SIHH 2018: F.P. Journe Monopoussoir Rattrapante chronograph

SIHH 2018: F.P. Journe Chronographe Monopoussoir Rattrapante

A force d’appliquer des solutions techniques innovantes aux méthodes de construction traditionnelles, François-Paul Journe a inventé une nouvelle voie horlogère dont le chronographe Monopoussoir Rattrapante est la plus pure incarnation. Découverte!

Par Vincent Daveau
Contributeur

Comme point de départ et de réflexion, un chronographe unique y compris côté calibre, conçu en toute exclusivité pour la vente aux enchères caritatives Only Watch de la fin 2017. De cette inspiration laboratoire naît en 2018 cette nouveauté, F.P. Journe, le chronographe Monopoussoir Rattrapante. Une série de garde-temps qui rebondit sur l’histoire pour projeter dans le troisième millénaire, la complication de rattrapante, connue pour être celle naturelle du chronographe. 

La multiplicité dans l’unité

Pour offrir au plus grand nombre des amateurs en quête de dépassement de soi de trouver leur bonheur horloger avec un chronographe à rattrapante, François-Paul Journe a mis au point une toute nouvelle ligne de produits autour du boîtier lineSport de 44 mm de diamètre et du mouvement entièrement nouveau de ces chronographes à rattrapante dotés de 80 heures de réserve de marche et d’un embrayage à pignon basculant (évite le saut d’aiguille au lancement de la fonction).  

Ces références, qui se détachent clairement de la simple évolution d’une pièce unique proposée lors de la vente aux enchères Only Watch, sont déclinées en trois métaux distincts pour l’habillage. Ainsi, le chronographe Monopoussoir Rattrapante est disponible en platine, or rouge et en titane. Mais comme chez François-Paul Journe, rien n’est jamais laissé au hasard, il fallait aussi des cœurs mécaniques à la mesure de ces instruments. Voilà pourquoi le nouveau calibre de chronographe manuel à rattrapante référencé 1518 est réalisé avec une platine et des ponts en or rose 18 cts, mais également, pour la version en titane, avec une platine et des ponts en alliage d’aluminium. Que les puristes se rassurent, la pièce Only Watch réalisée en tantale et vendue le 11 novembre 2017 pour la somme record de 1, 150 000 CHF restera réellement un chronographe unique. Tout au plus prendra-t-il encore plus de valeur à la lumière du chronographe aujourd’hui pluriel proposé par la Manufacure de l’Invenit et Fecit qui, par son calibre et sa boîte totalement innovants, s’offre comme une réponse au plaisir d’autres amateurs heureux d’accéder à la possession d’une création originale.  

Novatrice, la nouvelle ligne équipée de ce nouveau calibre s’affranchit d’une carrure inspirée de celles de la gamme Souveraine. Elle reçoit un boîtier aux traits contemporains issus de la lineSport. Intenses et prêts à accompagner leurs propriétaires dans toutes les aventures de la vie, ces nouveaux instruments font également la part belle à des métaux rares différents du modèle unique. Ils sont déclinés en or rouge, platine et titane grade 5 et se portent, non pas sur un bracelet en alligator, mais sur un bracelet réalisé dans le métal correspondant à celui de la carrure. En outre, pour souligner le caractère sportif de cette nouvelle série sans toutefois se priver de faire un clin d’œil à l’instrument vendu durant Only Watch qui portait une double graduation sur le cadran (tachymétrique et télémétrique), le Chronographe Monopoussoir Rattrapante présente, non plus sur le cadran mais sur une lunette en céramique noire, une simple et sobre échelle tachymétrique.

De plus, les trois références sont elles aussi très différentes les unes des autres. Ainsi, la version en titane avec son calibre réalisé avec platine et ponts en alliage d’aluminium, mais aussi cadran en alliage couleur ardoise, joue clairement la carte de la sportivité et devrait pour cela trouver son public auprès des amateurs de voitures de sport. Quant au modèle en platine, il reçoit quant à lui un calibre produit en or rose massif, comme le veut la règle chez F.P. Journe pour les pièces de prestige. Puis il et se pare d’un cadran en argent traité dans des teintes bleu mauve avec des chiffres en appliques et deux petits compteurs en argent. Enfin, l’édition proposée en or rouge reçoit un cadran guilloché presque traditionnel recouvert de ruthénium, avec des chiffres en appliques en or rouge mat. 

