Salon Les Montres 2016, 3 jours de découvertes

Pour le plus grand plaisir des aficionados, le salon qui s’est tenu à Saint-Germain-des-Prés, a offert 3 jours de découvertes de 13 grandes marques horlogères. Le plaisir est multiple car le cadre est magnifique, l’ambiance décontractée et l’on peut acquérir les précieux garde-temps présentés. On y découvre aussi l’atelier de sellerie Camille Fournet, fournisseur de bracelets haut de gamme en cuir multicolores, les cours d’horlogerie de mes amis Jean-Yves et Samir d’Objectif Horlogerie, ainsi qu’un sculpteur du temps, Alain Pers, qui nous fait voyager encore un peu plus loin dans notre réflexion sur le temps qui passe avec ses sculptures poétiques et illuminées en cristal.

Dans le contexte actuel morose du marché avec la baisse du tourisme dû aux instabilités politiques, la volatilité des monnaies, la désertion des collectionneurs russes, la chute du marché chinois, qu’ont décidé de présenter les marques exposantes? La tendance générale confirme les impressions du SIHH et de Bâle. Les marques jouent la sobriété avec moins de complications exubérantes. Elles se recentrent sur leurs modèles iconiques avec une touche de vintage très en vogue. L’acier est à l’honneur permettant d’offrir leurs savoir-faire à des prix, toutes proportions gardées, plus abordables. La céramique est aussi très présente avec des innovations bienvenues. Enfin, les femmes sont clairement de plus en plus courtisées. Petit tour d’horizons des principales marques.

Blancpain Fifty Fathoms Bathyscaphe limited edition

Blancpain présente ses nouveautés de Bâle et plus encore. La Villeret nous offre une complication utile et se décline en acier avec son Quantième Annuel GMT de 43mm pour une montre élégante et racée à €25.440. La Fifty Fathoms Bathyscaphe, modèle iconique s’il en est de la marque, présentée à Bâle en série limitée à 250 exemplaires, avec son cadran d’un bleu océan magnifiquement soleillé, sa lunette en céramique, elle aussi bleue, et son boîtier en céramique grise satiné est épuisée…mais que les collectionneurs se rassurent une nouvelle édition sort en Octobre. A €11.980, le garde-temps ne durera certainement pas plus longtemps. Enfin Blancpain offre une version de sa Women Ultraplate en acier à fond saphir pour le plus grand plaisir des collectionneuses averties à moins de €10.000.

Baume et Mercier, elle aussi, met l’accent sur les femmes dans son présentoir central où domine sa gamme Promesse d’une grande féminité avec son bracelet acier poli double et son cadran nacré sertie de diamants. De même que ses modèles de la gamme Clifton avec un boitier tout en finesse de 30mm. Sobriété, élégance et classicisme. Côté vintage, la deuxième édition limitée (4x15) de la très réussie Capeland Shelby Cobra est de sortie avec 4 «legendary drivers» arborant le numéros de pilotes victorieux sur cette voiture légendaire: le «15» pour Dan Gurney, le «50» pour Ken Miles, le «96» pour Allen Grant et le «97» pour Dave MacDonald.

Baume et Mercier Promesse 10160

Tag Heuer présente l’histoire et l’héritage de sa Carrera à travers une course sur circuit…en Oculus (vision virtuelle)…Renversant! A essayer avant d’avoir mangé de préférence! Pour la carte vintage, la Monaco est mise en avant avec une ré-édition du modèle original de 1969 très réussie qui donne envie de sauter dans sa Mustang 1967 et de foncer dans les rues de San Francisco (même si Steve McQueen la portait dans le film « Le Mans » en 1970, je préfère cette poursuite là!). Enfin, Tag Heuer présente son modèle Heuer 01, chronographe squeletté alliant acier et céramique avec un mouvement manufacture à moins de €5.000. Les temps ont clairement changé.

