Code 11.59 by Audemars Piguet Tourbillon Openworked
Avec le support d'Audemars Piguet
La Collection Code 11.59 by Audemars Piguet vue de l’Intérieur avec Michael Friedman et Giulio Papi
Voici près d’un an, la Manufacture du Brassus lançait Code 11.59 by Audemars Piguet. Le moment semblait opportun pour rencontrer les personnes concernées afin de mieux comprendre la philosophie derrière cette collection, d’appréhender les défis relevés et de découvrir vers quoi son avenir pourrait tendre.
Par Benjamin Teisseire
Contributeur
Michael Friedman, Head of Complications d’Audemars Piguet, et Giulio Papi, Directeur Technique, nous livrent leur vision.
La genèse
Comme nous l’explique Michael Friedman : « Code 11.59 by Audemars Piguet est un projet collaboratif. Bien sûr, tout le Comité de Direction y a pris part, mais toutes les équipes de productions aussi. Être une entreprise familiale permet de faire participer tout le monde. » Quel était le but initial de cette toute nouvelle ligne ? Le Head of Complications nous éclaire : « Audemars Piguet a une longue histoire d’introduction de géométries complexes dans ses modèles. Nous voulions créer quelque chose de différent, d’inattendu. Une nouvelle forme qui permettrait de mettre en lumière les finitions main complexes caractéristiques d’Audemars Piguet. Une montre ronde mais anguleuse ». Un concept de design loin d’être évident.
Lorsque l’on inspecte en détail le boîtier si particulier, il est clair que Audemars Piguet a réussi à créer « le cadre parfait pour laisser s’exprimer les artisans de la maison », comme nous l’exprime Michael Friedman. L’alternance des finitions polies et brossées, les larges chanfreins, les cornes évidées aux multiples facettes soudées à la lunette extra fine en sont autant de témoins marquants. Michael Friedman insiste de plus sur un trait caractéristique d’Audemars Piguet : « Toutes nos collections sont créées pour générer naturellement des évolutions dans le futur. La Royal Oak évolue encore aujourd’hui, tout comme l’Offshore ou encore la Concept. Cela fait partie intégrante de notre façon de penser. »
Les défis
Du concept à la réalité, la route est longue. Un design aussi complexe a nécessité le développement de nouveaux outils. Une fois de plus Audemars Piguet n’a pas choisi la simplicité. La Manufacture a créé un boîtier non conventionnel composé d’une lunette extra fine, d’une boîte centrale octogonale et des cornes squelettées. La partie supérieure de ces cornes stylisées est soudée à la lunette alors que la partie inférieure repose sur le fond de caisse dans un alignement parfait.
Le résultat est époustouflant. Le Head of Complications détaille : « Trois siècles de techniques se côtoient et collaborent pour réaliser le boîtier et les cornes. D’un côté, une machine du 21ème siècle – sortie tout droit d’un film de science-fiction – fusionne les cornes à la lunette extra fine. La boîte et les cornes sont ensuite chauffées sur un transporteur à courroie du 20ème siècle qui finit de lier l’ensemble. Enfin, le tout est poli et satiné à la main dans la pure tradition Audemars Piguet du 19ème siècle. »
Honnêtement, le niveau de finition de la boîte ne laisse aucune place à la remise en question de la qualité du travail effectué. L’alternance des surfaces brossées et des angles polis miroir accentue la complexité de l’architecture. De même, les cornes ne sont pas seulement évidées mais présentent une géométrie aux multiples facettes selon 5 axes différents. Les détails foisonnent sur ce boîtier unique de la Code 11.59 by Audemars Piguet.
Le Head of Complications insiste sur un autre aspect de la complexité : « Seules 11 personnes sont capables de réaliser les finitions mains que nécessite le boîtier de la Code 11.59 by Audemars Piguet. Les cornes incurvées, la partie centrale octogonale, la forme ronde même de la boîte demandent des artisans hautement qualifiés. L’un de nos challenges pour l’avenir est de former plus de personnes afin de pouvoir faire grandir la collection ».
Les Calibres Audemars Piguet
En matière de défi, l’introduction d’une collection complète avec 13 références, 4 complications et 6 calibres de dernière génération est sans doute la plus grande prouesse de ce lancement. De plus, Audemars Piguet offre trois calibres automatiques entièrement nouveaux. Tout d’abord le solide 4302 à remontage automatique. Avec ces 2 barillets, il délivre 70 heures de réserve de marche et équipe la Code 11.59 by Audemars Piguet Automatique. Vient ensuite l’impressionnant calibre 2950 : premier mouvement automatique tourbillon volant avec rotor central. Basé sur son homologue à remontage manuel de l’Openworked Tourbillon, il entraîne désormais le Tourbillon Volant Automatique. Il a subi quelques modifications. Giulio Papi, directeur technique, nous explique : « Nous avons supprimé le pont central afin d’intégrer le rotor central. Nous avons ajouté deux inverseurs et des réducteurs de friction. Au final, nous avons réussi à obtenir le même bilan énergétique ».
