Christophe Claret Marguerite red

Christophe Claret offre deux papillons à sa Marguerite

Guidé par le succès technique et commercial de La Margot, l’horloger du Locle propose Marguerite, une pièce plus simple et plus abordable qui en préserve pourtant l’esprit.

Par Marco Cattaneo
Journaliste

On sent chez Christophe Claret une jubilation sincère lorsqu’il évoque «sa» Margot, cette montre dont on effeuille la marguerite d’une simple pression sur un poussoir, jouant au jeu sans cesse renouvelé de «Il m’aime, un peu, beaucoup, passionnément,…» Avec ses 731 composants, il y voit «la plus grande complication créée pour la femme», mais aussi un double succès, technique et commercial, qu’il aimerait bien réitérer aujourd’hui avec sa petite sœur, la Marguerite. «Il fallait créer une pièce dans le même esprit que la Margot, mais beaucoup plus simple et donc plus accessible», explique-t-il en ce radieux début d’été, alors qu’il la présente à la presse sur les rives du lac de Neuchâtel.

Christophe Claret Marguerite Christophe Claret Marguerite

Deux papillons pour lire l’heure

Sur ce nouvel opus féminin, Christophe Claret a laissé à deux papillons le soin de mesurer le temps qui passe. Le premier, posé sur un pétale de la marguerite qui occupe le centre du cadran, tourne en même temps que la fleur et indique les heures. L’autre est fixé au bout d’une tige recourbée, elle-même entraînée par la rotation d’un rubis qui figure le pistil. Il virevolte un peu plus haut, semble danser au-dessus du premier en égrenant les minutes. On est bien dans l’esprit de la Margot, mais ici, les pétales, au lieu de disparaître, se contentent de tourner. Ils sont tout de même en titane gravé laqué blanc.

Un poussoir à deux heures vient offrir une complication inattendue. Lorsqu’on le presse, la pièce change d’apparence. Les chiffres que l’on voyait jusque-là, le 3, le 6 et le 9, disparaissent, remplacés par une simple phrase: «Il m’aime passionnément». Pour permettre ce jeu de cache-cache, les chiffres et la phrase ont été peints sur un cadran en nacre, protégé à son tour par un saphir transparent porteur d’une mosaïque de carrés métallisés. En actionnant le poussoir, on fait tourner ce saphir de 1,5 degré, et c’est le déplacement des carrés qui révèle tantôt les chiffres, et tantôt la phrase. Là encore, la référence à la Margot est explicite, mais dans une lecture épurée.

Christophe Claret Marguerite Christophe Claret Marguerite

Au dos de la montre, la masse oscillante permet de jouer à la version anglaise de «Il m’aime, un peu, beaucoup,…», qui se résume cette fois à «He loves me, he loves me not», une version binaire qui a le mérite de la simplicité!

Mais qu’est-ce qui pousse Christophe Claret sur ce chemin floral? D’abord l’excellent accueil que ses clients ont réservé à la Margot, primée au Grand Prix d’Horlogerie de Genève et vite devenue l’une des pièces phare de la marque. «Nous en vendons au moins une par mois», lance avec fierté l’horloger du Locle, un résultat plus qu’honorable pour une montre dont le prix public oscille entre 198'000 et 278'000 francs. Le besoin ensuite de proposer aux marchés une pièce plus abordable – 69'000 francs pour la Marguerite - en simplifiant au maximum tout ce qui pouvait l’être, sans rien perdre ni en élégance, ni en poésie. Même les attaches du bracelet ont été repensées dans ce sens, avec un écrou en forme de fleur à la place des diamants poire de la Margot.

Des diamants comme des bulles de champagne

Sur la boîte sertie de la Marguerite, les diamants sont tout de même là, une bonne centaine au total, «quatre fois moins que sur la Margot», avance Christophe Claret qui concède n’avoir pas fait le calcul exact. Deux sertis différents sont proposés, «flocon» et «champagne», qui voit les bulles denses à six heures s’espacer en remontant le long de la lunette, comme elles le feraient sur les parois d’une flûte.

Christophe Claret Marguerite Christophe Claret Marguerite

Christophe Claret se distingue volontiers par ses complications, oscillant entre l’horlogerie traditionnelle avec ses répétitions minute et ses tourbillons, la nouvelle horlogerie avec sa Dualtow ou des complications plus ludiques comme la Blackjack. Signe des temps, il propose cette fois une heure minute automatique, la deuxième de l’année 2015 après Aventicum, simplement agrémentée d’une astucieuse animation de cadran. Le mouvement de base est signé Blancpain alors que la masse, similaire à celle de la Margot, sort de sa manufacture.

Trois nouveaux points de vente

L’apathie persistante du marché asiatique indique donc clairement la direction à prendre: des montres plus simples, plus abordables et un réseau de vente qu’il faut continuer à étoffer. En quelques mois, la marque a ouvert trois nouveaux points de vente: Seddiqi à Dubaï, Gübelin à Lucerne et Chronopassion, la boutique de Laurent Picciotto, à Paris.

http://www.christopheclaret.com/

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