuela. Sans complexe, la marque a ait la une fin mars début avril 2014, avec des modèles destinés en premier lieu à ne jamais laisser indifférent. «Nous avons choisi un concept radicalement novateur, différent, à la recherche d’un garde-temps unique où le produit change de fonction et de rôle», argue David Sanchez, directeur produit.
Et le tour est joué. Les montres des collections 1968 et Bolt-68 sont racées, contemporaines, anticonformistes. Elles réinterprètent des codes horlogers classiques en s’enrichissant de particules identitaires osées. Comme cette boîte Bolt-68 armée de poussoirs posés à 12h00, déclinée en coloris fun, jungle ou néo-vintage, qui se laisse desceller du poignet pour s’arrimer à une chaîne offrant l’interprétation moderne de la montre de poche.
Un geste à même de devenir un rituel, un acte qui rend l’objet encore plus désirable avec en prime une réponse originale à l’inévitable déferlante des smartwatches, voleuses de poignets. Et si Bomberg contribuait à lancer la mode d’objets horlogers allant au-delà de la montre bracelet?