Des montres exceptionnelles à Genève

Ce mois-ci, les collectionneurs de montres du monde entier se rendront à Genève comme les hipsters qui affluent à Palm Springs pour participer au festival branché de Coachella en Floride. La fièvre des enchères est si forte que même que les garde-temps dépouvus d’icône, contrairement à la Daytona de Paul Newman, suscitent pourtant beaucoup d’intérêt.

D'une certaine manière, la revente des plus importantes pièces d'horlogerie a fini par ressembler au marché secondaire des beaux-arts. Tout comme la Mona Lisa a bénéficié de son sobriquet des décennies après la disparition de Léonard de Vinci, certains lots de montres obtiennent même leur propre appelation. A signaler le cas très intéressant de la “Unicorn” de Rolex  aux enchères Phillips Daytona Ultimatum.

L’utilité du marché secondaire est précieuse pour les horlogers. Ce segment lui fournit de précieuses pistes sur les montres vintage qui mériteraient une réédition. A l’instar de Picasso réalisant des lithographies signées de ses peintures originales en édition limitée, les marques ont ressorti des versions de ces montres historiques. Leurs fans font le pari que ces modèles deviendront des pièces de collection.
 

Bien qu'aucun de ces garde-temps ne soit au bénéfice de la renommée de la Rolex de Newman, ils ont tous des histoires uniques. Ce sont les montres dont les collectionneurs évoquent leur existence à voix basse dans leur cercle. Ces pièces ont rarement été – et pour certaines jamais - vues dans une vente. La "Unicorn", mentionnée ci-dessus, est une commande d’un détaillant allemand en 1971. Elle fut ensuite acquise par John Goldberger, collectionneur italien. Ce dernier s’est finalement décidé à s’en séparer pour des raisons caritatives. Le montant de la transaction dont l’offre débute à 4,1 millions de dollars ira à la fondation humanitaire Children Action.
 

Bien sûr, bon nombre de collectionneurs accordent de la valeur aux pièces dans un état impeccable. Pour autant, lorsqu’il s'agit de montres d'époque, celles qui affichent la patine de leur âge, provoquent toujours autant d’intérêt.

L'une des pièces phares de Sotheby's est une Rolex Daytona en acier inoxydable avec un cadran Paul Newman à trois couleurs. Au fil du temps, la nuance des sous-cadrans est passée du noir à un brun «tropical» et la partie blanche du cadran a fondu en une couleur crémeuse. De quoi donner raison au catalogue qui mentionne cette réalité: "Ce qui était à l'origine considéré comme un défaut est devenu aujourd'hui hautement souhaitable et convoité."
 

A titre de cas d’école, deux chronographes Patek Phillipe référence 530 seront en vente chez Phillips. L'un détenteur d’un cadran parfaitement restauré, a une estimation sensiblement inférieure au deuxième.  La raison ? Les collectionneurs portent une importance particulière aux montres «intègres», n’ayant subi aucune restauration. Cependant, la demande pour les montres dans un état impeccable tend à grossir, il y a fort à parier que les garde-temps remis en excellent état de marche deviendront plus convoités.

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Dates à retenir des enchères de Genève:

12 mai – Phillips Daytona Ultimatum

12 et 13 mai – Phillips Geneva Watch Auction: Seven

13 mai – Sotheby’s Important Watches Auction

14 mai – Christie’s Rare Watches Auction