Gübelin et Parmigiani, noces de rubis entre horlogerie et joaillerie
Voici l'histoire d'une inclusion, dans une pierre de rubis, qui réveille les pulsions créatives de deux équipes décidées à unir leurs accointances le temps d'une série limitée à fleur de Rhône... Une montre, des bijoux.
Au cœur de l’automne 2018, la boutique Gübelin, rue du Rhône à Genève s'était soudain transformée en un écrin événementiel pour le lancement d'une collection de pièces uniques et limitées.
Les générations montantes, gages de durabilité
En ces murs discrets et cossus, la marque d'horlogerie d'excellence Parmigiani et la Joaillière Gübelin Jewellery présentaient leurs communes créations. Une montre dame, des bijoux, la possibilité de les acquérir ensemble voire séparément. C'est là surtout que se retrouvèrent réunies deux relèves générationnelles synonymes de durée, de pérennité et d'avenir. D'un côté, Anne-Laure, la fille de Michel Parmigiani, en charge du design et du suivi projet, de l'autre, Raphael, le représentant de la sixième génération des Gübelin, l’actuel Président.
Début novembre 2018, soit environ 10 mois après qu'une simple discussion au SIHH 2018 mette le feu aux poudres, les allées et venues entre les bureaux de créations des deux entités ont permis de faire crépiter les machines de deux manufactures entièrement dédiées au luxe ultra. Un exploit en matière de timing, un temps extrêmement court rendu possible par le fait que, d'un côté comme de l'autre, l'outil de fabrication maison est totalement sous contrôle, tout comme les délais de prise de décision.
L'âme révélée du joyau
Chez Gübelin, le dimension Deeply Inspired est une philosophie esthétique qui, sur fond de mystère, de magie et d'émerveillement, transcende les minuscules imperfections qui se trouvent au cœur des pierres. Faut-il d’ailleurs parler d'imperfections? Bien sûr que non, car il s'agit plutôt d'irrégularités qui témoignent de l'unicité de chaque pierre, qui racontent à chaque fois une histoire différente, rendue visible par un procédé d'agrandissement photographique. En fait, dans les entrailles des pierres précieuses de couleur, il y a des formes, des traits structurels, des variations de teintes qui participent à leur beauté extérieure. Ces minuscules particules de différence sont à l'origine de ce que d'aucuns appellent l'âme de la pierre. Il y a dans cette approche, de la place pour le hasard, l'asymétrie et pour tout ce qui fait qu'un bijou est fascinant.
Pour sa ligne Glowing Ember, Gübelin Jewellery a donc décidé de célébrer les arrondis d'une inclusion qui, matérialisée par un cliché, est également allée rejoindre à Fleurier, dans le Canton de Neuchâtel, les designers de Parmigiani. «Le cliché du rubis révèle une structure séduisante, qui s’est créée à partir d’une goutte de la masse basaltique en fusion, emprisonnée dans le cristal du rubis lors de sa croissance. Les deux formes circulaires présentes et imbriquées l’une dans l’autre semblent se détacher sur le fond rougeoyant du rubis, telles des braises luisant dans un feu qui couve» explique Patrick Pfannkuche, en charge de la presse chez Gübelin. C'est léger, scintillant, enjoué. C'est délicat comme ces anneaux qui favorisent la souplesse de port et qui se conjuguent ici en boucles d'oreille et en bracelet.
Une Tonda 1950 en série limitée de 28 exemplaires
Quant à Parmigiani, la marque a offert à ce projet ce qu'elle avait de mieux en matière de pièce horlogère, la ronde et iconique Tonda 1950 dont la surface cadranière offre d'insoupçonnables générosités. Un réceptacle aux proportions dignes, propices à la transcendance d'un rouge rubis passion, de ses braises ardentes ainsi que de ses reflets intenses. Pour la première fois de son histoire, la masse oscillante du calibre mécanique maison, a été recouverte d'une laque rouge profond. Ses allées et venues se fondent en une cinétique qui se laisse admirer par le fond transparent du modèle sobrement baptisé Tonda 1950 Gübelin. 84 rubis soigneusement triés par les gemmologues de Lucerne viennent à la fois fleurir la lunette et la pointe de la tige de remontage, grâce à une pierre de forme cabochon. Ici et là, quelques diamants complètent le tableau.
L'autre subtilité de cette pièce réside dans les reflets rouges de la nacre recouvrant son cadran. Si le matériau dispose parfois dans la nature de telles teintes, elles se situent plutôt dans les registres du saumon ou du rose. Ce rouge-là tient de la prouesse. Celle d'avoir d'abord trouvé une nacre blanche si pure qu'elle en devient translucide lorsqu'elle est usinée pour atteindre la plus extrême des finesses, à la limite de la rupture, tout en gardant sa planéité. Alors, le rouge profond appliqué par laque sur la platine du cadran peut imprégner par transparence cette matière organique issue des mers. Quant au rouge du bracelet alligator, il est signé Hermès.
Histoire à suivre...
Dès la création de la marque Parmigiani, propriété de la Fondation Sandoz, la maison Gübelin, l'une des deux enseignes lucernoises qui occupent les territoires à la fois de la distribution et du branding joaillier et horloger, est devenue en Suisse un distributeur engagé. Une relation qui marque, tant il est vrai que toute première personne qui croit en vous reste à jamais au cœur de relations privilégiées. Ainsi, Michel Parmigiani et ses équipes, particulièrement mis en valeur dans le réseau des boutiques Gübelin, s'y sentent comme à la maison, en confiance. Une atmosphère qui incline à ce genre de partenariats rares et intenses.