L’équilibre énergétique est probablement l’un des plus grands défis relevés en matière de mouvements. Et c’était l’un des buts initiaux, comme le note le directeur technique : « Tout a débuté en 2011 avec un projet de nouveaux calibres basé sur les bilans énergétiques. Nous voulions créer des mouvements puissants avec un couple élevé, comme une automobile : un V8, 4 litres avec 800Nm de couple, telle une McLaren, par exemple. Il fallait aussi une grande réserve de marche et une haute fréquence d’oscillation ».
Un test du Chronographe Automatique montre à quel point Audemars Piguet a réussi une fois encore à créer un mouvement d’exception. Le très attendu calibre chronographe intégré manufacture 4401 est basé sur le nouveau calibre automatique 4302. Une fonction Fly-back a été rajoutée avec un embrayage vertical et une roue à colonnes. L’engagement se fait sans saut brusque et les poussoirs s’activent avec une grande douceur. On retrouve « la solidité, la fiabilité et la chronométrie optimisée » sur lesquelles le directeur technique insiste.
Peu importe comment l’on appréhende la collection Code 11.59 by Audemars Piguet, elle démontre une grande cohérence et une profondeur remarquable.
Un peu de perspective
En expert de l’histoire d’Audemars Piguet, Michael Friedman élargit la réflexion : « Pour chaque nouvelle création, vous aurez les amoureux et les critiques. Si vous regardez notre histoire, vous verrez que cela prend souvent du temps pour qu’un nouveau design soit apprécié : il fallut au moins 3 ans pour la Royal Oak, notre première montre bracelet tourbillon en 1986 a animé les débats pendant près d’une génération avant de devenir très recherchée, la collection Offshore n’a décollé qu’en 1997 (4 ans après son lancement) ».
Lorsqu’on l’interroge sur les ventes actuelles de la collection, Michael Friedmann répond, toujours pragmatique : « Nous sommes une entreprise indépendante, familiale, nous savons prendre notre temps pour faire grandir les collections. Chez Audemars Piguet, nous ne courtisons pas l’actionnaire. Il nous a fallu 7 ans de R&D pour donner naissance à Code 11.59 by Audemars Piguet, donc nous sommes contents de nos chiffres actuels ».
Comme le suggère le prix obtenu au GPHG 2019, et le confirme le Head of Complications : « Parmi les complications introduites, la Code 11.59 by Audemars Piguet Répétition Minute Supersonnerie est un succès et sa demande est forte. » De même, il ajoute : « Le Code 11.59 by Audemars Piguet Quantième Perpétuel est déjà parmi nos garde-temps les plus demandés, toutes collections confondues. C’est incroyable en si peu de temps ».
Mais l’un des succès les plus importants de la collection est qu’elle touche une nouvelle audience. Michael Friedman corrobore : « Nous constatons que 50% des clients de Code 11.59 by Audemars Piguet sont totalement nouveaux pour la Manufacture. C’était aussi l’un des buts premiers de cette nouvelle collection ».
Le futur
Assurément, ce n’est que le début de Code 11.59 by Audemars Piguet. Que prépare la Manufacture pour le futur ? Les résultats récents de la vente aux enchères Only Watch 2019 donne peut-être une indication. La pièce unique Code 11.59 by Audemars Piguet Openworked Tourbillon deux tons s’est vendue pour CHF 1 million. L’utilisation de deux matériau différents – l’or rose 18 carats pour la boîte centrale et l’or blanc 18 carats pour la lunette et le fond – donne encore plus de profondeur à l’architecture particulière du boîtier de cette collection. Rappelons-nous ce que le Head of Complications a dit : « Code 11.59 by Audemars Piguet a été pensé comme un cadre pour que nos artisans expriment leur créativité et leur savoir-faire ».
Nous ne serions pas surpris de voir l’introduction de nouveaux matériaux, de nouvelles couleurs. Le futur nous le dira.
Nous remericons Michael Friedman et Giulio Papi pour avoir partagé leur vision sagace de Code 11.59 by Audemars Piguet et nous nous réjouissons de voir les prochaines phases de son développement.
(Images fournies par Audemars Piguet)
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