British Horological Institute

L'horlogerie anglaise invitée d'honneur à La Chaux-de-Fonds: inscriptions ouvertes

Célébrant ses 160 ans, le British Horlogical Institute (BHI) participe à la 8ème Biennale du Patrimoine Horloger! Une initiative de la plate-forme culturelle Time-in-Tempo fondée par Natalia Signoroni et les amis du MIH. Convié comme média partenaire, Watchonista soutient cet exceptionnel cycle de conférences en lien avec le MIH, le samedi 3 novembre 2018, à 13h45.

Par Joël A. Grandjean
Contributeur

Lorsque mon ancêtre le fameux horloger-chronométrier Henri Grandjean revient d'Amérique latine où il est allé durant presque une décennie s'occuper des comptoirs horlogers que son père avait fondés au Brésil, en Bolivie et au Pérou, il n'a qu'un mot à la bouche, «faire comme les Anglais». C'est-à-dire faire de l'horlogerie précise, de la vraie chronométrie. C'est ce qu'il a retenu dans ses voyages et lorsqu'il revient dans son pays natal, il est bien décidé à concevoir et à fabriquer des montres précises. Il joindra le geste à la parole puisqu'il sera tour à tour le père initiateur de l'Observatoire de Neuchâtel puis, dix ans plus tard, de l'Ecole d'horlogerie du Locle. Surtout, l'histoire retiendra que ses chronomètres de marine portaient le surnom de Delights of Captains. Comprenez qu'ils étaient si précis que les capitaines des navires qui s'en équipaient se régalaient de les utiliser.
 

Fascinations réciproques, suisses et Angleterre

Ainsi donc, les Suisses ont toujours eu pour les Anglais une saine admiration. L'avance historique prise par l'Empire britannique en matière de chronométrie ne pouvait que nourrir une fascination légitime de la part de gens des montagnes, modestes par essence, résolument appliqués et doués pour les arts horlogers. Des personnalités libres et de bon sens qui s'avéraient de surcroit certainement plus abordables en matière de rémunération. Tandis que l'Angleterre rate le virage de l'industrialisation à grande échelle, une dimension qui trouvera son essor dans le Nouveau monde, la Suisse hérite de nombreuses commandes. Y compris de commandes anglaises puisque, dès lors que la bataille pour la longitude en mer a été gagnée par un ressortissant britannique, le menuisier anglais John Harrison, il faut produire des chronomètres de marine en grande quantité.
 


Etonnamment, le British Horlogical Institute (BHI) naît d'une réaction anti-suisse. Du moins Edward Daniel Johnson, son fondateur, après avoir été notoirement opposé lors d’un débat public à un certain John Bennett, puissant détaillant londonien qui ne jure que par l'horlogerie suisse, fonde l'institution BHI. Il faut dire que Bennet et ses partisans émettent des «critiques virulentes à l'égard des horlogers anglais» et, au contraire, ne tarissent pas d’éloges pour la «supériorité éducative et organisationnelle des horlogers suisses».
 

Un 160ème anniversaire célébré en cycle de conférence

En réaction, Johnson lance l’idée de créer un institut lors d'une réunion le 15 juin 1858, à la taverne Belvedere à Clerkenwel. Un institut qui se dotera de son propre journal, le mensuel The Horological Journal, qui organisera des cours d'horlogerie, supervisera des diplômes et nourrira la connaissance et l'échange de savoirs de plusieurs générations d'horlogers. C'est depuis Upton Hall, son siège installé dans le village d'Upton, dans le Nottinghamshire près de Newark-on-Trent, que cette vénérable institution, particulièrement dynamique sous la gouvernance de l’équipe actuelle, envoie à la Chaux-de-Fonds une délégation composée d'orateurs de renom. Des orateurs anglais dont certains locaux, tel le prix Gaïa Anthony Randall et l'entrepreneur horloger Greubel Forsey - également prix Gaïa –, qui mêleront leur voix à des sommités anglaises telles que David Penney, Robert Loomes, Dr Rebecca Struthers, Ken Kessler et Justin Koullapis.
 

Entrée libre, mais il faut vraiment s'inscrire

C'est donc dans le cadre de la 8ème édition de son hommage au patrimoine horloger, une manifestation culturelle d'une envergure nationale que la Ville de La Chaux-de-Fonds organise tous les deux ans, que l'actuel BHI se distinguera avec un cycle de conférence, de panels et de tables rondes menées au Théâtre de l'Heure Bleue, l'ancienne Salle de Musique de cette ville sacralisée par l'enregistrement à l'Unesco de ses particularités architecturales. L’entrée est libre, l’inscription vivement encouragée.
 

Une collation sera également offerte à l'Espace TSM, à environ 8 minutes à pied du théâtre. Sur fond la veille de discours inaugural d’Ignazio Cassis, Conseiller fédéral en charge des Affaires étrangères (DFAE), la manifestation de deux jours, durant le week-end du 3 au 4 novembre 2018, regorgera de temps forts, abritant même le dimanche, l'une des bourses horlogères les plus attendues de Suisse. La présence du BHI, dont l'idée revient à la plate-forme événementielle culturelle TIME-IN-TEMPO fondée par la créative Natalia Signoroni, donnera donc à cette manifestation une touche internationale que votre magazine Watchonista a décidé d’amplifier.
 

A noter que chaque inscrit (c'est gratuit mais nécessaire de le faire), participera de facto à un tirage au sort. Pour les visiteurs anglais, un week-end pour deux en terres neuchâteloises, pour les autres, la possibilité pour deux personnes d'aller à la rencontre de BHI et du musée Museum of Timekeeping qui se trouve aussi à Upton Hall Une immersion en territoires horlogers originels, faite de participations à des exercices pratiques comme à des parcours guidés.
 

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