The Britain Icon Check Limited Edition
Burberry décline ses carreaux en versions squelettées ou serties
Les montres de la marque britannique, produites par un groupe horloger américain, parient sur le label Swiss made et le développement d’une production «in-house».
Par Marco Cattaneo
Journaliste
Sur le cadran de sa Britain Icon Check Collection, Burberry joue sans retenue de son motif à carreaux, le célèbre «check» que l’on retrouve sur la doublure du plus ancien trench coat du monde, créé par Thomas Burberry en 1914. Initialement pensé pour les tranchées de la première guerre mondiale – d’où le nom de «trench» -, ce vêtement iconique s’est depuis longtemps installé au firmament de la mode. Il était donc logique qu’en plus de sa marque, Burberry fasse également migrer quelques éléments de design sur ses nouveaux garde-temps.
Une série limitée à 20 pièces
Sur la version masculine de la Britain Icon Check, en série limitée à 20 exemplaires, c’est le motif lui-même qui tient lieu de cadran, laissant deviner à travers ses entrelacs le perlage du mouvement mécanique qui l’anime, un ETA 2824 modifié.
Le saphir fumé qui le révèle, avec ses décorations Côtes de Genève, donne à l’ensemble une unité de ton très convaincante, n’imposant qu’un contraste minime entre le titane traité DLC anthracite de la boîte de 45 millimètres et le mouvement lui-même. Etanche à 50 mètres, la montre est livrée avec une boucle déployante qui vient fermer un bracelet alligator noir.
Sur la version féminine, également proposée en série limitée et réalisée à la demande, 245 diamants sertis sur la nacre du cadran dessinent le fameux «check». Avec les 124 pierres supplémentaires que compte la lunette, ce sont au total plus de deux carats qui ornent cette pièce en or rose de 38 millimètres de diamètre. Le motif à carreaux est repris sur la masse oscillante, comme toujours sur les montres automatiques de Burberry. Mais la vraie surprise se trouve au cœur de la montre, avec son calibre STP 3-13 que vient ennoblir un col de cygne, cette pièce qui agit sur la raquette et permet de mieux calibrer l’amplitude du mouvement. Pas de grande complication, mais tout de même une première pour la société tessinoise Swiss Technology Production (STP), propriété depuis 2012 du groupe américain Fossil qui produit sous licence les montres Burberry, parmi une grosse quinzaine d’autres licences de marques issues du monde de la mode, comme Emporio Armani, DKNY ou Marc by Marc Jacobs.
La stratégie du Swiss made
Quatrième groupe horloger mondial avec un chiffre d’affaires annuel dépassant largement les trois milliards de dollars, Fossil poursuit depuis plusieurs années sa croissance à deux chiffres. Et si le groupe réalise l’essentiel de son volume avec des montres à quartz produites en Chine et vendues pour quelques dizaines ou quelques centaines de francs, il met aussi en œuvre une véritable stratégie industrielle, fondée sur une horlogerie mécanique et Swiss Made. Il a donc investit massivement, pas seulement dans son siège européen à Bâle, mais aussi dans le rachat et le développement de nouvelles unités de production. Il répond ainsi aux besoins de marques positionnées dans le haut-de-gamme et pour lesquelles la montre est davantage qu’un accessoire de mode. Les montres Burberry sont à 100% mécaniques, et Emporio Armani poursuit aussi une stratégie de montée en gamme, avec sa ligne Swiss Made.
Même s’il est encore largement dépendant de ses mouvements ETA, le groupe Fossil peut donc désormais proposer des produits Swiss Made entièrement réalisés in-house grâce aux trois sites dont il dispose.
Celui de Bienne, chez Antima Montres racheté au début des années 2000, où se concentrent le design, le développement et le prototypage; celui de Glovelier, dans le Jura, où l’entreprise Swiss Technology Components assure la fabrication des composants; celui de STP enfin, au Tessin, d’où sortent les nouveaux calibres qui respectent les codes les plus traditionnels de la branche: ponts perlés et platines décorées Côtes de Genève.