Hands-On Maurice Lacroix AIKON Automatic Skeleton
Maurice Lacroix est réputé pour ses montres au rapport qualité/prix ultra concurrentiel, tant pour ses collections à Quartz que ses Masterpieces mécaniques. En 2016, la marque de Saignelégier dans le Jura a introduit le modèle AIKON, très contemporain, à Quartz. Après l’introduction de la version Automatic début 2018, la famille s’agrandit avec un garde-temps mécanique automatique squeletté.
Maurice Lacroix nous avait déjà impressionné avec les innovations et complications – calendrier rétrograde, secondes mystérieuses, roue carrée – de sa collection Masterpieces où le squelettage avait aussi été mis à l’honneur (voir Maurice Lacroix Masterpiece). C’est à présent la collection AIKON qui bénéficie de ces attentions horlogères.
Design fort et élégant
On retrouve le design moderne de la AIKON, graphique et fort, qui s’affirme fièrement. Nous sommes dans l’univers de la montre sport, masculine qui en impose. Son boîtier s’agrandit de 42 à 45mm, dans la version Automatic 3 aiguilles, pour 13mm d’épaisseur. Le garde-temps ne passe pas inaperçu. Il inscrit sa large lunette ronde dans une boîte ronde pour un bel équilibre architectural. Cela aurait pu être lourd, cela ne l’est pas du tout. L’alternance des finitions brossées de la boîte avec ses angles polis miroir et de la lunette dont le flanc et les indexes doubles, toutes les deux heures, sont, eux aussi, polis confère une élégance et une touche très qualitative à cette AIKON Automatic Skeleton.
Son caractère sportif, robuste et masculin est affirmé mais adouci par ces notes raffinées discrètes. Les cornes intégrées, courtes et plongeantes, optimisent le confort au porté et donnent de la légèreté – toutes proportions gardées – à l’ensemble.
Un nouveau mouvement automatique squeletté
Maurice Lacroix n’en est pas à son coup d’essai en matière de squelettage. Ce savoir-faire horloger avait déjà été introduit sur leur collection phare Calypso dès 1993 et déshabille nombre de modèles Masterpiece. La marque jurassienne maîtrise le savoir-faire et sait y apporter une note distinctive. Ainsi le nouveau calibre spécialement créé en interne pour l’occasion, le ML234, se base sur le mouvement ML134 de la collection Masterpiece.
Le pont de balancier, le barillet, la masse oscillante sont évidés avec précision et bien visibles à travers le fond en glace saphir. De même, les rouages pour le réglage des heures et des minutes et le remontage qui animent respectivement le recto et le verso. De plus, ce calibre qui bat à la fréquence très horlogère de 18'000 alternances/heure offre une réserve de marche améliorée de 52 heures.
Des finitions intelligentes
Le squelettage met en exergue des ponts sablés traités en DLC Noir qui apporte un réel mouvement au cadran. Ils forment comme une onde, émanant du pont de barillet à 1 heure, qui se déplace en 5 cercles concentriques jusqu’à 7 heures. Le traitement noir donne de plus une lisibilité bienvenue au garde-temps : un souci récurrent des montres squelettées que Maurice Lacroix écarte avec brio.
Les index appliqués des heures sont rhodiés, tout comme les aiguilles heures et minutes, pour accentuer encore le contraste...et la lisibilité. Cela fonctionne très bien. Le sous-compteur des petites secondes est discret et élégant avec sa petite aiguille rhodiée qui semble flotter à 6 heures. La marque démontre une fois de plus sa capacité à offrir de la belle horlogerie mécanique avec un style propre, différencié, sans pour autant atteindre des coûts exorbitants. La triple boucle déployante avec son fin perlage sur ce modèle en acier en est encore un bel exemple.
Prix et résumé
Introduit à Baselworld cette année, il n’est pas étonnant que cet AIKON Automatic Skeleton ait connu un franc succès tant ce garde-temps offre une valeur perçue bien supérieure au prix compétitif affiché. En effet, à CHF 5600.00, Maurice Lacroix nous propose une pièce mécanique automatique de grande qualité, techniquement innovante, au caractère bien trempé, aux finitions élégantes et distinctives, à un prix tout à fait raisonnable. La marque de Saignelégier continue de tracer son chemin dans ce segment qui plait de plus en plus aux jeunes générations, ainsi qu’aux moins jeunes en quête de belle horlogerie mécanique sans se ruiner.
(Photos par Pierre Vogel)