Evidemment, ces trois montres se devaient de disposer d’un calibre entièrement inédit, le 1518 à remontage manuel conçu par François-Paul Journe, quand bien même peut-il être considérer, par extrapolation, comme un développement inspiré des fondamentaux créés pour le chronographe Only Watch. Il va toutefois un cran plus loin dans la complexité, puisque le maître horloger le dote non seulement d’un pignon basculant évitant le saut de l’aiguille au départ, mais aussi, pour une partie visuellement bien plus perceptible, d’un superbe calendrier grande date. Et, comme tous les mouvements portant la signature de la maison et comme les calibres eux aussi disruptifs des pièces de la ligne «élégante», ceux-ci sont intégralement élaborés, fabriqués et, bien entendu, assemblés ainsi que réglés au sein de la manufacture genevoise, par un seul et même horloger.

Aux sources historiques de la fonction

On sait que le chronographe reste cet instrument horloger initialement pensé pour répondre aux besoins des scientifiques de mesurer des fractions de temps courts sans interférer sur l’affichage de l’heure. Toutefois, très vite, ces expérimentateurs ont constaté combien il pouvait être important de séquencer le relèvement temporel en cours, ou de saisir les temps de deux actions ayant le même début, mais pas nécessairement la même fin. 

 

Pour qu’ils puissent y parvenir, les horlogers inscrits dans l’ère industrielle et à l’écoute des besoins de cette époque, se sont remis à la tâche. Les chroniques du métier rapportent que l’invention de la rattrapante pourrait être attribuée à l’horloger Joseph Thaddeus Winnerl (1799-1886). Faute de preuve absolue, on retiendra tout de même que cette fonctionnalité, telle que nous la connaissons aujourd’hui, a été mise au point aux alentours des années 1880, soit à l’époque du grand boom de l’industrie occidentale et une dizaine d’année avant que Pierre de Coubertin ne pose les bases des Jeux Olympique modernes et, dans la foulée, de l’utilité suprême du chronographe.

Une certitude toutefois: une fois établie la conception de cette mécanique sophistiquée permettant d’arrêter une aiguille, puis de la relâcher à volonté tandis que l’aiguille principale de chronographe court au-dessus du cadran, toutes les marques impliquées dans la fabrication de chronographes classiques se sont mises à proposer dans leur offre des versions équipées de rattrapantes. Ceci afin de répondre aux besoins des sportifs, des industriels, des scientifiques et, dans une moindre mesure, des militaires pour qui l’usage d’un chronographe simple semblait amplement suffisant pour régler les mouvements de troupes ou les tirs de canons.

Mesurer l’envie de dépassement

Sans rentrer dans le détail ni même plonger au cœur de la mécanique pure, la rattrapante a ceci de fascinant qu’elle compte au nombre des trop rares complications qui possèdent la faculté de contribuer à grandir l’humain dans sa volonté de dépassement. On comprend donc la raison qui a poussé François-Paul à inscrire cet instrument dans l’esprit d’Only Watch. On saisit aussi pourquoi la pièce «point de départ» a pu atteindre une somme record, et on réalise avec plus d’émotion pourquoi il a choisi de créer une collection de références autour de cette complication, mêlant tradition et modernité. Assurément, leurs futurs propriétaires seront de ceux qui se donnent à fond.

En schématisant, on peut retenir comme le disent les socio-ethnologues que ce qui fait l’homme est cette soif qu’il a d’aller toujours plus loin, toujours plus haut et toujours plus fort, ce qui nous renvoie à l’œuvre de Pierre de Coubertin. Le chronographe est, par essence, le premier pas horloger de cette démarche, la rattrapante marque quant à elle son aboutissement.

F.P. Journe on Watchonista

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