Zénith, en pleine reprise en main par Jean-Claude Biver au sein de LVMH, se concentre sur son modèle phare El Primero avec, bien entendu, des séries limitées. La Cohiba ayant très bien fonctionné, c’est la Rolling Stones qui prend le devant de la scène. La montre est rock&roll à souhait avec sa masse oscillante qui nous tire sa fameuse langue, son cadran noir mat et son ouverture distinctive sur le mécanisme. Le tout pour €7.700. L’héritage Zénith est aussi très présent avec la gamme Pilot au look résolument vintage avec ses chiffres romains et sa couronne XXL, son bracelet en Nubuck et ses aiguilles «old school». La version en boitier bronze Pilot Type 20 Extra Special Bronze est particulièrement réussie et attrayante à moins de €7.000.

Hublot Big Bang Unico Sapphire All Black

Hublot fête les 10 ans de la All Black avec un modèle Big Bang Unico Sapphire All Black. Une tendance que Hublot a initiée et qui a été largement reprise par de nombreuses marques. Avec son boîtier et son fond en saphir fumé noir poli, son cadran squeletté en résine composite translucide et son bracelet ligné noir, le garde temps dégage une impression de grande puissance que sa transparence et sa légèreté au porter adoucissent. Une vraie prouesse. Hublot se démarque encore avec une création en collaboration avec le tatoueur Maxime Büchi, Big bang Sang Bleu. Véritable mandala superposant des ronds et des carrés au milieu d’une lunette hexagonale, elle donne l’heure par 3 disques rhodiés octogonaux. Hypnotisant. Mais Hublot insiste aussi sur sa gamme Classic Fusion qui lui a permis d’élargir sa clientèle avec un modèle plus accessible en terme de prix à partir de € 6.000.

Vacheron Constantin Overseas Chronograph

Même Vacheron Constantin, qui continue le re-lancement réussi de son Overseas avec notamment un chronographe d’un bleu profond très pur, magnifique, propose un modèle en acier qui permet à une nouvelle clientèle d’accéder à la marque. La Quai de l’Île offre désormais tout le classicisme et la tradition horlogère de Vacheron avec son poinçon de Genève pour un prix d’entrée de €16.200. Les modèles historiques, Cornes de Vaches, Patrimony sont aussi à l’honneur avec l’élégance et la sobriété qui caractérisent la maison.

Au chapitre des innovations, Breitling sort du lot avec sa montre connectée Exospace B5, qui garde les fondamentaux professionnels de la marque tout en étant dans l’air du temps. Des fonctions utiles (7 alarmes, fonction «Tilt» qui allume la montre penchée à 30°, Swap time avec réglage instantané des aiguilles, chronomètre de temps de vol, compte à rebours…), une batterie de 2 mois et les notifications d’emails, messages et whatsapp, l’Exospace est un succès…qui a un prix, €6.800 en titane gris. Mais les icônes de la marque sont aussi très présentes avec la Navitimer ou la Superocean. Cette dernière se décline en une version Spécial Black steel et sa lunette céramique, étanche à 1000M.

Breitling Exospace B55

Omega poursuit la mise en lumière de sa certification maison Master Chronometer qui garantit un écart de 0/+5, bien au-delà de -4/+6 du COSC. Elle introduit une version GMT 43mm de sa Seamaster Co-Axial dans un boitier titane brossé avec des indexes et un bracelet nylon bleu royal pour un équilibre parfaitement maitrisé entre sport et chic. Une belle montre autour de €6.000.

Enfin, Panerai surfe sur son modèle phare avec la Luminor Due dans un boitier 1950 réduit en taille (42 et 45 mm) et en poids pour élargir sa clientèle grâce un prix d’entrée à €7.900 pour la version acier avec un cadran soleillé du plus bel effet. Montres plus fines, prix plus serrés, Panerai aussi s’adapte au marché actuel.

Mention spéciale pour Chanel qui, fidèle à son image transgressive et classique, propose à la fois une vraie montre de haute horlogerie avec la Monsieur et son mouvement mécanique maison aux finitions Romain Gauthier, et une montre J12 XS en céramique sur un bracelet de force avec un mouvement à quartz.

Voilà qui nous montre bien que les tendances amorcées dès l’année dernière se confirment pour le plus grand bonheur des amateurs, notamment européens. Les crises ont toujours le bon goût de ramener les pieds sur terre aux marques et de les obliger à se concentrer sur ce qu’elles font de mieux, en proposant de la valeur réelle pour les aficionados.