C1 Tourbillon
C1 tourbillon: Concord présente son oxymore horloger
Simple et complexe, monochrome et contrastée, la nouvelle création de Concord réussit une étonnante synthèse de contraires et marie en noir titane, fibre de carbone et alligator.
Par Marco Cattaneo
Journaliste
La C1 tourbillon de Concord a tout de l’oxymore, cette figure de rhétorique qui consiste à marier des mots ou des concepts en apparence irréconciliables pour leur donner un sens nouveau et plus profond. Un oxymore horloger donc, qui unit harmonieusement plusieurs contraires. Une «lumineuse obscurité», par exemple, pour définir cette montre monochrome, noire depuis sa lunette jusqu’à l’alligator de son bracelet et qu’éclaire pourtant les contrastes de traitements et de matières. Ou encore une «complexe simplicité», pour résumer ce cadran ajouré qui laisse le regard pénétrer, à travers des strates successives, jusqu’au cœur du mouvement mécanique Concepto 8905, sans rien ôter à la clarté de l’ensemble.
Les index rhodiés et polis, et surtout les aiguilles traitées superluminova, assurent en effet une lisibilité optimale; elles sont ajourées elles aussi, une découpe rectangulaire qui vient les alléger, près de l’axe pour celle des minutes et à son extrémité pour celle des heures.
L’ancienne reine de l’extra-plat
La pièce est imposante, anguleuse à souhaits, et reprend tous les codes caractéristiques de la ligne C1 lancée en 2007, à l’occasion du centenaire de la marque. Née à Bienne un siècle plus tôt pour alimenter le marché américain en montres de qualité, Concord s’était distinguée à la toute fin des années septante en produisant la montre la plus plate du monde, moins de 2 millimètres d’épaisseur, une prouesse pour l’époque. Elle a gardé de cette aventure son goût pour l’innovation et une capacité certaine à décrypter les tendances du moment même lorsqu’elles supposent des remises en question profondes. Avec la C1, cette marque qui fut reine de l’extra-plat s’aventurait donc vers de nouveaux territoires, sur le terrain des boîtes surdimensionnées qu’on ne saurait cacher sous une manche de chemise.
La C1 Tourbillon s’inscrit dans la suite logique de la version élancée présentée en 2013. A commencer par ces huit blocs en fibre de carbone, reliés à une sous-lunette réalisée dans le même matériau; ils viennent enserrer la lunette et semblent surgir de la boîte en titane grade 5, traitée PVD noir. Le cadran noir au design étonnant accueille à six heures un tourbillon volant et semble se dissoudre à dix heures, en une forme irrégulière qui donne à voir une partie du mécanisme pour l’œil averti qui s’y aventure avec plaisir.
Symphonie en noir
Tout semble ainsi se décliner par niveaux et par contrastes, jusqu’à la couronne, gravée du logo C1, où alternent le titane grade 5 qui la compose et la céramique noire de ses ornementations. Elle est bien sûr vissée, sur cette boîte de 47 millimètres, étanche à 50 mètres et dont le fond ajouré, traité PVD noir, porte la devise de Concord: «Audace - Savoir-Faire - Avant-Garde». Toujours monochrome mais mariant lui aussi les matières, le bracelet est en alligator cousu sur un caoutchouc noir. Noir aussi pour les surpiqûres, noir encore pour la boucle déployante en titane, traitée PVD.
