En 2015, Tiffany renoue avec son histoire genevoise

Est-ce du bleu, du turquoise, ou quelque indéfinissable teinte? Il y a un je ne sais quoi d’outre Atlantique dans cette couleur identitaire de la marque Tiffany & Co. Une sorte de bonbon à la menthe qui se serait égaré en terres de bleus impériaux. Qu’importe, ce coloris s’ajoute désormais à la gamme pantone qui caractérise le paysage urbain genevois, plus précisément là où l’histoire d’amour avec la cité de Calvin a commencé.

Tiffany & Co. a illuminé Genève le 18 juin 2015 lors du gala d'ouverture

Genève avant l’heure

Autrefois à Genève, le berceau du luxe se trouvait du côté des Bergues et de ses quais. Jusqu’à ce qu’un visionnaire, Antoine Norbert de Patek, se décide à traverser la rade pour s’installer aux abords du jardin anglais. Sa décision d’acheter à Tiffany & Co, l’immeuble considéré comme le berceau historique de Patek Philippe, il l’avait prise après avoir eu vent qu’un fleuron hôtelier, l’actuel hôtel Métropole, allait s’y ouvrir.

C’est le début de l’histoire de la Rue du Rhône, des Rues Basses et de l’ancrage des enseignes les plus luxissimes en rive gauche.

Déjà avant cette époque donc, Tiffany s’y trouvait, comme en témoigne encore certains décors et accessoires gardés intacts au sein du sacro-saint espace de vente chez Patek, ce salon exclusif qui donne sur le clapotis des flux lacustres. Désormais, quelques numéros plus en avant de cette mythique rue du Rhône, au 21, la boutique Tiffany se love à nouveau dans son terreau genevois, bien décidée à accueillir aussi dans son salon et ses étages, amis et clients prestigieux.

L'histoire genevoise de Tiffany & Co.

Sorties extraordinaires, un CEO et son diamant fétiche

Un tel attachement, un lieu si hautement historique, ça se marque, ça se célèbre. Hormis le fait que l’enseigne avait convié pour une méga soirée tout ce que Genève compte de Gens en vue, de Transplantés internationaux, de stars réfugiées, de médias, de leaders d’opinion et de piques assiette patentés, la journée d’inauguration et de coupe du ruban – lui aussi bleu-vert et assorti aux foulards des hôtesses maison – fut l’occasion de deux déplacements extraordinaires. Celui de Frédéric Cumenal, CEO de Tiffany & Co, un francophone égaré aux States s’étonnant de retrouver si facilement sa pratique du français au point de s’écarter naturellement, durant son discours inaugural, de ses précieuses notes.

Frédéric Cumenal CEO de Tiffany & Co.

L’autre déplacement fut celui du célébrissime Tiffany Diamond, ce diamant hypnotique jaune de 128 carats découvert en 1887 dans une mine d’Afrique du Sud. Normalement, ce joyau, qui fut mis en vente le temps d’une seule journée, ne quitte jamais New York et sa Cinquième Avenue. A elles seules, l’histoire et la brillance exceptionnelle de ce bijou résument une partie des valeurs de la marque. Car, sous l’impulsion de Charles Lewis Tiffany, fondateur de la maison, le désir d’atteindre la brillance la plus parfaite prit le pas sur la simple exploitation d’un tel bienfait naturel. Cette valeur, celle d’être à jamais habité par la quête de la perfection, les tailleurs Tiffany s’y attelèrent au point de délester le caillou originel de 159 carats, soit plus du double de son caratage actuel, puisqu’à l’origine, la pierre brute en totalisait environ 287.

Tiffany & Co Genève

Genève exclusivité: Calendrier Annuel CT60 – édition limitée

Tandis que la Genève people s’encanaillait dans une sorte de méga blue box – toujours cet énigmatique bleu vert symbolisant Tiffany – transformée en lounge VIP éphémère ouvert sur Léman, je m’étonnais que personne ne fasse tellement cas d’une autre forme de célébration, plus horlogère celle-là. Une véritable démonstration par l’acte micromécanique, de l’attachement particulier qui lie à nouveau la marque Tiffany & Co à Genève.

Tiffany & Co CT60 Annual Calendar

Une montre mécanique à remontage automatique dont les seulement 10 exemplaires ne se trouveront qu’en cette boutique, un Quantième Annuel exclusivement dédicacé à l’endroit, avec en son fond, une gravure évoquant la Manufacture ancestrale de la Place Cornavin en 1874.

Appartenant à la Collection CT60, ce garde-temps en or blanc 18 carats s’est vu octroyé une complication fort utile, le calendrier annuel. Faut-il rappeler que cette complication horlogère est le trait d’union entre l’ultra complexité du calendrier perpétuel, véritable casse-tête pour horlogers confirmés et collectionneurs avertis, et une ‘simple’ Trois Aiguilles dotée d’un ou de plusieurs indicateurs de date et de jours? Cette complication nécessite toutefois une sacrée dose de science chronométrique puisqu’elle s’appuie sur un mécanisme capable de n’être réglé qu’une fois par année, à savoir chaque fin de mois de février. Car pour les autres mois, les pairs, la montre effectue sans intervention humaine un saut automatique du 30 au 1^er, sans passer par le 31.

Tiffany & Co. collection CT60

Côté esthétique, un classicisme de bon aloi domine: cadran jouant l’épure sur fond argent opalin, appliques sobres, bracelet en cuir d’aligator, indicateur des jours par une aiguille dotée d’une flèche rouge pointant la numérotation en pourtour intérieur de sa lunette, indicateur des mois installé à 6 heures à la manière d’une traditionnelle petite seconde. Une réussite genevoisement désirable…